Haïti :
La sécurité humaine
en danger
par la FIDH
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations membres en Haïti, le Réseau National pour la Défense des Droits Humains (RNDDH) et le Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH), présentent aujourd’hui à Port-au-Prince leur rapport sur l’insécurité humaine qui persiste en Haïti plus de trois ans après le séisme, malgré l’aide humanitaire exceptionnelle apportée par la communauté internationale au lendemain de cette tragédie.
A l’issue
d’une mission de suivi en Haïti, réalisée du 22 au 30 janvier 2013, la
FIDH et ses organisations membres dressent un constat qui reste
particulièrement alarmant. En effet, les autorités haïtiennes n’ont pas
assuré leur rôle de protection des populations les plus vulnérables ni
celui de guide et de coordinateur des plans d’assistance et de
reconstruction. Les multiples acteurs internationaux publics et privés
ont pour leur part apporté des solutions sans la participation des
principaux intéressés haïtiens, et c’est bien là l’échec principal.
Le résultat combiné des graves défauts de gouvernance des responsables de l’Etat et des politiques menées par des intervenants externes ont abouti à une triple marginalisation : celle des institutions de l’Etat, de la société civile et des entreprises haïtiennes. Ceci explique pourquoi le pays n’est pas sorti de la dépendance massive de l’aide humanitaire et pourquoi la sécurité humaine reste extrêmement vulnérable aujourd’hui.
En ce début 2013, une nouvelle instance de coordination de la reconstruction vient d’être créée et doit tenir sa première réunion mi-février. La FIDH et ses organisations membres insistent sur l’absence quasiment générale de solutions durables, les mesures adoptées jusqu’à présent ayant repoussé les problèmes à la fois dans le temps et dans l’espace, sans mettre en œuvre une stratégie coordonnée pour garantir les droits fondamentaux.
Le résultat combiné des graves défauts de gouvernance des responsables de l’Etat et des politiques menées par des intervenants externes ont abouti à une triple marginalisation : celle des institutions de l’Etat, de la société civile et des entreprises haïtiennes. Ceci explique pourquoi le pays n’est pas sorti de la dépendance massive de l’aide humanitaire et pourquoi la sécurité humaine reste extrêmement vulnérable aujourd’hui.
En ce début 2013, une nouvelle instance de coordination de la reconstruction vient d’être créée et doit tenir sa première réunion mi-février. La FIDH et ses organisations membres insistent sur l’absence quasiment générale de solutions durables, les mesures adoptées jusqu’à présent ayant repoussé les problèmes à la fois dans le temps et dans l’espace, sans mettre en œuvre une stratégie coordonnée pour garantir les droits fondamentaux.
L’exemple du camp B2 à Peguy-Ville, celui de la
construction du camp de relocalisation Corail ainsi que celle de trois
mille logements au pied de Morne-à-Cabris dans la zone métropolitaine
illustrent cette absence de prise en compte de la dignité et de l’avenir
des populations concernées.
La FIDH et ses organisations membres appellent aujourd’hui les acteurs tant nationaux qu’internationaux à promouvoir d’urgence une nouvelle approche de la reconstruction garantissant la dignité humaine.
La reconstruction du pays ne pourra avoir lieu si les conditions d’un Etat de droit restent fragilisées par un climat d’impunité alimenté par une justice à deux vitesses. Pour les plus pauvres, qui n’ont pas accès à une assistance juridique et sont victimes des dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, la détention préventive prolongée persiste.
La FIDH et ses organisations membres appellent aujourd’hui les acteurs tant nationaux qu’internationaux à promouvoir d’urgence une nouvelle approche de la reconstruction garantissant la dignité humaine.
La reconstruction du pays ne pourra avoir lieu si les conditions d’un Etat de droit restent fragilisées par un climat d’impunité alimenté par une justice à deux vitesses. Pour les plus pauvres, qui n’ont pas accès à une assistance juridique et sont victimes des dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, la détention préventive prolongée persiste.
Cela concerne toujours 70% de la population carcérale qui survit dans
des conditions inhumaines et dégradantes. En revanche, pour les
puissants et les proches du pouvoir, l’impunité semble être la règle. Ainsi, le traitement des crimes internationaux commis par le régime
Duvalier en est une illustration symptomatique.
De plus, dans le dossier
de Josué Pierre-Louis, président contesté du Conseil électoral accusé
de voies de fait suivies de viol, la victime a été obligée de se
désister, découragée par le comportement des autorités gouvernementales
et judiciaires dans le traitement de cette affaire.
Dans ce contexte, des signes inquiétants de violence et d’intimidation à l’encontre de militants de la société civile se multiplient, comme par exemple l’attaque de déplacés dans les locaux d’une organisation qui avait émis des critiques vis-à-vis de la gestion gouvernementale.
La FIDH et ses organisations membres appellent l’Etat à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire et à veiller à ce que les crimes de la dictature Duvalier ne restent pas impunis.
Elles appellent également la communauté internationale à conditionner l’aide au respect des principes fondamentaux et indispensables à la construction d’un Etat de droit. Aucun pays n’a réussi un tel défi sans un étroit partenariat avec la société civile.
Dans ce contexte, des signes inquiétants de violence et d’intimidation à l’encontre de militants de la société civile se multiplient, comme par exemple l’attaque de déplacés dans les locaux d’une organisation qui avait émis des critiques vis-à-vis de la gestion gouvernementale.
La FIDH et ses organisations membres appellent l’Etat à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire et à veiller à ce que les crimes de la dictature Duvalier ne restent pas impunis.
Elles appellent également la communauté internationale à conditionner l’aide au respect des principes fondamentaux et indispensables à la construction d’un Etat de droit. Aucun pays n’a réussi un tel défi sans un étroit partenariat avec la société civile.
Source : Fédération Internationale des Droits de l'Homme