Par le CDHAL (Québec)
Une délégation canadienne sur place : A l'initiative du Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC),
plusieurs représentant-e-s d’organisations sociales et syndicales
québécoises et canadiennes participent à une mission de solidarité et
d’observation dans le cadre d’une audience destinée à l’examen des
pratiques de la pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy (PRE) en
Colombie. Cette audience est une étape du Tribunal populaire sur les
politiques extractives, organisé par des organisations sociales
colombiennes dont l'Union sindical obrera - USO, le syndicat pétrolier
national.
Pacific Rubiales Energy, une société
canadienne, est la plus importante pétrolière étrangère en Colombie.
Elle produit 40% du pétrole brut colombien et emploie plus de 15 000
travailleurs. Plus de 90% des employés travaillent en sous-traitance,
au-deça du salaire minimum de l’industrie du pétrole en Colombie.
Depuis
2011, un conflit de travail oppose l'entreprise aux communautés vivant
près de ses champs pétrolifères ainsi qu'à ses travailleurs. En
septembre 2011, en présence de l’ambassade canadienne, PRE et le
syndicat de la USO sont arrivés à une entente, qui n'est pas pourtant
respectée par l'entreprise.
En décembre 2012, un travailleur sous-traitant de PRE a été menacé de mort, puis assassiné. Tout porte à croire que ce meurtre soit le résultat de ses activités syndicales.
En décembre 2012, un travailleur sous-traitant de PRE a été menacé de mort, puis assassiné. Tout porte à croire que ce meurtre soit le résultat de ses activités syndicales.
L'entreprise a aussi créé une liste des travailleurs affiliés à la USO afin qu'ils ne puissent plus travailler dans la région. Malgré tout cela, le gouvernement canadien refuse d’intervenir davantage auprès de PRE.
Amir Khadir, un député du parti d'opposition québécois Québec solidaire qui fait partie de la délégation, dénonce cette situation et demande au gouvernement canadien d'agir auprès de Pacific Rubiales Energy dont le comportement nuit à la réputation du Canada en Colombie.
Dave Coles, président du Syndicat des
communications, de l’énergie et du papier (SCEP), le plus gros syndicat
national, fait aussi partie de la délégation canadienne. «Pacific
Rubiales est responsible de la création d'un violent conflit au sein
duquel les travailleurs affiliés à la USO font non seulement face à des
menaces et de la violence, mais un d'entre eux a aussi payé de leur
vie,” dit M. Coles.
« Ceci est une tache sur la réputation de toute l'industrie extractive du Canada » continue-t-il, demandant aux politiciens de se « sortir la tête du sable et d'agir en imposant un moratoire sur toutes les concessions extractives en Colombie jusqu'à ce que le pays aie amélioré ses politiques. Présentement, les entreprises extractives exploitent les travailleurs et l'environnement dans une poursuite aveugle de profits».
« Ceci est une tache sur la réputation de toute l'industrie extractive du Canada » continue-t-il, demandant aux politiciens de se « sortir la tête du sable et d'agir en imposant un moratoire sur toutes les concessions extractives en Colombie jusqu'à ce que le pays aie amélioré ses politiques. Présentement, les entreprises extractives exploitent les travailleurs et l'environnement dans une poursuite aveugle de profits».
L’audience de Pacific Rubiales Energy
L’audience se tiendra les 13 et 14
juillet à Puerto Gaitan, dans la région où on retrouve les champs
pétrolifères exploités par PRE. Des travailleurs et des résidents de la
région seront appelés à comparaître afin de témoigner les agissements de
l'entreprise. L’ambassade canadienne a décliné l'invitation à assister à
l’exercice.
« Le gouvernement a signé avec le gouvernement colombien un
accord de coopération dans le domaine du travail en même temps qu’il a
signé l’Accord de libre-échange Canada-Colombie. Cet accord stipule que
chacun des États doit incorporer et protéger les principes et les droits
reconnus dans le domaine du travail, notamment les droits fondamentaux
issus de la Déclaration de l’OIT de 1998 tels que la liberté
d’association et le droit de négociation collective, qui inclut le droit
de grève.
Mais, depuis l’entrée en vigueur de ces accords, la situation des droits du travail n’a pas changé en Colombie et la compagnie étrangère pétrolière la plus importante en Colombie est une compagnie canadienne qui se trouve au cœur d'un conflit depuis deux ans. Que fait notre gouvernement? » se questionne Guy Martin, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Mais, depuis l’entrée en vigueur de ces accords, la situation des droits du travail n’a pas changé en Colombie et la compagnie étrangère pétrolière la plus importante en Colombie est une compagnie canadienne qui se trouve au cœur d'un conflit depuis deux ans. Que fait notre gouvernement? » se questionne Guy Martin, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
« Non seulement, les droits des
travailleurs ne sont pas respectés, mais selon les sources sur le
terrain, on observe aussi des violations des droits sociaux,
environnementaux et culturels des communautés, notamment autochtones.
Les communautés autochtones vivant près des champs de pétrole font aussi
partie des plaignants qui seront entendus lors de l'audience » de
rajouter Terry-Lynn Brant de l'Alliance de la fonction publique du
Canada (AFPC).
« Les témoins qui seront sous les
projecteurs lors de cette audience sont susceptibles d’être victimes de
diverses menaces avant, pendant et après l’audience. C’est pourquoi la
présence de la délégation canadienne est très importante, afin de donner
une visibilité à ce processus populaire, mais aussi d’assurer la
sécurité des témoins » termine Constance Vaudrin, de l’Americas Policy
Group (APG).
La séance finale du Tribunal populaire
aura lieu les 16-17 et 18 août 2013 à Bogota.
La délégation canadienne est constituée
de neuf organisations :
Le parti Québec Solidaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Americas Policy Group (APG), le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), CASA – Toronto (Colombia Action Solidarity Alliance) et le Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC).
Le parti Québec Solidaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Americas Policy Group (APG), le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), CASA – Toronto (Colombia Action Solidarity Alliance) et le Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC).