mardi 25 juin 2013

Amériques latines, une histoire absurde du chemin de fer ?

Une brève 
histoire du train 
en Amérique latine 
et éloge du rail...

Par Ivan de la Pampa

Ce petit billet sur les trains en Amérique centrale ou du sud peut paraître anodin, mais il illustre bien ce qu’est devenu ce type de transport outre-atlantique en sa partie sud, si ce n’est des circuits pour touristes bien argentés. Pourquoi le train est-il devenu en voie de disparition dans la plupart des pays latino-américains ? Pourquoi dans cette partie du monde, qui fut pionnière en la matière, ce moyen de transport a été abandonné au profit finalement du transport aérien qui prend une importance économique gigantesque face à cet autre transport à caractère commun. Et au passage, bien plus cher pour le voyageur et très polluant pour l’environnement.

L’histoire du chemin de fer latino américaine est à l’image d’un développement difficile. Le train fait son apparition aux débuts du vingtième siècle comme un mode de transport indispensable notamment pour les marchandises du lieu de production vers un port, un espace maritime sur l’Atlantique ou le Pacifique. Il en va ce que dénomme Eduardo Galeano « les vaines ouvertes de l’Amérique latine » et en ce domaine tout dépend de l’exploitation des ressources premières et ce qu’elles rapportent et doivent coûter. Et aussi l’importance prise par le transport routier jusqu’à nos jours. Lui aussi polluant, et le moins cher s’il s’agit de voyager en Amérique du sud ou centrale.

Il a été donc favorisé deux modes de transports polluants au détriment d’un mode de transport, qui peut sembler pour un Européen moyen une absurdité totale et un contre sens économique et écologique, quand on s’interroge sur la question des infrastructures et l’importance d’un « service public » pour les voyageurs et le fret, facteur de richesse et de liens au sein d’un pays et avec ses voisins.

Cette faiblesse du train en terres américaines s’explique en partie par les distances, mais surtout par la volonté de tirer des profits immédiats sans se soucier du sort de ceux qui ont extrait (les habitants) les richesses vivrières et minières. Par ailleurs, ce qui a largement participé à l’enrichissement des Etats-Unis, mais aussi et historiquement de l’Europe. Ou quand la petite histoire participe de la Grande, ou elles se rencontrent, non par le fait du hasard mais dans un mode économique qui est commun à tout vivant de cette planète et fortement inégal.

La seule personne s’étant soucié un peu de la question ces dernières années dans cette partie du monde fut Hugo Chavez, le mot « train » pouvait sembler une idée saugrenue, quand il touchait là une faiblesse en matière de développement de son pays. Mais les grands projets ferroviaires qui devaient relier certaines villes du Venezuela semblent avoir été oublié ou traînant dans quelques cartons d’un ministère ?

Seules vraiment (et encore il y a du retard en la matière), les grandes métropoles latino-américaines disposent de transports par rail intra-muros, c’est-à-dire un métro faute de vraie gare et un large complexe ferroviaire. Faut-il souligné que le métro à Bogota, 7 millions d’habitants et s’entendant sur 20 à 25 kilomètres de distance, la ville capitale dispose seulement d’un transport de Bus le Transmilenio. Un machin très compliqué et bondé ou il est préférable de se rabattre sur les petits bus privés, c’est plus simple et plus commode.

Si vous avez des envies de trains pour voyager en Amérique, il faudra vous rabattre sur les Etats-Unis et le Canada et il existe quelques exceptions latino-américaines comme à Cuba, mais pas vraiment à la pointe des progrès technologiques. Le reste est en l’état comme une relique, une histoire ratée avec le chemin de fer. Mais qui reste d’actualité pour le futur des échanges de toutes natures et il y a là à l’échelle continentale de quoi s’interroger sur un mode de transport, rapide sur, dont l’empreinte est moins forte sur le milieu ambiant. Qui est plus, ce sont des lieux de convivialités dont les populations locales raffolent ou en font même des mythes, absurdité des temps non ?

Articles en relation sur l’histoire du chemin de fer en Amérique latine :

1 - le guide du « Routard », qui n’en porte plus que le nom donne aux touristes sa petite carte postale de la chose, « Les trains mythiques », cliquez ici !

2 – Un billet de voyageur qui a très bien compris la situation du train dans cette partie du monde, « Les vieilles locos des Andes », cliquez ici !


3 – L’histoire d’un chemin de fer qui ne fut jamais construit, « L’affaire méconnue du chemin de fer transocéanique du Honduras »,  cliquez ici !