
Par le CEI
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme,
Navi Pillay, a exprimé vendredi dernier son inquiétude quant à la
question de la réparation des dommages causés aux victimes de génocide
et de crimes contre l’humanité commis au Guatemala en 1982. Cette préoccupation s’inscrit dans un contexte particulier marqué par
l’annulation de la décision de justice rendue contre l’ex-président du
Guatemala, Rios Montt, accusé de génocide et de crimes contre
l’humanité.

Le 13 mai dernier, après avoir pris connaissance de cette décision
judiciaire, le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme
avait salué le courage et la diligence de la justice guatémaltèque. Il
avait déclaré à cet effet que par « cet acte, le Guatemala participe à
l’immortalisation de l’histoire des procès pour crimes de masses et
crimes contre l’humanité. C’est le tout premier pays au monde qui punit
un ancien chef d’État à partir d’une juridiction nationale pour les
atrocités qu’il a commises pendant l’exercice de ses fonctions ».
Toutefois, le 23 mai dernier, l’organisme international de défense
des droits de l’homme a dû se raviser sur le sujet. Pour cause, la Cour
suprême du Guatemala a pris une décision contraire à celle du tribunal
de première instance. Elle a invalidé simplement la décision de justice
de la cour inférieure pour vice de procédure et a ordonné la tenue d’un
nouveau procès juste et équitable. Cette situation a suscité tout un
tollé au sein de la communauté internationale.
C’est dans ce contexte que le porte-parole l'organisme onusien,
Rupert Colville, s’adressant aux journalistes à Genève, a souligné
l’indignation de la communauté internationale en regard à ce revirement
de la justice guatémaltèque. « Nous sommes préoccupés par la situation
des droits de l’homme au Guatemala. Nous réitérons les obligations des
États à poursuivre, les responsables de génocide, crimes de guerre et
crimes contre l’humanité » a-t-il martelé.

Plus de 70 organisations de défense des droits de l’homme et des
victimes de génocide ont également dénoncé avec virulence cette décision
de la Cour suprême guatémaltèque qu’elles qualifient de « ridicule » au
regard des dommages qu’elle cause à son tour aux familles des victimes.
Article en relation de la FIDH :
Source : Centre d'études Interaméricaines (CANADA)