Piedad Cordoba :
un accord
sur les terres et les mines
est fondamental
Par l’Agence de presse EFE, traduction de Libres Amériques
L'ancienne sénatrice Piedad Cordoba a déclaré le 17 décembre
2012 qu’un accord sur les terres est un point clef dans les négociations entre le
gouvernement colombien et les FARC-EP, mais elle a précisé qu'il ne s'agit pas
seulement de ce type de biens, qui
sont en peu de mains, sinon que l'exploitation minière est «fondamentale», ce
pourquoi le président Juan Manuel Santos, l’a déclaré comme étant l'une des «
locomotives » économiques du pays.
Piedad Cordoba a expliqué, que la paix en Colombie « est impossible » sans aborder une discussion approfondie qui mette fin au problème de la terre sous toutes ses facettes et avec lui le conflit en milieu rural qui frappe le pays.
Mais pour l'ancienne sénatrice, le conflit colombien va « au-delà » de la
propriété terrienne, dont l'injuste répartition fait de cette nation l’une des
plus inégalitaires en Amérique latine, a-t-elle déclaré à l’Agence
d’information EFE.
La discussion a-t-elle souligné, doit « englober le
territoire et, principalement l'imposition d’un secteur du pays, l'exploitation
minière, l’appropriation étrangère de la même terre et la reconnaissance des
réserves rurales. »
« Si cette question n'arrive pas à un accord, c’est
fini et nous partons, parce que la guerre va continuer dans ce pays »,
a-t-elle insistée.
Piedad Cordoba faisait ainsi allusion aux concessions
minières que prépare Santos, qui quand il pris ses fonctions, en 2010, avait
annoncé que ce secteur serait l'un des « locomotives économiques » de son
gouvernement.
Ces offres et les droits des agriculteurs, mis en place sous
la forme de zones de réserve en milieu rural, sous couvert de la loi, n'ont pas
été efficaces, ils doivent être en tête de chapitre de la discussion, a déclaré
l'ancienne sénatrice, destituée par la justice colombienne pour des liens
présumés (Ndt. mais non prouvés) avec les Forces armées révolutionnaires de
Colombie (FARC).
Pour ces raisons, elle s'est félicitée de la conclusion du
forum ayant débuté le lundi 17 décembre et qui se poursuivait jusqu'au mercredi
19 décembre 2012, organisé par les Nations Unies, le gouvernement et les FARC
dans le cadre des négociations en cours à La Havane.
Piedad Cordoba s’est montrée « optimiste » sur le
fait d’avoir rassemblé pour la première fois, des organisations sociales, des
entreprises, des organisations internationales et des membres du gouvernement
et du Congrès.
Cependant, elle a regretté l'absence de la Fédération
nationale des agriculteurs (Fedegan), qui a refusé de participer au forum et
l’a justifié en ce que les positions des uns des autres « sont
antagoniques. »
Cette absence a « des implications négatives», a
déclaré Piedad Cordoba, en citant les responsabilités de ce secteur « dans
la guerre dans le pays, le déplacement, les disparitions forcées, les massacres
et les paramilitaires. »
Piedad Cordoba a demandé au gouvernement de parler
"d'une seule voix, non pas avec les trois discours qu’il utilise : un
pour l'insurrection, un pour la maison et l'autre pour les
multinationales ».
L'ancienne sénatrice et responsable des Colombiens pour la
paix (CCP) était présente lundi parmi les milliers de personnes ayant participé
au forum « Politique de développement agraire intégral », l'une des
initiatives approuvées par le gouvernement et les FARC pour assurer la
participation de la société civile au processus de paix.