dimanche 16 décembre 2012

Colombie, les clefs de Baltasar Garzon pour la paix ?

                Colombie, victimes, 
narcotrafic 
et amérindiens 
sont les clefs pour la paix




Par l’agence de presse EFE, traduction de Libres Amériques

Pour Baltasar Garzón : il ne pourra y avoir de paix s’il existe un « déni de justice ». La réparation pour les victimes, le narcotrafic et le rôle des communautés autochtones et paysannes sont « les nœuds gordiens » des négociations, a précisé l’ancien magistrat de l’Audience Nationale (1) espagnole Baltasar Garzón.


Garzón, qui est assesseur de la mission de soutien au processus de paix de l’OEA (Organisation des Etats Américains) en Colombie, a participé à Barcelone à un séminaire sous le thème « Construction de la paix, Droits Humains, et l’Interculturalité en Colombie ».



La conférence a été organisée par les professeurs de l’Université de Barcelone (UB), David Bondía y Toni Jiménez avec la Fondation Internationale Baltasar Garzón (FIGBAR), qui a son siège à Bogota.

Garzón a participé à un débat avec Manuel Ramiro, directeur du Centre d’Etudes Interculturelles de l’Université Pontificale Javenaria de Cali, qui avec la FIGBAR partage un projet de bourses pour les amérindiens et noirs originaires de Colombie.


Aussi bien Ramiro que Garzón se sont montrés optimistes sur le processus de paix engagé en Colombie, au sein duquel mercredi dernier a commencé à La Havane, la deuxième série d’échanges entre le Gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC-EP, pour mettre fin à 50 ans de conflits.



Garzón a prévenu qu’il ne pourrait y avoir la paix, s’il existait un « déni de justice », et il a opté pour une « justice de transition », qui soit équilibrée entre la réparation des victimes, la reconnaissance des crimes, et les peines répressives et (sanctions) restitutives.



« Comme règle générale, aucune paix n’est totale, si elle n’est pas juste et si la paix n’est pas juste, ne signifie pas que vous devez avoir une paix justicière, mais dans lequel les divers intérêts sont protégés autant que possible, car la paix est une utopie absolue, elle n’existe pas », a précisé l’ancien juge Garzon.



À son avis, ce processus de dialogue a plus de chance de succès que les précédentes tentatives « en quelque sorte, parce que les deux parties se sont respectées et n’ont pas fait de concessions mutuelles. »



« En Espagne, nous avons vécu des tentatives des processus de paix qui ont été avortés entre le gouvernement et l'ETA, car il existait des conditions minimales de principe. »



Garzon considère le modèle du processus de paix en Irlande du Nord, choisi par les négociateurs colombiens, de garder des pourparlers secrets jusqu'à ce qu'un accord soit atteint, comme le plus approprié, il a prédit qu’en Mars, au plus tard, qu’ils auront abordé la question des victimes.



Sur les autochtones et paysans, il estime qu’il ne sera pas possible de régler le problème de la restitution des terres, et il a averti que « le trafic de drogue est l'un des points clés. ».




«Aujourd'hui, personne ne conteste que le trafic de drogue a été en grande partie la source de financement de ce type d’organisations et l'abandon par les guérilleros de cette activité peut supposer que d'autres gangs du crime organisé s’y nourrissent et prennent des positions à la disparition de leur concurrent », a alerté l’ancien magistrat.




Note :



 (1) « l’Audience nationale d’Espagne», est un haute instance judiciaire. Son siège est à Madrid, sa juridiction est valable pour l’ensemble du pays.

 
Source : Agence EFE et El Espectador.com