dimanche 20 janvier 2013

Cuba, le droit de voyager à l'étranger est autorisé

Entrée en vigueur 
de la nouvelle 
loi migratoire cubaine
 
par le CEI (Québec)

La réforme de la loi migratoire annoncée en octobre dernier par les autorités cubaines est entrée en vigueur cette semaine. Les Cubains peuvent désormais voyager à l'étranger à l'aide d'un simple passeport et d'un visa du pays de destination le cas échéant.

Depuis 1961, les citoyens cubains avaient besoin d’un permis de sortie appelé « Tarjeta Blanca » (carte blanche) pour voyager. Cette mesure a été mise en place « afin d'éviter un exode de la population après la révolution de 1959 qui a porté Fidel Castro au pouvoir ». 

Il suffit donc maintenant d’un passeport valide et d’un visa pour pouvoir voyager. Les mineurs disposant d’une autorisation de leurs parents ou de leurs tuteurs peuvent également sortir du pays. 

Les Cubains pourront aussi résider pendant deux ans à l’étranger au lieu de 11 mois jusque-là. De plus, les émigrés cubains pourront retourner sur l’île pendant 90 jours contre 30 jours auparavant.

S’ils saluent cette avancée, des opposants cubains considèrent cependant que cette loi est incomplète, car elle reste sélective et donc « discriminatoire ». En effet, le gouvernement cubain précise dans le journal officiel qu’il détient la capacité de refuser l’octroi de passeport à des citoyens pour « des raisons d'intérêt public ». 

Les autorités cubaines peuvent aussi interdire l’entrée à « des personnes soupçonnées d’organiser, promouvoir, mener ou participer à des actions hostiles contre les aspects politiques, économiques et sociaux de l'État cubain ». 

Les opposants critiquent également la décision de La Havane d’empêcher le départ des professionnels, prétextant la nécessité de « préserver la main-d'œuvre qualifiée pour le développement économique, social, scientifique et technique et pour la protection de l'information officielle ». 

Une autre critique est le coût du passeport. En effet, ce dernier coûte près de 100 $ US, soit cinq fois le salaire moyen d’un Cubain.

Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, les ambassades et représentations diplomatiques à La Havane des États-Unis, du Canada, de l’Espagne et des pays d’Amérique latine ont notamment été sollicitées par de nombreuses demandes de visa. Cette nouvelle loi migratoire constitue une étape importante de la politique d’ouverture du président Raul Castro depuis son entrée en fonction en 2008.


Sources en espagnol :
  1. « Los cubanos ante las nuevas leyes migratorias ». BBC Mundo, 15 janvier 2013.
  2. « Cuba inicia su apertura migratoria sin avalancha de viajeros » BBC Mundo, 14 janvier 2013. 
  3. « Disidentes cubanos aseguran que podrán viajar bajo nueva ley migratoria » BBC Mundo, 15 janvier 2013.
  4. « Cuba cuenta desde este lunes con una nueva política migratoria » Europa Press, 14 janvier 2013.
  5. « Nueva legislación migratoria cubana acabará mitos, advierten » Prensa Latina, 15 janvier 2013.