sur les journalistes
en 2013
Par AlterPresse
Les agressions, perpétrées contre des journalistes en Haïti, notamment sur les lieux de reportage, ont pris une grande ampleur dans le pays, de février 2013 à date (juin 2013), constate la plate-forme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) dans une note transmise à AlterPresse. Au cours de cette période, plusieurs journalistes ont été malmenés dans l’exercice de leur fonction, déplore la Pohdh, considérant combien le pays est en train de régresser, depuis deux ans, en matière de liberté d’expression et de la presse.
Les journalistes Watson Phanord et Etzer César, de la radio privée Rfm, ont été victimes d’actes de brutalité policière, le mercredi 13 février 2013, au cours des festivités carnavalesques au Cap-Haïtien. Au cours du mois de mai 2013, au moins cinq journalistes ont été agressés.
La Pohdh condamne l’agression, subie par des journalistes accrédités au parlement, dont Féguens Canez Paul de Télé Star, le mardi 04 juin dernier, lors de la convocation, devant le sénat de la république, du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
Ce dernier et quelques membres de son gouvernement avaient répondu, le mardi 04 juin 2013, à la convocation du sénat de la république, en vue de donner des explications, notamment sur l’utilisation des 5 milliards de gourdes (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) durant l’état d’urgence, décrété fin 2012.
« Les autorités étatiques, les premières garantes des libertés publiques, sont, dans la majorité des cas, impliquées, de près ou de loin, dans des actes de répression à l’encontre des journalistes », s’inquiète l’organisme de défense des droits humains.
L’organisme dénonce l’attitude des autorités judiciaires qui utilisent leur pouvoir en vue d’intimider les journalistes critiques à l’égard du pouvoir et de proférer des menaces à l’encontre des médias.
Lionel Simon, Mirabeau Louis et Israël Roger Claudy, respectivement trois (3) journalistes de « Radio Rezistans FM » et « RC F.M » qui se trouvent à Mirebalais, ont été assignés devant les tribunaux, le samedi 27 avril 2013 par le Juge de Paix de Saut d’Eau, Sauter Fauris, sous prétexte de diffamation, après avoir commenté une information relative à sa personne, rappelle la Pohdh.
De plus, Davidson Alcimé, journaliste de Télé Paradis et Radio Paradis au Cap-Haïtien, serait l’objet de sérieuses menaces de mort de la part du directeur du ministère de la jeunesse et des sports dans le département du Nord, Wesly Borgella, pour avoir réalisé une émission sur le bilan des deux années de la présidence de Joseph Michel Martelly.
La Pohdh critique le comportement de Martelly qui voudrait être la personnification de l’information, lors de sa participation à l’émission « Matin Caraïbes », à la Radio télévision Caraïbes (Rtvc), le jeudi 16 mai 2013. Elle désapprouve aussi les propos irrévérencieux de Martelly, dans cette interview, envers la présidente de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) et également actuelle directrice de programmation à Radio Télé Kiskeya, la journaliste Liliane Pierre-Paul. Martelly avait osé qualifier la journaliste de "Ti Lili"
La Pohdh relate aussi la mise en demeure de certains médias communautaires qui ont été l’objet de harcèlements et de menaces de la part de la présidence et du conseil national des télécommunications (Conatel). Le jeudi 21 mars 2013, le Conatel a procédé à la fermeture de 7 stations de radio et de 3 chaînes de télévision à Hinche, (chef-lieu du département du Centre).
« L’irrespect et la répression à l’encontre des journalistes et la fermeture des radios communautaires ne sont autres qu’une volonté manifeste du pouvoir en place de réduire certains médias au silence », critique la Pohdh. Ces pratiques sont contraires aux dispositions de la Constitution haïtienne de 1987.
Faces à ces violations, la plateforme des organisations haïtiennes de droits humains encourage les associations de médias et de journalistes à traduire en justice leurs agresseurs. La Pohdh invite aussi les citoyennes et les citoyens à avoir un œil vigilant pour sauvegarder les droits fondamentaux dûment acquis.
« Les menaces de mort, agressions contre des Journalistes, les intimidations contre les personnalités publiques, prouvent que la lutte, pour les droits humains en général et les libertés publiques en particulier, doit être renforcée. Car, ce sont des droits garantis par la Constitution Haïtienne de 1987 en ses articles 19 ».
« Il ne faut, en aucun cas, minimiser les menaces qui pèsent sur les libertés publiques, particulièrement les libertés d’expression et de la presse en Haïti aujourd’hui », signale la Pohdh, appelant la société à trouver des réponses empêchant de telles ambitions de se convertir en réalité.
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Source : AlterPresse (Haïti)