indigènes
du Brésil
demandent
l'aide de
l'ONU
Par Humanitaire.ws
À mi-novembre, Manoel Uilton dos Santos, couramment appelé
Uilton Tuxá, membre de la direction de l'Articulation des Peuples Indigènes du
Brésil – APIB était à Genève pour demander l'appui du Haut - Commissariat aux
Droits de l'homme. Uilton a demandé l'intervention du système des Nations Unies
auprès de l'État brésilien pour que celui-ci respecte les droits des peuples
indigènes en vertu des textes internationaux qu'il a ratifié, notamment la
Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail et la Déclaration
des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Le texte
remis au Palais Wilson, le siège du Haut – Commissariat, est un état des lieux
des questions qui opposent les peuples indigènes au gouvernement, au Parlement
et aux entités chargées de l'application de leurs droits. La première partie du
document est consacrée aux droits sociaux. L'Articulation relève que les droits
reconnus dans la Constitution de 1988 sont loin d'être acquis. Il manque une
loi d'application de l'article - No 231 - qui définit l'essentiel de ces
droits. La deuxième partie traite des Terres indigènes qui ne sont pas toutes
démarquées.
L'APIB mentionne le cas des Guarani Kaiowá relégués sur des
aires extrêmement réduites, victimes de discrimination et d'un ethnocide. La
troisième partie du texte traite des mégaprojets de développement des
infrastructures voulu par le gouvernement. Selon l'organisation, 434 d'entre
eux doivent affecter les territoires indigènes, comme la construction du
barrage de Belo Monte et la transposition du Rio São Francisco.
Les violences faites aux peuples indigènes et les
déficiences du Service de santé (le SESAI) et de la FUNAI sont traités dans la
quatrième partie. La cinquième partie rappelle que le Statut des peuples
indigènes et la loi sur la création d'un Conseil National de Politique
Indigéniste restent dans les tiroirs du parlement.
La sixième évoque les projets d'amendements constitutionnels
anti-indigènes et le projet de loi sur l'exploitation minière dans les terres
indigènes. Dans la septième partie, l'Articulation dresse la liste des mesures
administratives et juridiques qui portent atteinte aux droits indigènes comme
l'arrêté 303/2012 de l'Avocat Général de l'Union qui veut modifier les
processus de démarcation des terres indigènes.
L'APIB rappelle l'existence du décretprésidentiel No 1775/96 qui définit le processus de démarcation et garantit
la manifestation des avis contraires à telle ou telle démarcation. Enfin, elle
suggère aux Nations Unies de créer un système de traduction en ligne pour
permettre à ceux qui ne parlent pas les langues officielles de l'Organisation
de pouvoir adresser leurs dénonciations dans leur langue maternelle.
Note :
L'APIB regroupe les six principales organisations indigènes
du Brésil.
Source : Humanitaire.ws