Nicaragua-El Salvador :
un échange Sud-Sud
de qualité
Par Annette Streit, traduction d'Anne Roulet
L’idée est née au mois de juin 2012, lors de la rencontre régionale qui a lieu chaque année entre les coopérants suisses de diverses organisations actives dans les pays d’Amérique Centrale. La résultat : un succès total. Carole Buccella,
coopérante de longue date d’Eirene au Salvador, et Annette Streit,
coopér-actrice d’E-CHANGER au Nicaragua, ainsi que leurs organisations
partenaires respectives, ont décidé de mettre à profit les points
communs de leur travail.
En organisant un échange entre les deux
institutions, elles répondent aussi à l’envie contagieuse de leurs
collègues d'accroître leurs connaissances pour pouvoir progresser.Grâce au précieux soutien de leurs organisations, cela a pu se mettre en place très rapidement : à peine quelques mois plus tard, en septembre 2012, un groupe de quatre personnes – dont une maîtresse d’école, une formatrice en atelier et deux bénéficiaires de l’association « Actifs pour un monde solidaire - AMS » à Diriamba, au Nicaragua – a pu se rendre à Guarila, au Salvador, afin de découvrir les projets de l’association de parents avec enfants en situation de handicap « Los Angelitos » (Les Petits Anges).
Durant quatre jours, ces personnes ont accompagné les animatrices dans leurs visites aux communautés villageoises : elles ont participé à un atelier de physiothérapie, pris part, avec les bénéficiaires, à une sortie d’hydrothérapie dans une piscine proche, développé leurs connaissances en visitant les ateliers d’artisanat et découvert la région et ses habitants. « L’échange m’a été très utile », affirme Urania Aguirre, la maîtresse nicaraguayenne.
« Le seul fait de partager avec des gens qui se battent pour arriver à quelque chose dans le même secteur, celui des personnes en situation de handicap, a grandement renforcé ma motivation. Je suis rentrée avec plein d’impressions, de nouvelles idées et beaucoup d’énergie ».
Harvin, un jeune de l’atelier de confection de hamacs à l’AMS, a d’abord été impressionné par les montagnes de la région de Chalatenango. Mais ce qui l’a le plus marqué, c’est de rencontrer d’autres jeunes en situation de handicap qui luttent pour gagner leur vie et qui atteignent leurs objectifs : « Je me sens beaucoup moins seul lorsque je me rends compte qu’ailleurs il y a des personnes qui vivent la même chose que moi et qui ne se laissent pas abattre par les difficultés. Je crois que la solidarité entre nous, personnes en situation de handicap, est très importante, et j’ai senti cette solidarité très forte et présente durant tout l’échange ».
C’est en novembre enfin que s’est déroulée la seconde partie de l’échange : un éducateur, une animatrice et deux membres de l’association de parents « Los Angelitos » ont pu franchir les frontières et se rendre au Nicaragua pour découvrir l’AMS à Diriambia.
Pour Dina, l’animatrice des « Petits Anges », la visite à Diriamba a été l’occasion de sortir de son pays pour la première fois, ce qui a d’ailleurs été le cas de la majorité des participant-e-s des deux voyages. Elle a affirmé que cette seule raison faisait de cet échange une expérience très spéciale et une opportunité unique.
Elle a ajouté qu’elle voulait tirer parti, pour son propre lieu de travail, de certaines idées sur la manière d’organiser le programme « Nous aussi nous pouvons » de l’AMS.Toño et Sandra, les jeunes Salvadoriens, se réjouissaient de s’asseoir aux tables des ateliers aux côtés de leurs compagnons nicaraguayens, de passer à l’action en élaborant des bijoux artisanaux et d’apprendre de nouvelles techniques.
Felix, l’éducateur d’origine espagnole des « Angelitos », souligne qu’en fin de compte il est important également de pouvoir échanger avec une autre association sur les stratégies de recherche de fonds et de nouvelles sources de financement en Europe et en Amérique Centrale
Il souhaite en outre récolter de nouvelles idées pour accroître les potentialités de vente des produits élaborés dans les ateliers.
Pour conclure, l’ensemble des participant-e-s s’accordent à dire que l’expérience a été un succès total, leur permettant, à toutes et tous, de beaucoup apprendre et de vivre des moments uniques et précieux.
Source : Service de presse E-CHANGER
