mercredi 28 août 2013

Brésil, le peuple Tupinamba menacé par l'agro-industrie

Inquiétante évolution 
de la situation 
chez les Tupinambas 


Par la Maison des Droits de l'Homme de Limoges

Victimes d’actes de violence de plus en plus sérieux depuis quelques semaines, les Tupinambas, qui vivent dans le sud de l’Etat de Bahia au Brésil, attendent depuis neuf ans que le processus de délimitation de leurs terres puissent aboutir. Jusqu’à présent leurs droits sont garantis par la Constitution de 1988 et la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Dans les faits, ils ne sont toujours pas appliqués par l’Etat brésilien. Le peuple Tupinamba dénonce les choix du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff en faveur de l’agro-industrie qui tendent à remettre en cause les droits de leur communauté. (une pétition est à signer et en bas de page...).

Les (amé)rindiens sont dans l’attente, depuis plus d’un an et demi, que le ministre de la justice signe le décret attribuant les territoires revenant à la communauté. 

Les retards dans le processus de reconnaissance de terre tout comme les remises en cause récentes des droits des indiens suggérés à la classe politique par les acteurs de l’agrobusiness [article en relation] ont largement contribué à la dégradation de la situation sur le plan sécuritaire dans cette partie du sud de l’Etat de Bahia. 

Les (amér)indiens ont menés ces derniers mois des actions de récupération de terre entraînant une forte montée de la tension avec les autres agriculteurs. 

En août, ces derniers, ont multipliés les actions de représailles à l’encontre des indiens avec l’attaque d’un autobus transportant des scolaires laissant deux jeunes blessés, par ailleurs des incendies de maisons et de voitures se sont multipliés accompagnés parfois de scènes de pillages. 

Un commerçant accusé d’avoir vendu des marchandises aux (amér)indiens aurait même été poignardé. Malgré le déploiement en nombre des forces de l’ordre dans la région, la situation ne cesse de se dégrader.

Les (amér)indiens dénoncent aussi l’attitude de responsables politiques et de certains médias qui ont contribué à exacerber les tensions en divulguant de fausses informations sur le processus de reconnaissance de la terre des indiens incitant une partie de la population à la violence et à rester dans les préjugés.


La loi brésilienne prévoit que les occupants "non-indigènes" de bonne foi doivent être réinstallés par l’Institut national de colonisation et de réforme agraire (INCRA). De ce fait, ils doivent recevoir une compensation financée par la Fondation nationale des Indiens (FUNAI). Ainsi, les droits de toutes les personnes, autochtones et non-autochtones, sont garantis par la loi, comme un moyen de parvenir à la justice et promouvoir la paix.


La campagne de soutien propose de dénoncer l’attitude du gouvernement fédéral qui fait le lit de l’arbitraire et de la violence en remettant en cause les droits des indiens. Elle demande à la Présidente de la République Dilma Roussef le respect de la Constitution et des peuples amérindiens du Brésil. 

A signer 
sur Avaaz 
une pétition 
en portugais : 
Cliquez ici !


Notes :

En 2008, la Maison des Droits de l’Homme avait reçu en France une délégation d’"indiens" du Nordeste dans le cadre d’une campagne de paix soutenu par la Région Limousin. Yakuy Tupinamba était intervenue à la Sous commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen à Bruxelles sur "les droits des peuples autochtones dans le cadre du changement climatique".

Le site Indios on line en portugais