par PBI-Guatemala
Il a été récemment publié un rapport relatant et analysant
le conflit provoqué par l’arrivée en 2006 de l’entreprise guatémaltèque
Cementos Progreso (CEMPRO) dans la commune de San Juan Sacatepéquez
(SJS) et proposant des outils pour prévenir l’aggravation d’autres
conflits similaires. La population de la commune de SJS est composée à plus de 80% des amérindiens Kaqchikel (issue du peuple Maya). Son territoire est riche en
ressources naturelles et les habitants de la région subsistent surtout
grâce à l’agriculture. L’accès à l’eau est très limité en dehors des
zones urbaines et les services publics sont peu développés.
Climat de menaces et de violence
En 2006, sans que la population locale ait été consultée, l’entreprise CEMPRO, s’est implantée dans la commune de SJS avec un projet de cimenterie, de carrière et de route. Le projet est financée à 80% par l'entreprise guatémaltèque Productos Mineros S.A., une filiale de CEMPRO, et à 20% par Holcim, entreprise suisse leader du ciment dans le monde.
Récemment,
cette dernière a vendu sa participation de 20% à l'actionnaire
majoritaire Grupo Cemcal S.A. Progreso. Dès le début, les communautés
locales ont manifesté leur désaccord et tentent, depuis 7 ans, de faire
respecter leurs droits dans un climat de menaces et de violence.
L'accompagnement international
PBI accompagne depuis 2009 certains membres des communautés de SJS dans leurs activités quotidiennes et se réunie régulièrement avec des autorités nationales et des acteurs internationaux afin d'exprimer ses préoccupations face à la situation de violence et d'insécurité des défenseurs des droits humains à SJS. Début 2012 deux représentants des communautés de SJS ont notamment réalisé une tournée de conférences et de réunions en Suisse.
Impacts négatifs du projet de cimenterie
Le rapport de PBI montre que la présence de CEMPRO a un impact sur l’environnement (augmentation de la poussière dans l’air, manque d’eau) ainsi que sur la santé des populations locales, sur leurs cultures, leur économie et leur alimentation notamment. De même, le conflit a également des conséquences pour les communautés de SJS : manque flagrant d’informations et absence de consentement préalable, multiples plaintes pour violations des droits de l’homme, persécutions pénales des opposants et discrimination quant à leur accès à la justice (un fait dénoncé par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation et les libertés fondamentales des peuples indigènes), impunité pour les agresseurs et contrôle et restriction de la liberté de mouvement.
Dans ses conclusions, PBI souhaite relayer les demandes et préoccupations des habitants de SJS auprès des autorités guatémaltèques, qui en signant des mécanismes et instruments garantissant des droits aux populations indigènes (dont le droit de décider librement de leur propre développement) se sont engagées à les respecter. PBI en appelle aussi à la communauté internationale pour qu’elle exige du gouvernement du Guatemala qu’il remplisse ses obligations en matière de droits de l’homme.
Source : Brigades de Paix Internationales