à l'OTAN :
Bogota rassure ses voisins
Par le CEI
Le président Santos a déclaré la semaine dernière que son
pays signera « un accord de coopération avec l’OTAN afin d’intégrer
l’organisation internationale ». Devant les nombreuses réactions suscitées par la possible
adhésion de son pays à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord
(OTAN), le président colombien, Juan Manuel Santos, a assuré cette
semaine que son gouvernement ne compte pas devenir membre de l'alliance
atlantique. Ceci a entrainé de nombreuses réactions
à travers les Amériques.
Les États-Unis se sont montrés favorables à
cette idée. La secrétaire d’État adjointe américaine pour l’Amérique
latine, Roberta Jacobson, a déclaré que son pays souhaite « soutenir la
Colombie comme membre compétent et fort au sein des nombreuses
organisations internationales, y compris l’OTAN ».
Pour leur part, des
pays d’Amérique latine comme le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie
ont exprimé leur opposition. Pour le président vénézuélien, Nicolas
Maduro, et le président bolivien, Evo Morales, cette décision
constituerait « une menace pour le continent ».
Ils ont sollicité
l’organisation d’un sommet d’urgence de l’Union des nations
sud-américaines (UNASUR). Le secrétaire général de l’UNASUR, Alí
Rodríguez Araque, a déclaré qu’au vu de son histoire, l’OTAN est avant
tout « une organisation pour la guerre ». Il a déclaré que la région
doit poursuivre selon la doctrine de sécurité et de défense qui lui
assure la paix depuis de nombreuses décennies.
C’est dans ce contexte que le gouvernement colombien a tenu à
rassurer les dirigeants de la région. Le ministre colombien de la
Défense, Juan Carlos Pinzón, a fait savoir que son pays « ne veut pas et
ne peut pas être un membre de l’OTAN ». Il a ajouté qu’à l’image
d’autres pays comme l’Australie ou le Japon, la Colombie souhaite
uniquement devenir un partenaire de l’OTAN en matière de sécurité.
Le
président Maduro pour qui cette adhésion serait une occasion pour l’OTAN
« de mettre en œuvre ses plans de guerre en Amérique latine » s’est
réjoui de la position colombienne. Par ailleurs, l’OTAN a exclu toute
possibilité d’intégrer la Colombie pour des raisons géographiques.
Cette déclaration du ministre Pinzón vient aussi calmer la tension
entre Bogota et Caracas à la suite de la réunion à Bogota entre le chef
de l'opposition vénézuélienne, Henrique Capriles, et le président
Santos. Ce nouvel épisode illustre la sensibilité des relations en
matière de sécurité entre la Colombie et ses voisins, en particulier
avec le Venezuela.
Articles en relation en espagnol :
- « Colombia suscribirá acuerdo con OTAN buscando ingresar al organismo ». El Espectador, 1 juin 2013.
- « Maduro abre la puerta a una reunión con Santos ». Europa Press, 5 juin 2013
- « Colombia niega interés en la OTAN, Venezuela lo celebra ».BBC Mundo, 5 juin 2013
- « Maduro contra Santos, "giro negativo" ». Ansalatina, 3 juin 2013
- « Venezuela y Bolivia rechazan el interés colombiano de pertenecer a la OTAN ». BBC Mundo, 4 juin 2013
- « Esta es una región que disfruta de la paz desde hace largas décadas ». Site de l’UNASUR. 5 juin 2013
- « Colombia no puede y no quiere ser miembro de la OTAN: Mindefensa ». El espectador, 4 juin 2013.
- « OTAN excluye la posibilidad de una adhesión de Colombia ». El espectador, 4 juin 2013.
- « Maduro aseguró que quiere tener "las mejores relaciones" con Colombia » El Colombiano, 4 juin 2013.
Source : Centre d'études Interaméricaines