Par FRANCE 24 - Notes de Libres Amériques
Jamais depuis 1992 les Brésiliens n’étaient descendus aussi
nombreux dans les rues des métropoles du Brésil, à cette époque la population
avait demandé la destitution du
président Fernando Collor de Mello. Il a été dénombré notamment à Rio, plus de 100.000
personnes et à Sao Paolo 60 à 80.000), mais
aussi à Porto Alegre, Belo Horizonte (15.000) et Brasilia (5 à
10.000). La nuit du 17 au 18 juin 2013 a failli tourner à l’émeute à Rio, les
heurts entre policiers et manifestants ont donné lieu à des blessés. Surtout
est né un mouvement la « révolte du vinaigre » pour dire non à
l’augmentation des transports, mais aussi toute une série de revendications
autour des services publics et l’éducation en particulier, ainsi que pour dénoncer
l’augmentation du coût de la vie à l’approche du Mondial de football de 2014.
Après une semaine de protestation, le mouvement contre la hausse des tarifs des transports publics et la facture de la Coupe du monde de football prend un nouveau tournant en réunissant près de 200 000 personnes à travers le pays.
Les manifestations au Brésil ont pris de l'ampleur, lundi 17 juin 2013, après une semaine de protestations. Surnommé "révolte du vinaigre" (#revoltadovinagre), "soulèvement de la salade" (#saladuprising) ou "prenons possession de Sao Paolo" (#occupysaopaulo), le mécontentement de la population, déclenché par la hausse des tarifs des transports publics (d’où le slogan #passelivre, pour la gratuité des transports) et la facture du Mondial-2014, a poussé plus de 200 000 personnes à descendre dans la rue à travers le pays.
“Viens, viens, viens dans la rue, viens !", scandaient à Rio les manifestants en milieu d'après-midi, tandis que du haut des tours de bureaux du centre-ville des employés jetaient une pluie de morceaux de papier blanc en geste de soutien.
La manifestation de Rio, la plus importante du pays, a réuni 100 000 personnes. Si le début du défilé s'est déroulé dans une ambiance bon enfant, le centre de la ville a été en fin de soirée le théâtre de scènes de guérilla urbaine, avec des jets de cocktails Molotov contre les policiers. Quelques dizaines de manifestants ont pris d'assaut le Parlement de l'État de Rio.
Violences policières
La police militaire a déployé sur place des hommes du bataillon de choc et des véhicules blindés. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre ce groupe de manifestants et procédé à plusieurs arrestations.
Des manifestants ont également mis le feu à des poubelles, cassé des vitrines de banques et pillé des commerces, pendant que d'autres manifestants leur criaient: "Voleurs ! Pas de vandalisme !". Dans les échauffourées, 20 policiers et sept manifestants ont été blessés, dont deux par armes à feu. Mais on ignore par qui ces balles ont été tirées.
Le gouvernement a d'abord été pris de court par l'éclosion soudaine de ce mouvement apolitique la semaine dernière, après l'annonce de l'augmentation des tarifs des transports publics - un ticket de bus est passé le 2 juin de 3 reals à 3,20 reals à São Paulo et de 2,75 reals à 2,95 reals à Rio de Janeiro. Les autorités semblent à présent débordées par l’ampleur des manifestations, en grande partie attisée par l'indignation suscitée par les violences policières de la semaine dernière.
Amnesty International a appelé les autorités à éviter de recourir de manière excessive à la force. "Les autorités brésiliennes doivent veiller à ce qu’une enquête exhaustive et impartiale soit menée dans les plus brefs délais sur le recours possible à une force excessive de la part de la police", a déclaré le directeur du bureau d’Amnesty International au Brésil, Atila Roque.
Dilma Rousseff tente d'apaiser la situation
Les manifestants à Rio chantent "tu ne me représentes pas", alors que défilent les bannières de partis politiques.
À Brasilia, 5 000 manifestants ont protesté dans le quartier des ministères. Quelque 200 d'entre eux ont réussi à grimper sur le toit du Parlement où ils ont entonné l'hymne brésilien avant d'en redescendre spontanément, tandis que des milliers de personnes les attendaient en bas. "Nous sommes arrivés dans la maison du peuple.
C'est le premier pas pour montrer que nous ne sommes pas morts; ils pensaient que l'on s'arrêterait pour voir le football mais le Brésil n'est pas seulement ça", a déclaré à l'AFP Bruno Pastrana, un étudiant de 24 ans, assis sur le toit du Congrès National.
À Sao Paulo, l’avenue Paulista était noire de monde et la circulation bloquée dans les deux sens durant la soirée. Un groupe a essayé d'envahir le Parlement local mais a été arrêté par les gaz lacrymogènes de la police.
Des scènes similaires se sont répétées à Porto Alegre et à Curitiba, notamment. À Belo Horizonte, troisième ville du pays, la police a dispersé une manifestation près du stade où se déroulait le match Nigeria-Tahiti de la Coupe des confédérations de football, répétition générale en miniature du Mondial-2014.
