avec le plus de personnes déplacées en interne
au monde en 2012
Par Natalia Herrera Durán – Notes et Traduction de Libres
Amériques
Les « déplacés forcés » est le terme le plus courant
utilisé en Colombie concernant les plus de 5 millions de personnes expulsées par la force. Si la
Colombie se hisse à la première place, la Syrie s’empare de la deuxième du
classement, et si 1 réfugié sur 6 est Colombien, au moins 1 sur 3 est Africain
et, les nouvelles sont très mauvaises, l’année 2012 atteint le chiffre record
de 28,8 millions de personnes dans le monde en situation de « déplacement
interne » et le plus généralement forcé en raison d’un conflit guerrier.
Par région ou continent, l’Amérique latine se place à la troisième place (5,8
millions), derrière le continent africain et asiatique, certains pays comme la
Colombie connaisse au moins 3 générations de déplacés internes, jusqu’à présent
sans retour à une vie normale.
Une très mauvaise nouvelle a été rapportée par le
vice-président Angelino Garzon de Genève (Suisse), d’où il a défendu les
politiques publiques sur les droits de l'Homme : la Colombie est devenue, le
pays avec plus de déplacés internes dans le monde. Pour 2012, le gouvernement
et la société civile (ONG et associations de défense des doits humains) ont
estimé qu'entre 4.9 et 5.9 millions de Colombiens ont été déplacés en raison
des situations de violence
survenus sur tout le territoire national. Les données proviennent du Centre de
Surveillance des Déplacements Internes (IDMC, pour son sigle en anglais).
Selon le document, l'an dernier 230.000
personnes ont fui en laissant derrière eux leurs habitations (Colombie 2012, 104 morts et 12.000 déplacés amérindiens). Au Mexique, la situation n'est pas meilleure, et environ 160.000
personnes ont souffert des mêmes circonstances.
Le nombre total des déplacés par la violence dans le monde a
atteint un record avec 28,8 millions de personnes en 2012. Ce qui suppose une
augmentation des réfugiés de 2,4 millions par rapport à 2011. Le rapport révèle
également que le total de 6,5 millions déplacés a été atteint pour la première
fois sur une année, ce qui signifie une augmentation inquiétante, lorsqu'on
fait la comparaison avec le chiffre des 3,5 millions de déracinés en 2011.
Par région, l'Afrique subsaharienne reste avec le plus grand
nombre de personnes déplacées en interne (10,4 millions de personnes), soit
près du tiers du chiffre global. Mais l'Amérique latine n'est pas loin derrière
et elle est deuxième avec 5,8 millions de déplacés, dont entre 4,9 millions et
5,5 millions seraient en Colombie, ce qui en fait le pays avec le plus grand
nombre de personnes déplacées au monde, selon le rapport de l’IDMC et le
Conseil Norvégien pour les Réfugiés. (La Colombie a été pendant plusieurs
années deuxième derrière le Congo ou le Soudan)
« 90% des nations évaluées possèdent des déplacés
vivant dans des situations de déplacement prolongé depuis des décennies, et
pays au sein desquels sont nées une deuxième et une troisième génération de
personnes déplacées », a déclaré Kate Halff, directrice de l'IDMC. Pour
lesquels (déplacés forcés), une solution à ce problème ne se règlera « que
lorsque les gouvernements et la communauté Internationale reconnaîtront que les
personnes forcées de quitter leurs habitations méritent, non seulement, une
réponse humanitaire, mais aussi un engagement pour une solution durable »
aux crises qu’ils traversent.
Pour parvenir à une stabilisation de la crise des déplacés
internes, il est essentiel, de mettre fin au conflit, en particulier en Syrie
(3 millions de réfugiés), qui en est à sa deuxième année, a déclaré Madame
Halff. Mais il est clair que cette déclaration revêt aujourd'hui une
signification toute particulière, alors que se poursuivent les pourparlers (de
paix) entre le gouvernement et les FARC à La Havane (à Cuba), pour que s’arrête
une guerre d’un demi-siècle dans le pays.
Il n’y a pas à perdre de vue que la conclusion (IDMC), par
rapport à la situation en Colombie, n'est pas nouvelle. Rendre compte d'une
réalité que d'autres ONG ont déjà rapporté que le Conseil des droits de l'Homme
et le déplacement (CODHES) et l’ACNUR (Agence de l’ONU pour les Réfugiés).
L’ACNUR avait signalé qu'à partir de mai 2011, le gouvernement avait enregistré
plus de 3,7 millions de personnes déplacées en Colombie, tandis que le CODHES
estimait depuis le milieu des années 1980, que le nombre réel de personnes
déplacées par le conflit armé dépassaient les 5 millions de personnes.
Ce qui marque dans le
rapport IDMC, c'est que la Colombie détient plus de déplacé en que le conflit armé au Soudan (ou Congo),
qui avait toujours été en tête de la déshonorante liste dans le monde. Pour
l'analyste Román Ortiz, cela a à voir avec les plates-formes institutionnelles
de la Colombie, beaucoup plus complètes que les chiffres du Soudan (ou du
Congo).
En tout cas, le déracinement en Colombie demeure un
redoutable problème et comme l'a dit Elizabeth Ferris, co-directeur du Projet
Brookings-LSE au sujet du déplacement interne : « les personnes déplacées ont
droit à une solution durable, notamment en raison des difficultés au retour
qu’ils endurent. Sans doute une sortie du conflit armé avec les guérillas agira
comme un gigantesque palliatif à cette situation ayant déchiré la vie des
Colombiens ».
Télécharger le rapport complet en anglais, cliquez ici !
Source : El Espectador (Colombie)