Par Libres Amériques
« Nous devons assurer qu'il y a des conséquences
réelles à la corruption. Non à l'impunité ! ne peut juste être un slogan -
il doit se faire avec toute notre force combinée et inspirer des citoyens pour
parler fort et ne plus tolérer la corruption. » (Huguette Labelle, pour
Transparency International). Chaque année Transparancy International (TI) fait un classement
sur la perception de la corruption.
176 états sont ainsi classés sur un
pourcentage positif ou négatif des opinions publiques nationales sur la
corruption au sein du secteur public ou des services publics.
Son but est de permettre aux citoyens d’en parler et refuser
de se soumettre à ce qui peut ressembler dans certains pays à un état de fait.
Les causes variant d’un pays à l’autre et s’avérer moins prégnante dans
certains états, mais attention, il s’agit d’une perception.
TI est une organisation de la société civile mondiale menant
la lutte contre la corruption. Son secrétariat international est à Berlin et TI
est présente dans plus de 90 états, son objectif est d’aider à faire prendre
conscience « des effets destructeurs de la corruption afin de développer
et mettre en œuvre des mesures effectives pour l'aborder ».
Le recueil des données se fait auprès de personnes de la
société civile, travaillant pour les autorités nationales ou dans le monde des
affaires. La corruption a de multiples visages et peut peser fortement sur
certaines économies ou comportements sociaux. Elle commence le plus
généralement quand un fonctionnaire est amené à délivrer un service gratuit en
se faisant payer.
La corruption a de multiples visages et ne se limite pas à
des transactions financières, elle peut se relever d’une assez grande
subtilité. Si l’on n’en prend pas garde, ou plus exactement si un état est
défaillant ou ce que l’on nomme un « état faible », se sont toutes
les relations sociales et économiques qui en pâtissent.
Il en va donc de législations pouvant agir sur les causes et
d’une application stricte des lois, moins un état déroge au respect des lois
communes, plus il est à même de protéger ses citoyens.
Faut-il pour cela que les pays disposent d’un outil public
capable de sanctionner les fautes, mais surtout de disposer d’une justice
fiable et armée à répondre à ce type d’enjeu, sans être, elle-même participante
de cette faillite, pour tout pays ne se pliant pas aux règles d’un état de
droit.
La corruption - Qu’en est-il dans votre pays ?
La Finlande, le Danemark et la Nouvelle-Zélande prennent la
première place des moins touchés par le fléau de la corruption. En queue de
peloton l’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie.
Sujet complexe, mais sa lecture sous la forme d’une carte
permet d’en apprécier les inégalités et le gouffre qu’il peut exister entre la
Somalie et la Finlande… D’état à état, il est clair qu’il vaut mieux vivre en
Scandinavie ou en en Océanie, que dans la corne de l’Afrique, ou la question se
pose, mais où est l’état de droits pour des populations entières ? Pour
découvrir le plus souvent des pays sous la gouverne de conflits armés et
trafics en tout genre.
Attention toutefois, il s’agit d’une perception et non de
chiffres basés sur une constatation des faits, ce qui en soit n’est pas
possible, où du moins ne pouvant agir directement le plus souvent sur le nombre
des plaintes enregistrées auprès des tribunaux civils locaux.
Sur l’on prend les différents continents, l’Europe arrive
première, mais il existe un déséquilibre important entre l’ouest et l’est à ce
sujet. La France n’est que 22ème de ce classement, la perception
n’est bonne qu’à 71%.
Deuxième continent dans ce classement, l’on trouve le
continent américain, mais la division se joue sur une très grande disparité
entre le Canada (8ème) et Haïti (165ème) et le Venezuela
(166ème ou le neuvième pays le plus en prise à la corruption), ce sont les
Barbades (14ème) et les Bahamas (22ème) qui arrivent en
tête dans les Caraïbes (hors les départements outremers de la France :
Guadeloupe et Martinique). Qui posent toutefois question sur l’application de
l’état de droit de la métropole dans des territoires ou les inégalités sociales
sont plus fortes que dans l’hexagone et supportent un taux de chômage
record ?
Cuba (58ème) dans le palmarès mondial n’est pas en Amérique latine, le
pays plus le plus touché, un classement tout juste honorable, mais perfectible,
peut on présumer.
En Amérique Centrale, le Costa Rica s’adjuge une 48ème
place et la perception est à 54%
positive. Ce qui n’est pas vraiment le cas de la Méso-Amérique, ou les
violences se cumulent à de très forts niveaux. Guerres et trafics font de cette
région du monde, l’une des plus en proie à toutes sortes de violences et la
corruption est ressentie à de très forts niveaux. C’est aussi une des routes du
trafic de drogue à destination des consommateurs étasuniens, et génère des
sommes colossales dans les pays de l’hémisphère nord, mais silence, c’est une
vaste hypocrisie que de reposer sur les seuls pays producteurs ou sur les
routes des trafics en tout genre, la seule responsabilité.
En Amérique du Sud, le contraste est fort entre le Venezuela
et le Chili (20ème) ou l’Uruguay (20ème), l’espace andin
est particulièrement concerné où des guerres civiles (Colombie, Pérou) et trafic de drogue sont actifs
(Bolivie et Equateur). Le pays le pus inféodé aux mécanismes corrupteurs le
« champion » continentale toute catégorie est le Venezuela et cela
n’est pas une surprise. Route par excellence du trafic de la cocaïne, ce pays
dessert trois continents par voie maritime principalement, nous ne sommes plus
dans ce qui pourrait vous sembler perfectible, voire aménageable quand tout un
pays doit se plier à des usages non légaux, comment y faire face quand la
police et l’armée ?
Nous sommes tous concernés et peu importe la nationalité, et
il n’est vraiment surprenant de constater que pour des raisons économiques
sociales, il n’existe pas de recette miracles, mais à chaque citoyen conscient
de participer à faire comprendre un enjeu important, nous nous organisons avant
tout à partir des principes civils, la loi est notre charpente commune, quand
certains dissertent sur des identités affligeantes.
Source : graphiques de Tranparancy International