Colombie, victimes,
Par l’agence de presse EFE, traduction de Libres Amériques
Pour Baltasar Garzón : il ne pourra y avoir de paix s’il existe un « déni de justice ». La réparation pour les victimes, le narcotrafic et le rôle des communautés autochtones et paysannes sont « les nœuds gordiens » des négociations, a précisé l’ancien magistrat de l’Audience Nationale (1) espagnole Baltasar Garzón.
narcotrafic
et amérindiens
sont les
clefs pour la paix
Par l’agence de presse EFE, traduction de Libres Amériques
Pour Baltasar Garzón : il ne pourra y avoir de paix s’il existe un « déni de justice ». La réparation pour les victimes, le narcotrafic et le rôle des communautés autochtones et paysannes sont « les nœuds gordiens » des négociations, a précisé l’ancien magistrat de l’Audience Nationale (1) espagnole Baltasar Garzón.
Garzón, qui est assesseur de la mission de soutien au processus
de paix de l’OEA (Organisation des Etats Américains) en Colombie, a participé à
Barcelone à un séminaire sous le thème « Construction de la paix, Droits
Humains, et l’Interculturalité en Colombie ».
La conférence a été organisée par les professeurs de
l’Université de Barcelone (UB), David Bondía y Toni Jiménez avec la Fondation
Internationale Baltasar Garzón (FIGBAR), qui a son siège à Bogota.
Garzón a participé à un débat avec Manuel Ramiro, directeur
du Centre d’Etudes Interculturelles de l’Université Pontificale Javenaria de
Cali, qui avec la FIGBAR partage un projet de bourses pour les amérindiens et
noirs originaires de Colombie.
Aussi bien Ramiro que Garzón se sont montrés optimistes sur
le processus de paix engagé en Colombie, au sein duquel mercredi dernier a
commencé à La Havane, la deuxième série d’échanges entre le Gouvernement de
Juan Manuel Santos et les FARC-EP, pour mettre fin à 50 ans de conflits.
Garzón a prévenu qu’il ne pourrait y avoir la paix, s’il
existait un « déni de justice », et il a opté pour une « justice
de transition », qui soit équilibrée entre la réparation des victimes, la
reconnaissance des crimes, et les peines répressives et (sanctions)
restitutives.
« Comme règle générale, aucune paix n’est totale, si
elle n’est pas juste et si la paix n’est pas juste, ne signifie pas que vous
devez avoir une paix justicière, mais dans lequel les divers intérêts sont
protégés autant que possible, car la paix est une utopie absolue, elle n’existe
pas », a précisé l’ancien juge Garzon.
À son avis, ce processus de dialogue a plus de chance de
succès que les précédentes tentatives « en quelque sorte, parce que les
deux parties se sont respectées et n’ont pas fait de concessions
mutuelles. »
« En Espagne, nous avons vécu des tentatives des
processus de paix qui ont été avortés entre le gouvernement et l'ETA, car il
existait des conditions minimales de principe. »
Garzon considère le modèle du processus de paix en Irlande
du Nord, choisi par les négociateurs colombiens, de garder des pourparlers
secrets jusqu'à ce qu'un accord soit atteint, comme le plus approprié, il a
prédit qu’en Mars, au plus tard, qu’ils auront abordé la question des victimes.
Sur les autochtones et paysans, il estime qu’il ne sera pas
possible de régler le problème de la restitution des terres, et il a averti que
« le trafic de drogue est l'un des points clés. ».
«Aujourd'hui, personne ne conteste que le trafic de drogue a
été en grande partie la source de financement de ce type d’organisations et
l'abandon par les guérilleros de cette activité peut supposer que d'autres
gangs du crime organisé s’y nourrissent et prennent des positions à la
disparition de leur concurrent », a alerté l’ancien magistrat.
Note :
(1) «
l’Audience nationale d’Espagne», est un haute instance judiciaire. Son siège
est à Madrid, sa juridiction est valable pour l’ensemble du pays.
Source : Agence EFE et El Espectador.com