le grand canal
du Nicaragua
Par le CEI (Canada)
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a signé vendredi
dernier avec le consortium chinois, KH Nicaragua Canal Development
Investment, un contrat de concession relatif à la construction du grand
canal du Nicaragua. Cet accord, qui a été également paraphé par Manuel Coronel Kautz,
président de l’autorité dudit canal et vice-ministre des Affaires
étrangères du Nicaragua, intervient à la suite de l’adoption par le
parlement nicaraguayen d’une « loi spéciale relative au développement
des infrastructures ». L’exécution de ce contrat se fera sur une période
de 50 ans renouvelables et intègrera plusieurs éléments, dont la
construction d’un pipe-line, d’un chemin de fer et d’un aéroport.
Évalué à près de 40 milliards $ US, il s’agit du plus grand projet
d’infrastructure publique dans l’histoire de l’Amérique centrale. Il
aura le mérite de concurrencer le canal de Panama et de transformer le
Nicaragua en une véritable plate-forme logistique capable de rivaliser
avec les autres grands partenaires régionaux et internationaux.
« Le
Nicaragua est l’un des pays les plus pauvres de la région après Haïti »
et ce « projet nous aidera à conquérir notre indépendance complète », a
déclaré le président Ortega. Selon les initiateurs du projet, les
retombées économiques du Canal contribueront à revitaliser le commerce
et l’économie de ce pays d’Amérique centrale qui possède un produit
intérieur brut (PIB) de 27 milliards $ US par an.
Les études
prospectives officielles indiquent d’ailleurs que « de la réalisation de
ce projet dépendra l’augmentation substantielle du PIB nicaraguayen,
soit près de 10,8 % en 2014 et 15 % en 2015 ».
Toutefois, plusieurs observateurs se demandent quelle sera la
contrepartie chinoise dans ce nouveau partenariat avec le Nicaragua.
S’exprimant à BBC Mundo, Heinz Dieterich, chercheur à l’université
autonome métropolitaine du Mexique, explique qu’il s’agit d’un vaste
projet géopolitique qui a pour « objectif non avoué » de rapprocher
davantage la Chine de l’Amérique du Nord et de lancer ainsi un signal
fort en direction des États-Unis.
« C’est comme aux échecs », ajoutera-t-il.
« C’est comme aux échecs », ajoutera-t-il.
« La Chine dit : si vous essayez de mettre en place une
politique d’endiguement dans notre entourage immédiat, sachez que nous
pouvons le faire aussi avec le Costa Rica, le Mexique et le Nicaragua ».
Si cette explication de Heinz Dieterich semble relever l’opacité de
la pensée géopolitique chinoise dans ce qu’il est convenu d’appeler « la
coopération Chine-Nicaragua pour la construction du canal du
Nicaragua », il reste que la plupart des analystes s’accordent à dire
que la réalisation de ce projet facilitera l’écoulement et la
compétitivité des produits chinois sur le marché américain.
Sources en espagnol :
- « Lo que gana China con el canal de Nicaragua ». Semana, 14 juin 2013
- « China construirá el gran canal de Nicaragua ». El Economista, 14 juin 2013
- « Qué gana China con el canal de Nicaragua ». BBC Mundo, 14 juin 2013
- « Firma Ortega concesión de canal de Nicaragua con emprensa china ». La Jornada en linéa, 14 juin 2013
- « Firma China celebra concesión para construir canal en Nicaragua ». El Tiempo.com, 13 juin 2013
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Source : Centre d'études Interaméricaines