Le MERCOSUR
continue son élargissement
et naissance d’un
front
anti-austérité Brésil-France ?
Par Libres Amériques
La présidente brésilienne Dilma Rousseff présente en Europe pour une tournée
officielle s’attaque aux politiques d’austérité, elle sera pendant deux jours à
Paris en ce début de semaine. Le 11 décembre 2012, elle sera reçue par le
président français François Hollande. Les effets de la crise européenne
commencent à avoir des retombées négatives en Amérique Latine. Les politiques
d’austérité que s’administre l’Europe avec le soutien des marchés sont entrain
petit à petit de plomber l’économie mondiale.
Après une bonne dizaine d’année de croissance soutenue, au
dernier trimestre 2012, le Brésil accuse le coup par un ralentissement de sa
croissance et les prévisions ont été revues pour moitié à la baisse. Au
Venezuela, il s’agit même d’une baisse du PIB qui a été enregistré pour l’année
2012. La Colombie, le Pérou et l’Equateur connaissent toujours une croissance
importante, mais rien ne dit que ces pays ne soient pas affectés à leur tour en
2013.
L’Argentine avec une politique affichée comme
« néo-keynésienne » est actuellement l’objet d’attaques régulières,
hier certains créditeurs véreux ou « vautours » l’accusaient
faussement de ne pouvoir payer sa dette. Il y a quelques jours, l’Union
Européenne et les Etats-Unis ont mis en cause l’économie argentine pour
protectionnisme. Pour le moment Christina Kirchner qui cherche à limiter la
concentration des médias dans son pays et doit faire face à de forts mouvements
de l’opposition en interne.
La semaine dernière, le président du MERCOSUR pour les 6
premiers mois de l’année 2013, José Mujica, et président de l’Uruguay a fait comprendre
que contrairement au passé, les conditions étaient remplies pour un accord de
libre-échange avec l’Union Européenne. Un changement un peu surprenant, mais,
qui dénote un rapport de force plus en la faveur des pays du cône du Sud. Par
ailleurs, la Bolivie a demandé à son tour à devenir membre à part entière du
MERCOSUR, il y a de grandes chances que son adhésion soit acceptée.
Un pas de plus, vers une intégration plus forte de
l’Amérique du Sud et nouvelles alliances politiques ?
Il y a encore quelques années personne n’aurait parié un sou
sur le MERCOSUR, l’entrée cette année du Venezuela et possiblement dans les
mois à venir de la Bolivie, lui redonne des couleurs et personne n’a intérêt
outre-atlantique à voir l’Europe s’appauvrir, c’est en ce sens qu’est
intervenue Dilma Rousseff sur les politiques d’austérité menées en Europe. Et
en parallèle, il n’y a rien de surprenant de constater que la jeunesse
espagnole migre massivement vers certains pays latins, ou les débouchés et les
perspectives sont plus grands.
Pour le journal Le Monde, Dilma Rousseff serait venue en
France, pour trouver un allié anti-austérité en la personne du président
Hollande. La rencontre qui aura lieu à l’Elysée peut ouvrir un front
intéressant, et qui sait marquée une alliance prometteuse entre la France et le
Brésil. La question est de savoir si quelques petits signes ici ou là vont
faire naître de plus grands échanges entre l’Europe et l’Amérique Latine, tout
pourrait converger vers un renforcement du dialogue entre Paris et Brasilia.
La presse a une certaine tendance à nous montrer que les
gauches en Amérique Latine ont de moins bons résultats que les économies
ouvertes comme le Chili, le Pérou et la Colombie (et non membres du MERCOSUR),
en oubliant au passage les bons résultats de l’Equateur. Mais comme il est
toujours bon ton de simplifier, les conséquences sociales et humaines en
Colombie et au Pérou, sont plutôt désastreuses, tandis qu’au Brésil, au
Venezuela, en Argentine, en Bolivie, en Equateur et en Uruguay, les régimes de
gauche ont amélioré les conditions de vie de leurs populations, en favorisant
des politiques de protections plus fortes pour les couches les plus pauvres.
Il serait temps de sortir de l’impasse économique impulsée
par la chancelière allemande Angela Merkel, de regarder autrement cette partie
du monde et qui sait trouver des alliés précieux pour l’avenir.
Ne pas oublier !
Demain mardi 11 décembre 2012 en séance plénière se tiendra
au Parlement Européen, un vote sur l’accord de libre-échange avec le Pérou et
la Colombie. Si le vote confirmait cet accord (ALE ou TLC), il reviendrait à
nier les conséquences qu’auront dénoncés les parlementaires européens Verts et
de la Gauche Unie Européenne sur l’environnement, le droit syndical et les
droits de l’Homme, notamment.