samedi 8 décembre 2012

Europe-Amériques et perception de la corruption dans le monde

Corruption dans le monde, services publics et mécanismes corrupteurs

Par Libres Amériques

« Nous devons assurer qu'il y a des conséquences réelles à la corruption. Non à l'impunité ! ne peut juste être un slogan - il doit se faire avec toute notre force combinée et inspirer des citoyens pour parler fort et ne plus tolérer la corruption. » (Huguette Labelle, pour Transparency International). Chaque année Transparancy International (TI) fait un classement sur la perception de la corruption.

 
176 états sont ainsi classés sur un pourcentage positif ou négatif des opinions publiques nationales sur la corruption au sein du secteur public ou des services publics.

Son but est de permettre aux citoyens d’en parler et refuser de se soumettre à ce qui peut ressembler dans certains pays à un état de fait. Les causes variant d’un pays à l’autre et s’avérer moins prégnante dans certains états, mais attention, il s’agit d’une perception.

TI est une organisation de la société civile mondiale menant la lutte contre la corruption. Son secrétariat international est à Berlin et TI est présente dans plus de 90 états, son objectif est d’aider à faire prendre conscience « des effets destructeurs de la corruption afin de développer et mettre en œuvre des mesures effectives pour l'aborder ». 

Le recueil des données se fait auprès de personnes de la société civile, travaillant pour les autorités nationales ou dans le monde des affaires. La corruption a de multiples visages et peut peser fortement sur certaines économies ou comportements sociaux. Elle commence le plus généralement quand un fonctionnaire est amené à délivrer un service gratuit en se faisant payer.

La corruption a de multiples visages et ne se limite pas à des transactions financières, elle peut se relever d’une assez grande subtilité. Si l’on n’en prend pas garde, ou plus exactement si un état est défaillant ou ce que l’on nomme un « état faible », se sont toutes les relations sociales et économiques qui en pâtissent.

Il en va donc de législations pouvant agir sur les causes et d’une application stricte des lois, moins un état déroge au respect des lois communes, plus il est à même de protéger ses citoyens.

Faut-il pour cela que les pays disposent d’un outil public capable de sanctionner les fautes, mais surtout de disposer d’une justice fiable et armée à répondre à ce type d’enjeu, sans être, elle-même participante de cette faillite, pour tout pays ne se pliant pas aux règles d’un état de droit.

La corruption - Qu’en est-il dans votre pays ?

La Finlande, le Danemark et la Nouvelle-Zélande prennent la première place des moins touchés par le fléau de la corruption. En queue de peloton l’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie.

Sujet complexe, mais sa lecture sous la forme d’une carte permet d’en apprécier les inégalités et le gouffre qu’il peut exister entre la Somalie et la Finlande… D’état à état, il est clair qu’il vaut mieux vivre en Scandinavie ou en en Océanie, que dans la corne de l’Afrique, ou la question se pose, mais où est l’état de droits pour des populations entières ? Pour découvrir le plus souvent des pays sous la gouverne de conflits armés et trafics en tout genre.

Attention toutefois, il s’agit d’une perception et non de chiffres basés sur une constatation des faits, ce qui en soit n’est pas possible, où du moins ne pouvant agir directement le plus souvent sur le nombre des plaintes enregistrées auprès des tribunaux civils locaux.

Sur l’on prend les différents continents, l’Europe arrive première, mais il existe un déséquilibre important entre l’ouest et l’est à ce sujet. La France n’est que 22ème de ce classement, la perception n’est bonne qu’à 71%.

Deuxième continent dans ce classement, l’on trouve le continent américain, mais la division se joue sur une très grande disparité entre le Canada (8ème) et Haïti (165ème) et le Venezuela (166ème ou le neuvième pays le plus en prise à la corruption), ce sont les Barbades (14ème) et les Bahamas (22ème) qui arrivent en tête dans les Caraïbes (hors les départements outremers de la France : Guadeloupe et Martinique). Qui posent toutefois question sur l’application de l’état de droit de la métropole dans des territoires ou les inégalités sociales sont plus fortes que dans l’hexagone et supportent un taux de chômage record ?

Cuba (58ème)  dans le palmarès mondial n’est pas en Amérique latine, le pays plus le plus touché, un classement tout juste honorable, mais perfectible, peut on présumer.

En Amérique Centrale, le Costa Rica s’adjuge une 48ème place et la perception est à  54% positive. Ce qui n’est pas vraiment le cas de la Méso-Amérique, ou les violences se cumulent à de très forts niveaux. Guerres et trafics font de cette région du monde, l’une des plus en proie à toutes sortes de violences et la corruption est ressentie à de très forts niveaux. C’est aussi une des routes du trafic de drogue à destination des consommateurs étasuniens, et génère des sommes colossales dans les pays de l’hémisphère nord, mais silence, c’est une vaste hypocrisie que de reposer sur les seuls pays producteurs ou sur les routes des trafics en tout genre, la seule responsabilité.

En Amérique du Sud, le contraste est fort entre le Venezuela et le Chili (20ème) ou l’Uruguay (20ème), l’espace andin est particulièrement concerné où des guerres civiles (Colombie, Pérou)  et trafic de drogue sont actifs (Bolivie et Equateur). Le pays le pus inféodé aux mécanismes corrupteurs le « champion » continentale toute catégorie est le Venezuela et cela n’est pas une surprise. Route par excellence du trafic de la cocaïne, ce pays dessert trois continents par voie maritime principalement, nous ne sommes plus dans ce qui pourrait vous sembler perfectible, voire aménageable quand tout un pays doit se plier à des usages non légaux, comment y faire face quand la police et l’armée  ?

Nous sommes tous concernés et peu importe la nationalité, et il n’est vraiment surprenant de constater que pour des raisons économiques sociales, il n’existe pas de recette miracles, mais à chaque citoyen conscient de participer à faire comprendre un enjeu important, nous nous organisons avant tout à partir des principes civils, la loi est notre charpente commune, quand certains dissertent sur des identités affligeantes.

Source : graphiques de Tranparancy International