le plus dangereux au monde
pour les défenseurs des droits humains
"LES DEFENSEURS EN COLOMBIE D’OIDHACO"
Par protectiononline
Les défenseurs, de par leur
travail de prévention des violations graves des droits humains ou
visant à éviter que la violence reste impunie ainsi qu’en raison de leur
travail de suivi des politiques publiques en matière de droits humains
ou celles qui leur portent atteinte, sont directement confrontés à ceux
qui commettent ces crimes, que ce soient les groupes armés, les pouvoirs
politiques ou les secteurs économiques.
Certains défenseurs travaillent
à l’amélioration de la reconnaissance des droits humains de secteurs de
la population qui ont été l’objet de discriminations systématiques dans
leurs pays, tels que les droits de la femme et les droits sexuels et
reproductifs, les droits de la population LGBT ou les droits des peuples
autochtones. Au cours des dernières années, les personnes qui défendent
les droits humains ont été et sont toujours quotidiennement victimes
d’assassinats et d’agressions, de diffamations, de menaces, de
disparition forcée, de violence sexuelle et de procès sans fondement.
A l’heure actuelle, la Colombie est un des pays où l’on
enregistre le plus d’attaques contre les défenseurs des droits humains.
Pour exemples :
• En 2010, 32 défenseurs des droits humains ont été assassinés, la
majorité d’entre eux au cours du second semestre. Un rapport récent fait
état de l’assassinat de 29 défenseurs au cours de la première moitié de
2011.
•On constate une augmentation de 126% des agressions à l’encontre des
personnes qui défendent les droits humains entre le premier semestre
2011 et celui de 2010.
•18 assassinats de dirigeants réclamant la restitution de leurs terres usurpées violemment ont été enregistrés en 2011.
•24 assassinats de syndicalistes sont à déplorer entre janvier et août 2011.
•Selon la Campagne Internationale de Défense des Droits humains en
Colombie, entre décembre 2009 et décembre 2010, au moins 130 défenseurs
ont été l’objet de détentions et de procès.
• En 2009, il a été rendu public que l’Etat, comme à d’autres périodes, a
mené des actions d’espionnage illégal de façon systématique contre les
défenseurs, et ce parfois en utilisant les mesures de protection qui
leur avaient été octroyées. C’est entre autres pour cette raison qu’en
2011 plusieurs défenseurs ont renoncé aux mesures de protection qui leur
avaient été assignées, de crainte que celles-ci ne soient utilisées
contre eux.
En septembre 2009, Margaret Sekaggya, Rapporteur spéciale des Nations
Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme a réalisé
une visite officielle en Colombie. Elle a conclu dans son rapport final
que « les schémas de harcèlement et de persécution à l’encontre des
défenseurs et de leurs familles persistent en Colombie ». En outre, elle
a identifié une série de lacunes dans le Programme National de
Protection des Défenseurs des Droits Humains du Ministère de l’Intérieur
chargé de protéger les défenseurs.
En 2008, l’Union européenne a approuvé les Lignes directrices de
l’Union Européenne sur les défenseurs des droits de l’Homme afin
d’établir des pratiques visant à l’amélioration de l’action de l’UE en
faveur des personnes qui défendent les droits humains.
L’Union européenne et ses Etats membres peuvent jouer un role
décisif dans la protection des défenseurs des droits humains en
Colombie en assurant le suivi des cinq revendications de la campagne
internationale. Il est fondamental :
• De faire des évaluations permanentes de la mise en oeuvre des Lignes
directrices de l’Union européenne sur les défenseurs des droits humains
en consultation avec un panel large et divers d’organisations et de
défenseurs et en développant avec eux une nouveau stratégie locale de
mise en oeuvre des Lignes directrices en Colombie.
• De continuer à inclure de façon permanente le thème de la situation
des défenseurs des droits humains dans le Dialogue Droits de l’Homme et
dans le Dialogue Politique avec la Colombie. Il est essentiel d’insister
auprès de l’Etat colombien pour que des progrès notables soient
enregistrés dans la mise en oeuvre des recommandations du système des
Nations unies, y compris celles de l’Examen Périodique Universel, et
concernant les cinq points de la campagne internationale pour les
défenseurs (voir le lien ci-dessous).
• De s’assurer que le point focal pour les défenseurs des droits humains
soit facilement accessible et qu’il permette de construire un
rapprochement et une relation de confiance avec les organisations afin
d’assurer le suivi du respect de leurs droits humains.
• De réaliser des missions de terrain, en particulier celles organisées
par les défenseurs des droits humains, afin de vérifier la situation des
droits humains en Colombie. L’agenda doit toujours prévoir un espace de
temps suffisant pour permettre un débat de fond avec les organisations
de défense des droits humains.
• D’émettre des déclarations publiques de soutien au travail fondamental et légitime de défense des droits humains en Colombie.
Source : Protectiononline.org