Par ICRA International
En Guyane, le Ministre du Redressement Productif a délivré
fin 2012 un permis d’exploitation aurifère dans une zone pourtant interdite à
l’exploitation minière à proximité du village de Saül. ICRA vient d’écrire une lettre de protestation au
Ministre et au Préfet de Guyane.
Cet arrêté (JO du 11 décembre) octroie un permis
d’exploitation à la société aurifère REXMA, sur la Crique Limonade, située dans
la zone d’adhésion du Parc national amazonien de Guyane, à proximité du village
de Saül. Pourtant, depuis le 1er janvier 2012, le Schéma Départemental
d’Orientation Minière (SDOM) classe la zone comme interdite à ces activités.
Cette décision unilatérale est donc incompatible avec les textes en vigueur .
Le Président de Région, Rodolphe Alexandre, a apporté son
soutien au Maire de
Saül, Hermann Charlotte, dans son opposition à
l’implantation de la société Rexma à proximité immédiate du bourg de la
commune.
Il s’étonne de la décision unilatérale du Gouvernement
d’autoriser cette entreprise à s’implanter sur ce site sans la moindre
concertation avec les autorités locales.
Le Président de Région a demandé au
Préfet de surseoir à cette décision.
L’implantation d’un site d'orpaillage à proximité du village
va à l’encontre de l’image de milieu vierge qui fait la réputation de Saül et
la fierté de ses habitants.
Les habitants de Saül ont toujours refusé
l’installation de toute exploitation minière à proximité du village, tout comme
le Parc National qui a donné un avis défavorable à la demande d’exploitation
déposée par la société minière REXMA.
La décision d’autoriser l’implantation
d’un site d’orpaillage à proximité de Saül va donc en l’encontre de la volonté
locale. En ce sens, cette décision parait contraire à la politique du Gouvernement
qui prône une politique concertée et proche des citoyens.
Ce permis est contraire au zonage du Schéma d’Aménagement
Régional (SAR) et du Schéma Départemental d’Orientation Minière (SDOM), aux
rapports préalables défavorables des institutions régionales et des services de
l’Etat, aux délibérations du Conseil Municipal de Saül et à la quasi-totalité
de la société civile guyanaise .
Si l’exploitation est lancée, les associations et les
communautés craignent des pollutions, notamment au mercure, des impacts
négatifs sur la flore, la faune et plus largement la chaîne alimentaire, sans
oublier les conséquences sanitaires sur les populations locales aux modes de
vie très liés aux ressources naturelles locales.
ICRA vient d’écrire une lettre lettre de
protestation au Ministre du Redressement Productif ainsi qu’au Préfet de
Guyane. Vous pouvez vous aussi écrire une lettre de protestation (voir argumentaire et adresses dans la lettre
envoyée par ICRA).
Source : Icra International