Le ministre des Sports Aldo Rebelo a déclaré, avant que les plus grosses manifestations de lundi n’éclatent : "Nous ne permettrons pas que des manifestations perturbent les événements que nous nous sommes engagés à réaliser". Mais quelques heures plus tard, dans une apparente volonté d'apaisement, la présidente Dilma Rousseff a rectifié le tir, affirmant que "les manifestations pacifiques sont légitimes et propres à la démocratie".
Cette fronde se développe alors que le Brésil, après des années de vigoureux développement économique et social, traverse une passe délicate marquée par une croissance en berne et une poussée de l'inflation, notamment sur le prix des denrées alimentaires (6,5% d’inflation annuelle, 13% pour le seul prix des denrées alimentaires).
"Je suis venu parce que je veux que le Brésil se réveille. Ce n'est pas seulement contre la hausse des transports, mais pour l'éducation et la santé", a expliqué Diyo Coelho, 20 ans, qui défilait lundi avec un groupe d'amis à Sao Paulo, une fleur blanche à la main.
La manifestation de Rio, la plus importante du pays, a réuni 100 000 personnes. Si le début du défilé s'est déroulé dans une ambiance bon enfant, le centre de la ville a été en fin de soirée le théâtre de scènes de guérilla urbaine, avec des jets de cocktails Molotov contre les policiers. Quelques dizaines de manifestants ont pris d'assaut le Parlement de l'État de Rio.
Violences policières
La police militaire a déployé sur place des hommes du bataillon de choc et des véhicules blindés. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre ce groupe de manifestants et procédé à plusieurs arrestations.
Des manifestants ont également mis le feu à des poubelles, cassé des vitrines de banques et pillé des commerces, pendant que d'autres manifestants leur criaient: "Voleurs ! Pas de vandalisme !". Dans les échauffourées, 20 policiers et sept manifestants ont été blessés, dont deux par armes à feu. Mais on ignore par qui ces balles ont été tirées.
Le gouvernement a d'abord été pris de court par l'éclosion soudaine de ce mouvement apolitique la semaine dernière, après l'annonce de l'augmentation des tarifs des transports publics - un ticket de bus est passé le 2 juin de 3 reals à 3,20 reals à São Paulo et de 2,75 reals à 2,95 reals à Rio de Janeiro. Les autorités semblent à présent débordées par l’ampleur des manifestations, en grande partie attisée par l'indignation suscitée par les violences policières de la semaine dernière.
Amnesty International a appelé les autorités à éviter de recourir de manière excessive à la force. "Les autorités brésiliennes doivent veiller à ce qu’une enquête exhaustive et impartiale soit menée dans les plus brefs délais sur le recours possible à une force excessive de la part de la police", a déclaré le directeur du bureau d’Amnesty International au Brésil, Atila Roque.
Dilma Rousseff tente d'apaiser la situation
Les manifestants à Rio chantent "tu ne me représentes pas", alors que défilent les bannières de partis politiques.
À Brasilia, 5 000 manifestants ont protesté dans le quartier des ministères. Quelque 200 d'entre eux ont réussi à grimper sur le toit du Parlement où ils ont entonné l'hymne brésilien avant d'en redescendre spontanément, tandis que des milliers de personnes les attendaient en bas. "Nous sommes arrivés dans la maison du peuple.
C'est le premier pas pour montrer que nous ne sommes pas morts; ils pensaient que l'on s'arrêterait pour voir le football mais le Brésil n'est pas seulement ça", a déclaré à l'AFP Bruno Pastrana, un étudiant de 24 ans, assis sur le toit du Congrès National.
À Sao Paulo, l’avenue Paulista était noire de monde et la circulation bloquée dans les deux sens durant la soirée. Un groupe a essayé d'envahir le Parlement local mais a été arrêté par les gaz lacrymogènes de la police.
Des scènes similaires se sont répétées à Porto Alegre et à Curitiba, notamment. À Belo Horizonte, troisième ville du pays, la police a dispersé une manifestation près du stade où se déroulait le match Nigeria-Tahiti de la Coupe des confédérations de football, répétition générale en miniature du Mondial-2014.
Le ministre des Sports Aldo Rebelo a déclaré, avant que les plus grosses manifestations de lundi n’éclatent : "Nous ne permettrons pas que des manifestations perturbent les événements que nous nous sommes engagés à réaliser". Mais quelques heures plus tard, dans une apparente volonté d'apaisement, la présidente Dilma Rousseff a rectifié le tir, affirmant que "les manifestations pacifiques sont légitimes et propres à la démocratie".
Cette fronde se développe alors que le Brésil, après des années de vigoureux développement économique et social, traverse une passe délicate marquée par une croissance en berne et une poussée de l'inflation, notamment sur le prix des denrées alimentaires (6,5% d’inflation annuelle, 13% pour le seul prix des denrées alimentaires).
"Je suis venu parce que je veux que le Brésil se réveille. Ce n'est pas seulement contre la hausse des transports, mais pour l'éducation et la santé", a expliqué Diyo Coelho, 20 ans, qui défilait lundi avec un groupe d'amis à Sao Paulo, une fleur blanche à la main.
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- Par Global Voices, "La “révolte du vinaigre” secoue le Brésil", Cliquez ici !
- Par l'Agence France Presse et Le Monde, "Manifestations contre la vie chère à l'approche du Mondial", Cliquez ici !
Source : article de France 24