qui bloquaient une route
en
protestation contre une mine
Par Servindi – Traduction et notes de Libres Amériques
Trois membres de la communauté des Tolupanes de Locomapa,
dans le département de Yoro, ont été assassinés à bout portant, le dimanche 25
août 2013, pendant qu’ils bloquaient la route et protestaient contre les
activités d’un minière sur leur zone. Les présumés auteurs de ces meurtres
seraient des membres de la même communauté, travaillant pour la mine. Madame
María Matute, Messieurs Ricardo Soto Fúnez et Armando Fúnez Medina, ces deux
derniers frères, ont été assassinés pour défendre les droits de leur communauté
et les droits de la Terre Mère.
Ils participaient à un blocage de route les reliant leur
communauté – à Locomapa – avec la celle de San Francisco, département de Yoro,
en protestation contre une mine extrayant de l’antimoine, supposément sans
l’autorisation de la communauté, et contre la taille des arbres et un projet
hydro-électrique.
Les manifestants bloquaient la route depuis un peu plus de
10 jours en l’obstruant avec une corde, pour éviter le passage des camions
transportant le minerai.
Selon l’information de la police, le crime s’est produit le dimanche
vers 17h30, quand les frères Ricardo et Armando empêchèrent le passage de deux
personnes circulant en motocyclette, et ont été identifiés deux hommes comme
étant membre de la communauté et travaillant pour la mine.
Après une discussion, les motocyclistes sortirent leurs
armes à feu et poursuivirent leurs frères de la communauté, jusque dans la
maison de María Enriqueta Matute sur le bord de la route.
A l’intérieur du domicile, les hommes armés ont tiré contre
les deux manifestants et après contre la
maîtresse de la maison, qui les admonestaient d’avoir causé la mort de
Ricardo et Armando. Finalement, les tueurs s’en allèrent du lieu sur leur
véhicule.
Dans une déclaration émise par l’Organisation Fraternelle
Noire Hondurienne (OFRANEH) et l’Observatoire des droits humains des peuples
autochtones du Honduras (ODHPINH) ont assuré que la mort des trois amérindiens
était une preuve de « la guerre pour l’exportation des biens communs,
qui est mené au Honduras et spécialement sur les territoires autochtones. ».
Les natifs sont « à la merci de l’élite du pouvoir
et des groupes associés avec le crime organisé ».
De même, ils affirment que les hommes qui ont tué les
amérindiens sont « des tueurs à gage au service de mafias des mineurs
illégaux dédiés à l’extraction de l’antimoine, la destruction des forets et à
la construction d’une centrale électrique ».
Des dizaines de morts chez les Tolupanes du Honduras
Par ailleurs, les organisations signalent que ces 20
dernières années, les Tolupanes ont souffert d’actes de « violence
systématique » concernant les vies de
plus de 50 personnes, sans qu’il ait été efficacement enquêté sur les nombreux
crimes.
« Apparemment les tueurs impliqués dans le récent
massacre des frères Tolupanes (Aramando et Ricardo) ont manifesté qu’il
existait d’autres défenseur des biens communs à Locomapa qui seraient
exécutés », a prévenu la déclaration.
Des associations noires et amérindiennes honduriennes
accusent le gouvernement
OFRANEH dénonce que dans le pays, que « ne soit pas
respecté le Droit à la Consultation Libre et Informée (CPLI), provoquant une
violation systématique des droits humains ». (ainsi que l’application de la Convention 169 de l’OIT)
De même, la responsabilité « des instances
gouvernementales chargées de veiller aux droits des originaires en gardant un
silence complice » devant les
violations des droits humains et le non-respect à l’exercice de la
propriété collective (des terres).
« Au Honduras, nous pouvons affirmer qu’il existe
une politique d’Etat visant à s’approprier les territoires des peuples
originaires, pour le livrer à des entrepreneurs nationaux et au capital
étranger, donnant lieu à une stratégie de violence contre les peuples
autochtones ».
Finalement, ils ont demandé la protection de six personnes
des populations Tolupanes de San Francisco de Locomapa et qu’il soit
enquêté sur les crimes des trois
« comuneros », dimanche 25 août passé.
« Nous exigeons la protection des Tolupanes des
communautés de San Francisco et
de Locomapa, surtout des camarades
Jose Maria Pineda, Vilma Consuelo Soto, Ramon Matute, Sergio Avila, Celso
Cabrera et Elvin Enamorado, ayant souffert de persécution pour avoir défendus
uniquement les biens communs de leur peuple ».
Source : SERVINDI