CRAINTES POUR LA SÉCURITÉ
DE LA DÉFENSEUSE DES DROITS
HUMAINS MME ELOÍSA BARRIOS
SUITE À L’EXÉCUTION
EXTRAJUDICIAIRE
D’UN MEMBRE DE SA FAMILLE
DE LA DÉFENSEUSE DES DROITS
HUMAINS MME ELOÍSA BARRIOS
SUITE À L’EXÉCUTION
EXTRAJUDICIAIRE
D’UN MEMBRE DE SA FAMILLE
Par Front Line
Front Line Defenders est extrêmement préoccupée par la sécurité de la défenseuse des droits humains Mme Eloísa Barrios
et sa famille, après l’assassinat, le 15 décembre 2012, du 9e membre de
sa famille depuis 1998. Vous trouverez en bas de page une lettre type à adresser à la présidence de la République Bolivarienne du Venezuela.
Eloísa Barrios a déjà déposé des demandes
auprès de la Commission inter-américaine des droits de l’Homme (CIDH) et
la Cour Inter-américaine des droits de l’Homme (CtIDH), le 16 mars 2004
et le 30 décembre 2005. Elle réclamait des mesures de protection pour
sa famille en raison des persécutions qui seraient perpétrées par la
police de l’État d’Aragua.
Eloísa Barrios, la Comisión de Justicia y Paz de Aragua (Commission pour la justice et la paix d’Aragua), el Centro por la Justicia y el Derechos Internacional – CEJIL (centre pour la justice et le droit international) et le Comité de Familiares de las Víctimas de los Sucesos de Febrero-Marzo de 1989 – COFAVIC
(Comité des familles de victimes des événements de février-mars 1989),
ont publiquement dénoncé les violations des droits humains dans l’État
d’Aragua.
Eloísa Barrios promeut aussi activement les comités de
victimes et des familles de victimes, et a notamment mobilisé les mères
des personnes assassinées par la police de l’État et les a accompagnées
tout au long des procédures visant à porter plainte, devant les
tribunaux et en parlant ouvertement sur les réseaux sociaux.
Eloísa Barrios dénonce ouvertement l’échec de l’État vénézuélien à
protéger sa famille des exécutions extrajudiciaires et des autres
violations des droits humains, et a fait part de l’augmentation des
menaces proférées contre elle et sa famille après qu’elle a dénoncé les
assassinats devant le système inter-américain.
Elle a été menacée par
des représentants de l’État appartenant au département de la Segundera
dans la municipalité de Sucre dans l’État d’Aragua, en représailles aux
plaintes qu’elle adresse constamment au 20e parquet du Ministère public
d’Aragua, au sujet de l’arrestation de son fils à trois reprises et des
mauvais traitements qu’il a subis en prison.
En janvier 2012, la
défenseuse des droits humains a déménagé à cause d’actes d’intimidation.
Depuis 1998, neuf membres de la famille Barrios ont été assassinés et
plusieurs autres ont été détenus, ont fait l’objet de perquisitions
illégales et arbitraires de leurs domiciles, ont reçu des menaces contre
leur vie et leur intégrité personnelle et ont été contraints de
déménager.
Le 15 décembre 2012, Jorge Antonio Barrios et son cousin, le fils
d’Eloísa Barrios, Víctor Daniel Cabrera Barrios ont quitté le domicile
de l’une de leurs tantes pour faire des courses. Alors qu’ils étaient en
moto, un inconnu s’est approché d’eux et a tiré dans le dos de Jorge
Antonio Barrios avant de prendre la fuite.
La victime, qui vivait à 200
kilomètres du domicile de sa tante et qui n’était pas connue pour être
en conflit avec quiconque dans la région, a été tuée sur le coup. Des
témoins ont déclaré n’avoir jamais vu le tireur auparavant. Jorge
Antonio Barrios était l’aîné des fils de Benito
Antonio Barrios, qui fut
le premier membre de la famille Barrios à être assassiné le 28 août
1998. Les membres de la famille sont victimes de harcèlement et
d’intimidation depuis 2004, lorsqu’ils ont porté plainte devant la
Commission inter-américaine des droits de l’Homme contre l’exécution
extrajudiciaire de Benito Antonio Barrios. Jorge Antonio Barrios a été
témoin des actes de torture infligés à son père par des policiers du
poste de Guanayen à Aragua, avant qu’il ne soit emmené vivant hors de
chez lui; il était un été témoin clé pour identifier les coupables. Il a
aussi été témoin de l’assassinat de son oncle Narciso Barrios le 11
décembre 2003.
Depuis le meurtre de Benito Barrios en 1998, huit autres membres de
la famille ont été tués: Narciso, Luis Alberto, Rigoberto, Oscar, Wilmer
José, Juan José, Víctor Tomas et maintenant Jorge Antonio. Un autre
membre de la famille, Néstor Caudi, a été menacé de mort par des
policiers, après qu’il a été témoin de l’assassinat de Narciso Barrios.
Il souffre aussi de blessures permanentes depuis qu’on lui a tiré dessus
le 2 janvier 2011. Sept membres de la famille ont été tués en dépit des
mesures de protection accordées en 2004, et cette année-là, la Cour
inter-américaine a adopté cinq résolutions sur des mesures de protection
pour la famille. L’État vénézuélien n’en a respecté aucune.
La CIDH et la CtIDH ont suivi l’affaire par le biais de tous les
mécanismes disponibles après avoir conclu que le Venezuela avait violé
le droit à la vie, à l’intégrité physique et à la liberté de plusieurs
membres de la famille Barrios, y compris de certains mineurs, et comme
l’État ne respecte pas les recommandations de cette institution, la
famille Barrios est toujours en danger.
Eloísa Barrios a accompagné d’autres familles de victimes
d’exécutions extrajudiciaires afin qu’elles portent plainte, car de
nombreuses affaires ne sont pas dénoncées, les familles ayant peur
d’être de nouveau intimidées et menacées par les policiers d’Aragua.
Front Line Defenders est préoccupée par l’intégrité physique et
psychologique d’Eloísa Barrios, de sa famille et des autres
défenseur-ses des droits humains qui œuvrent pour remettre en question
l’impunité et pour promouvoir les droits humains au Venezuela, et
notamment ceux qui documentent l’implication de la police et de l’armée
dans des exactions contre les droits humains.
Agissez maintenant avec FRONT LINE en vous adressant aux autorités compétentes, vous trouverez une lettre type en anglais ainsi que le courriel de la présidence du Venezuela : Cliquez ICI !