mercredi 19 décembre 2012

Colombie, pas de paix sans accord sur les terres et les mines

Piedad Cordoba : 
un accord 
sur les terres et les mines 
est fondamental


Par l’Agence de presse EFE, traduction de Libres Amériques

L'ancienne sénatrice Piedad Cordoba a déclaré le 17 décembre 2012 qu’un accord sur les terres est un point clef dans les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC-EP, mais elle a précisé qu'il ne s'agit pas seulement  de ce type de biens, qui sont en peu de mains, sinon que l'exploitation minière est «fondamentale», ce pourquoi le président Juan Manuel Santos, l’a déclaré comme étant l'une des « locomotives » économiques du pays. 

Piedad Cordoba a expliqué, que la paix en Colombie « est impossible » sans aborder une discussion approfondie qui mette fin au problème de la terre sous toutes ses facettes et avec lui le conflit en milieu rural qui frappe le pays.

Mais pour l'ancienne sénatrice, le conflit colombien  va « au-delà » de la propriété terrienne, dont l'injuste répartition fait de cette nation l’une des plus inégalitaires en Amérique latine, a-t-elle déclaré à l’Agence d’information  EFE.

La discussion a-t-elle souligné, doit « englober le territoire et, principalement l'imposition d’un secteur du pays, l'exploitation minière, l’appropriation étrangère de la même terre et la reconnaissance des réserves rurales. »

« Si cette question n'arrive pas à un accord, c’est fini et nous partons, parce que la guerre va continuer dans ce pays », a-t-elle insistée.

Piedad Cordoba faisait ainsi allusion aux concessions minières que prépare Santos, qui quand il pris ses fonctions, en 2010, avait annoncé que ce secteur serait l'un des « locomotives économiques » de son gouvernement.

Ces offres et les droits des agriculteurs, mis en place sous la forme de zones de réserve en milieu rural, sous couvert de la loi, n'ont pas été efficaces, ils doivent être en tête de chapitre de la discussion, a déclaré l'ancienne sénatrice, destituée par la justice colombienne pour des liens présumés (Ndt. mais non prouvés) avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Pour ces raisons, elle s'est félicitée de la conclusion du forum ayant débuté le lundi 17 décembre et qui se poursuivait jusqu'au mercredi 19 décembre 2012, organisé par les Nations Unies, le gouvernement et les FARC dans le cadre des négociations en cours à La Havane.

Piedad Cordoba s’est montrée « optimiste » sur le fait d’avoir rassemblé pour la première fois, des organisations sociales, des entreprises, des organisations internationales et des membres du gouvernement et du Congrès.

Cependant, elle a regretté l'absence de la Fédération nationale des agriculteurs (Fedegan), qui a refusé de participer au forum et l’a justifié en ce que les positions des uns des autres « sont antagoniques. » 
Cette absence a « des implications négatives», a déclaré Piedad Cordoba, en citant les responsabilités de ce secteur « dans la guerre dans le pays, le déplacement, les disparitions forcées, les massacres et les paramilitaires. »

Piedad Cordoba a demandé au gouvernement de parler "d'une seule voix, non pas avec les trois discours qu’il utilise : un pour l'insurrection, un pour la maison et l'autre pour les multinationales ».

L'ancienne sénatrice et responsable des Colombiens pour la paix (CCP) était présente lundi parmi les milliers de personnes ayant participé au forum « Politique de développement agraire intégral », l'une des initiatives approuvées par le gouvernement et les FARC pour assurer la participation de la société civile au processus de paix.