jeudi 10 janvier 2013

Québec, le mouvement Idle No More se fait entendre

Idle No More : 
Le ras-le-bol 
s’étend au Québec 


Par le Réseau des Peuples Autochtones 

Le jeudi 9 janvier 2013, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, invite Stephen Harper et les dirigeants des communautés autochtones à entreprendre «un dialogue constructif» à la rencontre qu’ils auront à Ottawa vendredi. La chef de la réserve d’Attawapiskat, Theresa Spence, poursuit sa grève de la faim et a fait savoir, mercredi, qu’elle ne participera pas à cette rencontre.

Les manifestations autochtones prennent de l’ampleur au Canada dans le cadre du mouvement Idle No More comme en témoigne la presse québécoise et de nombreuses vidéos qui circulent sur Internet. 

L’organisation horizontale du mouvement s’étend avec le réseau social Facebook à Montréal. Les protestations gagnent tout le Québec, rythmées par les danses et les chants des peuples Hurons-Wendat, Cris, Innus, Abénakis et Attikameks. 

Les plumes rouges sortent dans la rue

Le mouvement de revendications autochtones Idle No More roulait déjà depuis un moment, ailleurs au Canada, quand Widia Larivière s’est aperçue, le 10 décembre dernier, que les autochtones du Québec ne s’étaient pas encore mêlés aux manifestations.

« C’était peut-être une question de langue, plusieurs autochtones du Québec sont bilingues, ils parlent le français et leur langue autochtone, mais ne parlent pas anglais », raconte Widia Larivière, qui a par la suite cofondé la section québécoise du mouvement Idle No More, avec Mélissa Mullen-Dupuis. Widia Larivière est une Algonquine de 28 ans qui a grandi à Québec, tandis que Mélissa Mullen-Dupuis, 34 ans, est une Innue originaire de Mingan, qui vit à Montréal depuis 10 ans. 

Ensemble, elles ont activé leurs réseaux sociaux, Twitter et Facebook en tête, et organisé la première manifestation québécoise d’Idle No More, au square Cabot de Montréal, le 21 décembre dernier. Le mouvement a depuis pris de l’ampleur, récolté de nombreux appuis, chez les autochtones comme chez les non-autochtones, et une nouvelle manifestation est attendue vendredi prochain, au Palais des Congrès de Montréal.

Le nom du mouvement Idle No More n’a pas encore trouvé de traduction officielle par ses supporteurs québécois. « On s’est fait proposer Finie l’inertie, ou Finie l’inaction », rapporte Widia, mais les manifestants penchent désormais plutôt pour un slogan du genre « On se laissera plus faire ! ». Le mouvement québécois a aussi adopté la plume rouge, un clin d’oeil au carré rouge des étudiants, comme symbole rassembleur de leurs revendications.

En fait, c’est en voyant les chefs autochtones tenter, en vain, d’entrer dans la Chambre des communes, alors que les députés votaient sur le projet de loi omnibus C-45, que Widia Larivière s’est sentie mobilisée par le mouvement. 

« Pour nous, c’était symbolique. Souvent, on n’est pas d’accord avec nos propres chefs, mais les voir se faire refuser l’entrée à la Chambre des communes, cela touchait aussi la population qui est en dessous d’eux », dit-elle. 






Articles en relation :