jeudi 13 décembre 2012

Colombie, assassinat d'un travailleur affilié au syndicat USO

 Le pétrole  
de Puerto Gaitán 
est maintenant 
teinté de sang ouvrier
 
par le syndicat USO

Mardi 11 décembre 2012 un travailleur affilié de la USO, d'une des entreprises sous-contractuelles de Pacific Rubiales a été assassiné dans des circonstances ne laissant aucun doute sur le lien entre sa mort et le conflit de travail qui l'opposait à son employeur directe et á la présence de Pacific Rubiales, pétrolière canadienne, dans la région... Vous pouvez envoyer une lettre aux autorités colombiennes via le formulaire en ligne en bas de page !


Émis par le Conseil Exécutif national de la USO et la Commission nationale des droits humains et de la paix de la USO. Bogotá, DC, le 11 décembre 2012.

Dans l'après-midi du 11 Décembre 2012, dans la municipalité de Puerto Gaitán, près des bureaux de la société TERMOTECNICA, des tueurs à gages ont assassiné le travailleur MILTON ENRIQUE RIVAS PARRA, qui a travaillé pour la compagnie en tant qu'opérateur et électricien. Milton a reçu hier des menaces de morts, venant d’un homme lui affirmant qu’il allait être assassiné, du fait qu’il soit un des leader de l'Assemblée permanente des travailleurs -qui revendiquent leurs droits depuis plusieurs mois- et un membre du syndicat USO.

Milton était un membre de notre syndicat dans le département du Meta, il avait travaillé pour l'entreprise JM au service de Pacific Rubiales. Il s'est distingué par son leadership et son soutien aux luttes des travailleurs dans la région.

Cette situation douloureuse s'inscrit dans le contexte éprouvé par les travailleurs de la municipalité de Puerto Gaitán, qui subissent l'implantation d'un projet d'exploitation pétrolière dans le cadre de la soi-disant "Locomotive minéro-énergétique" du président Santos. Ce projet, mené par l'entreprise Pacific Rubiales, a engendré d'importantes violations des droits syndicaux, des droits du travail, mais aussi, comme nous le voyons aujourd'hui, une violation systématique du droit à la vie, à l'intégrité et à la liberté. Ces situations ont d’ailleurs été dénoncées tant par le syndicat de la USO que par le sénateur Alexander López et par de nombreuses organisations nationales et internationales, qui ont pu corroborer les faits.

Nous tenons pour responsables le gouvernement national et les compagnies pétrolières qui sont présentes dans la région, de l’homicide de notre compagnon Milton, et nous demandons que la vérité soit faite sur cet infâme assassinat.

Nous demandons au gouvernement national de fournir à l'ensemble des dirigeants et des travailleurs de la USO toutes les garanties nécessaires pour l'exercice de leurs droits dans le département du Meta.

Nous demandons à la communauté nationale et internationale de condamner l'assassinat d'un travailleur membre de la USO, ainsi que de faire pression sur le gouvernement national.

Nous invitons l'ensemble du pays à lancer une campagne afin que la Colombie redevienne en possession des champs de pétrole de Puerto Gaitán, et afin que soit expulsée du territoire colombien la multinationale Pacific Rubiales, qui est coupable de graves violations de droits humains.
 

CONTEXTE

Puerto Gaitán est une municipalité de Villavicencio, la capitale du département du Meta. Cette région est l'une des plus considérable, relativement à l'importante quantité de pétrole qui y est extraite et ce, au niveau du pays.

Trois entreprises sont établis dans la région. La Pacific Rubiales Energy, qui est enregistrée à la bourse de Toronto et qui a son siège social dans la même ville canadienne. Cette entreprise exploite les gisements pétroliers Campos Rubiales y Quifa (Puerto Gaitán) et est associée à ECOPETROL où plus de 13.000 travailleurs et travailleuses contractuels y travaillent. 

Ces derniers et dernières ne possèdent aucun stabilité de travail, sont soumis-e-s à des journées de travail de 18 heures et peuvent travailler 40 jours consécutifs sans jours de repos. Ceci est en opposition à la réglementation colombienne en matière de l'industrie pétrolière qui assure sept jours de repos et 21 jours de travail.
Relativement aux rémunérations, les employés ne reçoivent un salaire minimum lamentable, équivalent à un quart du salaire des ouvriers et ouvrières en Colombie.
 
De plus, le fait que les travailleurs et travailleuses aient été sous-traitéEs, cela devrait venir imposer une syndicalisation de manière automatique.

Cela fait maintenant six ans que les communautés de Puerto Gaitan réclament des autorités municipales, départementales et nationales, sans compter des entreprises pétrolières, qu'elles ressoudent les nombreux problèmes sociaux, environnementaux, de travail et économiques et ce, sans résultat positif de la part des principaux responsables.

Le 30 novembre dernier le sénateur Alexandre Lopez organisait à Villavicencio une audience public sur la situation de Puerto Gaitan, constatant les terribles conditions de travail, tout comme les violations aux droits syndicaux, droits d'association et droits du travail, qui sont monnaies courantes dans les champs pétroliers. Cette audience avait lieu dans le contexte du conflit de travail de l'entreprise TERMOTECNICA (sous-contrat pour la Pacific Rubiales) depuis le 14 aout 2012.

Plus d'information en espagnol :



Source : PASC (Canada)