entraîne
la fermeture des écoles
Par Ariel Moreno · Traduction de Kim Palmer
Le Panama fait face à une crise énergétique qui pourrait paralyser tout le pays. Cette crise est en partie due au retard du début de la saison des pluies. Le gouvernement tente d'éviter les coupures de courant programmées qui pourraient causer des pertes allant jusqu'à 3,7 millions de dollars par heure, comme rapporte le journal Prensa Latina : La Chambre du Commerce a averti que le secteur pourrait perdre 3,7 millions de dollars pour chaque heure de coupure de courant si cette mesure est prise en conséquence de la baisse de production d'électricité due à la chute des niveaux d'eau des rivières et barrages qui approvisionnent les centrales hydroélectriques.
Voici le début d'un article de Prensa Latina [es, espagnol] sur cette sécheresse : Constitué d’isthmes et bordé par les deux principaux océans de la planète, le Panama bénéficie d’un régime pluvial privilégié ; historiquement, il y pleut neuf mois de l'année et ses grandes rivières et multiples lacs sont toujours pleins. Cependant, le changement climatique se fait sentir dans tous les bassins versants du pays et peu échappent à un manque de pluie prolongé. De plus, les écologistes et environnementalistes, comme Raisa Bansfield, mettent en garde contre le comportement humain qui aggrave le phénomène.
La sécheresse a affecté les principales centrales hydroélectriques du pays, ce qui a poussé les autorités à prendre des mesures drastiques comme d'éteindre les panneaux lumineux, de permettre à deux bateaux de traverser le canal en même temps ou encore de fermer les supermarchés à 22h00 ainsi que d'autres mesures. Toutefois, la mesure qui a engendré le plus grand nombre de réactions est la fermeture des écoles publiques et privées pendant trois jours.
La crise énergétique vue par des Panaméens
Ivana Tejada, par exemple, pense que les autorités ont été incapables de prévenir cette crise et réagissent maintenant trop tard : Incapables de prévenir les choses, ils attendent que le pays soit en crise pour prendre des mesures aussi drastiques. Voilà à qui nous avons donné le pouvoir.
Jorge Yau pense que suspendre les classes c'est aller trop loin. Il affirme qu'il est possible d'étudier sans utiliser autant d'appareils électroniques : A mon époque, le seul appareil électrique dans la salle de classe était le ventilateur de plafond. Qu'est ce que les élèves utilisent aujourd'hui ? Des iPads, des ordinateurs portables, le WIFI, des chaises massantes ?
D'après Mery le fait de suspendre les classes pour économiser l'énergie ne fait pas de sens puisque les élèves vont consommer de l'électricité à la maison. C'est certainement parce qu'à la maison, les étudiants vont lire à la lumière d'une guaricha [*au Panama, une guaricha est une source de lumière artificielle rustique, habituellement, une mèche et du kérosène].
Oliver est d'accord et pense qu'un simple calcul montre que la suspension des classes va entraîner une consommation accrue d'énergie : Simple calcul : 30 enfants ensemble dans une salle de classe ou 30 maisons avec des enfants consommant plus d'énergie… COUP DE GENIE !!!
Selon Tito Herrera la mesure va permettre au gouvernement d'économiser non seulement l'énergie mais aussi les explications : L'économie d'énergie selon le gouvernement : « En fermant les écoles nous allons aussi fermer les esprits, ce qui veut dire, économiser les explications ».
Ce qui est certain, c'est que les mesures vont se multiplier et des coupures de courant ont été annoncées s'il ne pleut pas suffisamment dans les prochains jours. D'après La Prensa :
Les coupures de courant programmées seront appliquées dans les prochains jours si les centrales hydroélectriques de Fortuna à Chiriquí et de Bayano à Panaman ne reçoivent pas d'eau de pluie.
Le matin du jeudi 9 mai 2013, des averses dans plusieurs parties du pays ont donné espoir aux Panaméens que la crise trouvera une solution naturelle sans qu'il y ait besoin de prendre des mesure plus extrêmes. TVN [es] explique :
Jeudi, le jour a commencé par des averses à Arraiján et dans d'autres communes de l'ouest du Panama, ainsi qu'à Chilibre, dans le Nord du Panama et dans la région de Guna Yala, donnant espoir aux Panaméens que la saison des pluies serait sur le point de débuter et que les réservoirs des centrales hydroélectriques de Fortuna et de Bayano pourraient retrouver leur niveau habituel.
Source : Global Voices