d’une décision extrême"
La situation des prisonniers,
expliquée par une
psychologue
Par Stefanie Pacheco, traduction de Libres Amériques
Depuis le 14 novembre 2012 Héctor Llaitul et Ramón Llanquileo, Prisonniers (Politiques)
Mapuche de la prison d’Angol, ont engagé une grève de la faim. Tandis que Leonardo
Quijón a décidé d’initier le 27 novembre son deuxième jeûne volontaire,
exigeant sa liberté avec des mesures préventives. Sans mesure apparente des
motivations amenant une personne à cesser de manger comme choix de pression, -
quelles conséquences peuvent avoir cette mesure extrême sur la santé ?
Depuis plus de deux ans se sont succédé les grèves dans notre
région (d’Araucanie), principalement des mapuches, en plus des autres
mouvements sociaux. Mireya Plavencinos, psychologue a expliqué au journal
« La oPiñón » les conséquences existantes de telles décisions, en
réfléchissant aussi sur l’intolérance au Chili et le rôle de l’Etat.
Une grève de la faim provoque sur une personne saine et de
n’importe quel âge, des déséquilibres qui vont affectés progressivement
certaines parties de son organisme, les dommages biologiques peuvent devenir
irrémédiables, ce qui par
habitude est le centre d'intérêt du moment, analyser les détériorations
produites par ce choix de protestation. Mireya Palavecinos, psychologue et une
académicienne chargée de la coordination de la convention UFRO-INDH (1), ont
expliqué à « La oPiñón » les effets psychologiques, qu’il y a à
réaliser une grève de la faim.
Un appel
désespéré
Selon
les spécialistes, cette forme de protestation a une double signification :
dirigée en premier lieu comme une demande aux autorités, mais aussi cela peut être
un appel à l’attention de la communauté, aux consciences. « Il existe un
sens symbolique, pour le reste de la société, c’est une décision extrême, qui
cherche à être un appel désespéré à l’ensemble de la société, qui n’écoute pas,
qui ne veut pas comprendre. »
Avant de
considérer les conséquences psychologiques d’une grève, ou tenir compte du
stress se développant pendant cette mesure. Madame Palavecinos a souligné
l’importance de connaître le processus préalable, sachant que cela est
extrêmement fort, en raison de la pression à laquelle est soumise la personne.
« Pour prendre une décision de ce type, la vérité implique probablement
que la personne l’ait porté longtemps, en réalisant des efforts pour résoudre
le problème le touchant ».
Dans le
cas de l’actuelle grève que font les trois Prisonniers Politiques Mapuches, la
psychologue a précisé, que cette nature de pression n’est pas la plus indiquée
pour certains, même la qualifiant d’intransigeante et manipulatrice. Mme
Palavecinos considère que faire une grève de la faim n’est une chose facile,
puisque cela va à l’encontre de l’instinct de survie de base des espèces
animales, quand on en arrive à ce type d’extrémité, l’on est convaincu d’être
passé par tous les stades de résolution, et avec la certitude d’avoir raison de
lutter pour une juste cause.
L’instant
de la décision semble crucial, parce que tu approches d’une situation
impliquant un grand risque pour la vie, qui pourrait mettre un terme à ton
existence, sous une forme très angoissante, pour le gréviste et pour ses
proches. « C'est une mort douloureuse, agonisante, lente, qui implique
beaucoup de souffrance, à tout point de vue c'est une décision très difficile à
prendre, très douloureuse et implique durant tout le processus préalable et
durant toute la grève, de supporter une tension émotionnelle très forte, parce
que celui qui prend cette décision sait qu’il va souffrir lui ou elle comme
personne, mais aussi les gens qu’il désire », a-t-elle soulignée.
Tout ou
rien, quand tout terminé
Un autre
moment clef est la fin du jeûne volontaire. La professionnelle explique :
quand le gréviste stop le processus, deux situations peuvent se produire :
L'une où le rôle est accompli, et l'autre où l’on renonce après ne pas avoir
tenu l'objectif. Dans le cas présent, plus longue la grève aura été, plus la
détérioration de même, selon que sera la mesure prolongée, elle pourrait
devenir chronique :
« Peuvent
exister des conséquences pour toute la vie, et si de plus la personne, pense
que malgré tout, son problème n'a pas été résolu, le plus probable est qu'elle
va vivre une sensation d'abandon brutal, qui la laissera encore plus faible,
soutenue seulement par ses principes idéologiques, les gens les plus
proches ».
Hector
Llaitul
Elle a
aussi tenu quelques mots d'analyse sur le cas d’Héctor Llaitul, qui se
maintient actuellement en grève de la faim, et a pratiqué aussi à quelques
occasions un jeûne volontaire. Il s’est fait remarquer, tant par sa force
mentale que pour ses principes : « Hector est une personne qui a
toujours montré une très grande force, en plus du psychologique, une sécurité
et une charpente idéologiques soutenant sa forme d'être et son comportement,
une décision de vie qui le guide. Il sort un peu de la norme, toutes les
personnes ne sont pas dans des conditions de faire face à plus d'un ou deux
épisodes de ce type".
Panorama
du pays
L'académicienne
a conclu sur l'actuel état émotionnel dans le pays, comment aujourd'hui au
Chili, nous en sommes arrivés à ces situations. Pour elle, nous nous trouvons
dans une société qui vit un processus d'intolérance, et de polarisation, autant
des critères et de positions extrêmes et cela fait qu’il est difficile
d’arriver à un accord : « Il semble, qu’il n'y a pas, beaucoup de
volonté de céder sur les positions, mais plutôt une lutte de celui qui veut
tout gagner, ou face à l'autre tu
as tout à perdre, il n'existe pas d'autre option, ils ne sont pas en posture,
les deux de vouloir que cela puisse aller mieux. »
« Je
ne vois pas l'État cédant, après s'être retrouvé dans une position si rigide
et, de même, les grévistes mapuches peuvent sentir qu'ils ne doivent pas céder
quelque chose (à cet inexistant…). » En se rapportant aux autres
revendications des mouvements sociaux, elle a conclu que « les gens
ressentent ainsi, qu'il n’existe pas d'autre option que de sortir dans la rue,
se mobiliser ou prendre une décision extrême ».
Note :
(1)
Faculté d’éducation en sciences sociales et humaines, lire le texte en
espagnol : Cliquez ici !
Source :
La oPiñón