mardi 21 mai 2013

Guantanamo, détenus à 100 jours de grève de la faim

Détenus de Guantanamo :
100 jours 
de grève de la faim


Par l'ACAT - France

Aujourd’hui, 166 personnes sont toujours emprisonnées à Guantanamo, dont 86 en théorie immédiatement « transférables » ou « libérables ». Pour protester contre leur détention à durée indéterminée et les mauvais traitements infligés (fouilles abusives des cellules, profanations de Corans, isolements prolongés) sous l’impulsion d’un chef de camp réputé pour sa gestion brutale et provocatrice, plusieurs détenus ont entamé une grève de la faim en février dernier. Progressivement rejoints par d’autres, ils seraient à présent au nombre de 100 selon l’administration militaire, 130 selon les avocats des détenus. Certains grévistes viennent de dépasser les 100 jours. (Signez les pétition en ligne).
 
Face à l’ampleur de cette contestation sans précédent, les autorités militaires continuent néanmoins de rejeter les allégations de tortures et mauvais traitements alors même qu’elles tentent de contrôler la situation par des mises à l’isolement et nourrissent 16 détenus grévistes de force, par sonde naso-gastrique. 

Le lieutenant colonel Samuel House, porte-parole de la prison, argue de la nécessité d’y recourir pour la santé des détenus tout en niant que leur vie, notamment celle des cinq grévistes hospitalisés, soit en danger. Une opinion que bien entendu l’ACAT condamne rappelant que l’alimentation forcée est « une forme de traitement inhumain et dégradant » (Association médicale mondiale). 

Nabil Hadjarab, a perdu 20kg depuis le début de la grève et ne peut quasiment plus marcher ni parler. Aux côtés de ses avocats, l’ACAT demande à la France d’accueillir sur son territoire ce jeune Algérien qui a résidé en France et y a toutes ses attaches familiales.

Quatre ans se sont écoulés depuis le décret signé par Obama pour fermer Guantanamo. Depuis que le Congrès a refusé en décembre 2009 la proposition de transfert des détenus dans une prison sur le sol américain, le président est resté sur la réserve, se cachant derrière la responsabilité des parlementaires.
 
L’ACAT se joint au mouvement mondial, notamment emmené par le colonel Morris Davis ancien procureur militaire de Guantanamo, pour exiger la fin des tortures et mauvais traitements des détenus, de leur détention à durée indéterminée et de Guantanamo.
 
Adressée au président Barack Obama ! 


Guantanamo : la justice française saisie pour sauver la vie de Nabi Hadjarab

 
​Paris, le 26 avril 2013 - Face à l’inaction de la France, les avocats de Nabil Hadjarab, alimenté de force à Guantanamo depuis le 22 mars des suites d’une grêve de la faim entamée le 8 février, soumettent une requête en référé-liberté.

Ce matin, Me Breham et Me Cormier, les avocats français de Nabil et d’Ahmed Hadjarab, son oncle français, ont soumis un référé-liberté au tribunal administratif, demandant une audience accélérée afin qu’il soit enjoint au gouvernement français d’accueillir Nabil sur le territoire, où vit toute sa famille. Face à l’urgence de la situation, les avocats sont contraints d’obtenir le respect du droit par les tribunaux.
Le 15 février dernier, Nabil entamait sa douzième année de détention à Guantanamo, sans charges ni procès. En grève de la faim, il est nourri de force depuis le 22 mars. Cette pratique, courante à Guantanamo est sévèrement condamnée par l’Association Médicale Mondiale, qui juge l’alimentation forcée « jamais acceptable », et la qualifie de « forme de traitement inhumain et dégradant »1.

 

Expert medical, le Docteur Frank Arnold, atteste “L’état de santé de Nabil est extrêmement fragile, il a perdu près de 20kg en 10 semaines, faisant de son cas une urgence médicale. Il existe un risque important pour sa vie dans l’ordre de semaines ... si le régime actuel persiste.” Ahmed se dit « extrêmement inquiet » et voit l’action de son neveu comme « un signe de désespoir le plus total ». 

Il a lancé un appel à mobilisation des citoyens sur change.org/NabilHadjarab pour soutenir cette énième tentative d’accueillir Nabil en France. Nabil confirme ce sentiment: « Ça fait onze ans que je souffre. Avant, au moins, j’essayais d’avoir de l’espoir, mais il y a des limites à tout. […] J’abandonne ».


Lors d’une conversation téléphonique avec son avocate le 17 avril dernier, Nabil réitérait : « Je suis français, je l’ai toujours été. J’ai toujours eu un lien avec la France, ma famille est française. C’est ma patrie, et le français est ma langue maternelle. » Autorisé à la diffusion (“unclassified”), vous trouverez le détail de son récit ci-dessous et sur la page du Comté de Soutien de Nabil Hadjarab sur Facebook.
Selon l’association juridique Reprieve, en charge de la défense américaine de Nabil et autres détenus de Guantanamo, la volonté politique française est aujourd’hui décisive, et pourrait très vite mettre fin à son cauchemar. Cori Crider, directrice légale à Reprieve affirme en effet que « Si François Hollande s’en occupait, il pourrait être chez lui dans les deux semaines ». Nabil s’est dit « attristé » par l’inaction de la France, pour lui, « seule l’aide de la France peut [lui] permettre de retrouver [s]a liberté ».

  • Pétition Change.org appelant le gouvernement à agir pour sauver Nabil:  Cliquez ici !
  • Groupe Facebook du Comité de Soutien à Nabil Hadjarab :Cliquez ici !
  • Page de Reprieve à propos de Nabil Hadjarab :Cliquez ici !

Source : ACAT (France)