Le Défenseur du Peuple
enregistre 10 nouveaux conflits
en
avril 2013 et le gouvernement seulement deux
Par Sirvindi – Notes et traduction de Libres Amériques
La situation du Pérou concernant les conflits sociaux est
un sujet qui vaut le détour et son pesant d’intérêt. Que peut pouvoir signifier
un conflit social et ce qui s’y rattache ? Ils sont de natures
différentes, ils peuvent se jouer d’état à état sur un plan économique et
frontalier, ou bien en interne quand il s’agit d’une contestation sociale, qui
dans la quasi-totalité des cas a une origine économique. Au Pérou, les conflits
sociaux sont majoritairement liés à des questions environnementales. Et une
juridiction nationale comme le Défenseur du Peuple semble avoir pour rôle
d’orienter les politiques vers des solutions préventives.
Au Pérou, 67 % des conflits sociaux sont environnementaux, si
l’on s’en tient à des paramètres écologiques : ils sont généralement en
relation avec les ressources vivrières et en eau. Les conséquences touchent en
premier les populations locales (ou paysannes), les animaux, les cultures et
engendrent des dégâts sur les écosystèmes qui peuvent s’avérer
irréversibles. Les folies minières
de l’Amérique latine ne sont pas nouvelles, elles sont marquées par leurs
époques, et de nos jours dans une économie ouverte à tous les vents. Les
besoins mondiaux grandissent et les gains spéculatifs représentent une très
grande attractivité pour les entrepreneurs et les investisseurs péruviens et du
monde entier.
Des projets miniers et industriels ayant des conséquences
multiples sur la vie des habitants, sur des régions éloignées des centres de
décision et souvent ces populations sont paysannes ou originaires. Tout ce qui
a lien avec les ressources du sous-sol (hydrocarbures et minerais) démontrent
d’un pays à un autre un saccage et des populations misent en danger et sans
véritables interlocuteurs ou lois leur assurant une protection réelle. Aussi, la question des risques sur le long
terme est sous-évaluée et ne semble dominer qu’une course au profit, et qui en
l’état des cours boursiers visent surtout à équilibrer les rentes de situation
et maintenir la croissance à son niveau actuel.
L’intérêt des gains est souvent dû au manque de
réglementation ou d’actions préventives ou simplement l’absence de concertation
favorise des désordres et indirectement la mort d’innocents protestataires (12
pour l’année 2010 au Pérou), sans oublier la destruction de campagne ou des
« boccages » locaux. Un nouveau projet minier avait donné lieu en
2011 dans le département de Cajamarca à ce que soit décrété un état d’urgence,
ordonné par le gouvernement national. Ce projet dans la région avait donné lieu
à un ras-le-bol significatif des habitants et représentants locaux et à des
heurts violents. (Sur Pantuana TV, deux vidéos à ce sujet).
Si le Pérou est en deçà de ce que l’on peut observer
ailleurs en phénomènes de violence étatique ou paramilitaire, il est
intéressant de constater le rôle joué par cette juridiction que l’on retrouve
dans d’autres nations en Amérique latine, et qui s’appelle « le Défenseur
du Peuple ». Au Pérou, cette institution a un rôle crucial auprès des
autorités nationales. Chaque mois le Défenseur du Peuple (sorte de médiateur de
la République) publie un rapport, nous vous proposons d’en découvrir l’approche
un peu limitée du gouvernement national et préventif du Défenseur du Peuple… (Notes de libres Amériques)
Le Défenseur du Peuple enregistre 10 nouveaux conflits en
avril 2013 et le gouvernement seulement deux
Le Défenseur du Peuple (DP) et la Présidence du Conseil des
Ministres (PCM) par l’intermédiaire du Bureau National du Dialogue et de la
Durabilité (ONDS sigle en espagnol) ont publié la semaine dernière leurs
différents rapports sur les conflits sociaux, pour voir une fois de plus les
différences de critères (retenus) pour l’enregistrement de tels événements.
Selon le gouvernement, comme tel le signale le rapport sur les différences,
les controverses et les conflits sociaux Willakniqui
Nº6, au Pérou il existe 60 conflits
sociaux (en activité), pendant que le Défenseur du Peuple le chiffre arrive à
229, entre les conflits actifs et latents.
