lundi 10 décembre 2012

Brésil/France, Dilma Rousseff vers un front anti-austérité ?

Le MERCOSUR 
continue son élargissement 
et naissance d’un front 
anti-austérité Brésil-France ?


Par Libres Amériques

La présidente brésilienne Dilma Rousseff  présente en Europe pour une tournée officielle s’attaque aux politiques d’austérité, elle sera pendant deux jours à Paris en ce début de semaine. Le 11 décembre 2012, elle sera reçue par le président français François Hollande. Les effets de la crise européenne commencent à avoir des retombées négatives en Amérique Latine. Les politiques d’austérité que s’administre l’Europe avec le soutien des marchés sont entrain petit à petit de plomber l’économie mondiale.

Après une bonne dizaine d’année de croissance soutenue, au dernier trimestre 2012, le Brésil accuse le coup par un ralentissement de sa croissance et les prévisions ont été revues pour moitié à la baisse. Au Venezuela, il s’agit même d’une baisse du PIB qui a été enregistré pour l’année 2012. La Colombie, le Pérou et l’Equateur connaissent toujours une croissance importante, mais rien ne dit que ces pays ne soient pas affectés à leur tour en 2013.

L’Argentine avec une politique affichée comme « néo-keynésienne » est actuellement l’objet d’attaques régulières, hier certains créditeurs véreux ou « vautours » l’accusaient faussement de ne pouvoir payer sa dette. Il y a quelques jours, l’Union Européenne et les Etats-Unis ont mis en cause l’économie argentine pour protectionnisme. Pour le moment Christina Kirchner qui cherche à limiter la concentration des médias dans son pays et doit faire face à de forts mouvements de l’opposition en interne.

La semaine dernière, le président du MERCOSUR pour les 6 premiers mois de l’année 2013, José Mujica, et président de l’Uruguay a fait comprendre que contrairement au passé, les conditions étaient remplies pour un accord de libre-échange avec l’Union Européenne. Un changement un peu surprenant, mais, qui dénote un rapport de force plus en la faveur des pays du cône du Sud. Par ailleurs, la Bolivie a demandé à son tour à devenir membre à part entière du MERCOSUR, il y a de grandes chances que son adhésion soit acceptée.

Un pas de plus, vers une intégration plus forte de l’Amérique du Sud et nouvelles alliances politiques ?

Il y a encore quelques années personne n’aurait parié un sou sur le MERCOSUR, l’entrée cette année du Venezuela et possiblement dans les mois à venir de la Bolivie, lui redonne des couleurs et personne n’a intérêt outre-atlantique à voir l’Europe s’appauvrir, c’est en ce sens qu’est intervenue Dilma Rousseff sur les politiques d’austérité menées en Europe. Et en parallèle, il n’y a rien de surprenant de constater que la jeunesse espagnole migre massivement vers certains pays latins, ou les débouchés et les perspectives sont plus grands.

Pour le journal Le Monde, Dilma Rousseff serait venue en France, pour trouver un allié anti-austérité en la personne du président Hollande. La rencontre qui aura lieu à l’Elysée peut ouvrir un front intéressant, et qui sait marquée une alliance prometteuse entre la France et le Brésil. La question est de savoir si quelques petits signes ici ou là vont faire naître de plus grands échanges entre l’Europe et l’Amérique Latine, tout pourrait converger vers un renforcement du dialogue entre Paris et Brasilia.

La presse a une certaine tendance à nous montrer que les gauches en Amérique Latine ont de moins bons résultats que les économies ouvertes comme le Chili, le Pérou et la Colombie (et non membres du MERCOSUR), en oubliant au passage les bons résultats de l’Equateur. Mais comme il est toujours bon ton de simplifier, les conséquences sociales et humaines en Colombie et au Pérou, sont plutôt désastreuses, tandis qu’au Brésil, au Venezuela, en Argentine, en Bolivie, en Equateur et en Uruguay, les régimes de gauche ont amélioré les conditions de vie de leurs populations, en favorisant des politiques de protections plus fortes pour les couches les plus pauvres.
Il serait temps de sortir de l’impasse économique impulsée par la chancelière allemande Angela Merkel, de regarder autrement cette partie du monde et qui sait trouver des alliés précieux pour l’avenir.

Ne pas oublier !

Demain mardi 11 décembre 2012 en séance plénière se tiendra au Parlement Européen, un vote sur l’accord de libre-échange avec le Pérou et la Colombie. Si le vote confirmait cet accord (ALE ou TLC), il reviendrait à nier les conséquences qu’auront dénoncés les parlementaires européens Verts et de la Gauche Unie Européenne sur l’environnement, le droit syndical et les droits de l’Homme, notamment.