Actes d'intimidation et de harcèlement contre des membres de la Commission Justice et Paix
Par la FIDH,
traduction de Libres Amériques
L'Observatoire a reçu avec de très vive préoccupation des
informations provenant de sources fiables d'intimidation et de harcèlement et
de menaces contre plusieurs membres de la Commission Justice et Paix (CIJP).
L'Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l'Homme, est un
programme en commun avec l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et la
Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), ces organismes
demandent d'intervenir de toute urgence concernant la situation suivante en
Colombie.
Selon les informations reçues, le 10 Novembre 2012, deux
hommes surveillaient le siège de la CIJP à Bogota depuis un véhicule stationné
prés des locaux de l'organisation. M. Abilio Peña et Adriana Ariza, membres de
la CIJP, ont informé la Police Nationale de cette situation.
Quarante minutes plus tard, des agents de la police
nationale se sont présentés sur les lieux et ont vérifié l'identité des
personnes se trouvant dans le véhicule. Un d’entre eux présentait une
identification du défunt Département Administratif de Sécurité (DAS).
Selon les mêmes informations, cet événement est le dernier
d'une série de surveillance et d'intimidation contre les membres de la CIJP.
Le 9 Novembre 2012, à partir de 06h10, un jeune homme a été vu
observant la résidence de M. Abilio Peña, pendant environ 30 minutes, tout en
maintenant constante la communication avec un téléphone portable.
Le 27 Octobre, à 9h30 environ, M. Danilo Rueda (ci-contre) a reçu un
appel sur son téléphone fixe concernant une conversation ayant eu lieu sur le
conflit armé et les pourparlers entre le gouvernement et la guérilla des Forces
armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et sur le rapprochement possible
avec l'Armée de libération nationale (ELN).
Cet appel se révèle préoccupant, car il est interprété comme
un message subtil sur les travaux de l'organisation dans la promotion de la
participation communautaire au processus de paix, ainsi que les craintes, que
s’organise une action en justice contre M. Danilo Rueda, il a été précédemment
identifié comme complice des FARC et accusé de fraude pour avoir tromper la
communauté internationale dans une procédure du système interaméricain de
protection des droits de l'homme et le Comité d'experts de l'Organisation
internationale du Travail (OIT) [1]
Le même jour, la famille de M. Fabio Ariza, membre de la
CIJP, a reçu huit appels téléphoniques à leur domicile, où une personne ayant
refusé de s'identifier a demandé avec insistance comment trouvé M. Fabio Ariza,
pour «traiter de certaines questions. "
Au cours du mois d'Octobre 2012, CIJP a renforcé la
protection de la résidence de M. Alberto Franco (ci-contre), responsable de la CIJP ainsi
que l’accompagnement de M. Danilo Rueda sur son chemin vers le siège de
l'organisation, où une réunion s’est tenue sur les stratégies des mémoires
(historiques et humaines).
Le 19 Octobre, M. Edwin Mosquera, en attendant l'arrivée de
certains témoins dans le cas de Marin Lopez et de l’opération
« Génesis » (2), celui-ci a été accosté dans le port de Turbo par un
homme, accompagné de deux personnes, qui lui ont déclaré: « Je sais ce qu'ils
font, (...), je suis pour : les Autodéfenses Unies de Colombie ».
(Paramilitaires d’extrême droite).
L'Observatoire condamne fermement ces actes d'intimidation
et de harcèlement à l'encontre CIJP membres et les craintes qui sont motivés
par leurs activités en tant que défenseurs des droits de l'homme.
Par
conséquent, l'Observatoire demande aux autorités colombiennes de prendre des
mesures appropriées pour assurer la sécurité et l'intégrité physique et
psychologique de tous les membres de la CIJP et d’enquêter rapidement sur les faits
dénoncés.
Notes :
(1) Appels d’urgences du 14/12/2009, du 7/01/2010 et du
27/04/2010.
(2) cas actuellement soulevé par la CIJP contre l'Etat
colombien devant la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme. article en espagnol : Cliquez ici !
Toutes les informations complémentaires
et courriers à
envoyer aux autorités colombiennes,
sur le site de la FIDH (en espagnol), Cliquez ici !