Un détail est à considérer est que la PCM a comptabilisé
seulement 2 nouveaux dans son dernier rapport. Un des deux implique des
habitants de la ville de La Hueca, province de Paita, à Piura, avec
l’entreprise Agricole de Chira S.A.
Cette dernière se voit accuser d’affecter de manière
négative la santé des personnes, occasionnant un préjudice au cimetière, a
quelques habitations et aux activités traditionnelles en développement dans la
zone.
La divergence
Les observations aux rapports que vient de présenter la PCM
ces derniers mois ont surgi de divers fronts, incluant le DP. Quand a été
publié Willakniqui
N°5, Rolando Luque, défenseur adjoint pour
la Prévention des Conflits Sociaux et Gouvernance a soutenu que le rapport de
la PCM limitait les opportunités de prévention et n’était pas comparable au
rapport de la DP.
Le rapport du gouvernement met l’accent sur une menace à la
gouvernance, à l’ordre public, et aux dommages qui ont été causés.
« C’est-à-dire en résumé, un acte de violence est le point de départ d’un
conflit social », a-t-il rappelé à chaque moment opportun de l’entretien
avec la Radio Ideele. Luque
Mogrovejo a précisé qu’un objectif préventif observe le conflit depuis bien
avant et il implique que les situations latentes (ou en une étape précoce)
soient considérées comme pouvant être prises en compte.
Il convient de rappeler comme l’a signalé Vladimiro Huaroc,
Haut Commissaire de la ONDS, que cet organisme fonctionne sur la base d’une
classification des « différences (types), des controverses et des conflits
sociaux ». Il précise ainsi que l’ONDS défini les différences et les
controverses, elles sont un niveau du mal être social qui s’exprime à l’intérieur
du cadre de la normalité, de la loi, au sein de ce que la société a construit
comme (structure) institutionnelle.
Il a souligné à
cet égard que les différences se solutionnent en dialoguant, en cherchant des
points communs de solution et que les controverses ont un caractère plus
conflictuel sans pour autant en arriver à un niveau de protestation, de
radicalisation ou de violence, et dans ce sens en travaillant à la prévention.
Selon le dernier rapport de Willakniqui (2) en avril 2013
seules 60 conflits ont été enregistrés, pareillement à son édition antérieure,
desquels 22 proviennent du secteur minier (37%) et 11 aux minières informelles
ou illégales (18%). D’autre part
selon le rapport cité, le département de Cajamarca se trouve comme la région
avec le plus de conflits (7 oppositions), et en lien avec le secteur minier.
Les conflits jusqu’en avril 2013
Selon le dernier rapport des Conflits sociaux N°110 de la
DP du Pérou (1) , il existe à cette date 175 conflits actifs et 54 latents, la
majorité se concentrant dans les départements d’Ancash, de l’Apurimac et de
Puno.
Le rapport précise que des 229 conflits répertoriés, 149
sont de la compétence du gouvernement national (65,1%), 51 des gouvernements
régionaux (22,3%) et 20 des autorités locales (8,7%). Ainsi de même est pris en compte les conflits
sociaux environnementaux, ils continuent d’être les plus nombreux, soit un
total de 154 cas – cinq de plus en comparaison à son édition antérieure de mars
– ou revenant au même (niveau), pour 67,2% des faits enregistrés à ce jour.
Le deuxième type de conflits : les oppositions les plus nombreuses ont à voir avec
les affaires locales. Il existe à ce jour, 20 cas liés à des demandes d’œuvres
publiques, à des annulations et suspension (de chantier), une opposition à la
mise en oeuvre des politiques et par manque de transparence.
Le troisième type de conflit : les conflits plus nombreux ont à voir avec les
limitations territoriales, la majorité naissent en raison de limites
officielles entre les districts, provinces et départements.
Le département d'Ancash reste (en tête) avec le plus
grand nombre, soit 33 conflits, la majorité d'entre eux, sont de types sociaux
et environnementaux entre la population et les sociétés minières. Puis se
trouve en deuxième et troisième position avec 21 conflits le département
d’Apurimac et le département de Puno avec 19. (Soit un tiers des conflits du
Pérou).
Pour accéder aux rapports complets (en espagnol), cliquer
sur les liens suivants :
(2) Willakniqui
Nº6
Source : Servindi (en espagnol)