mardi 6 août 2013

Colombie, l'ALE avec l’UE ou 300.000 familles menacées !

Le traité de commerce 
avec l’Europe 
se traduira 
par des pertes


Par La Opinion.com - Traduction et notes de Libres Amériques

Le sénateur Jorge Enrique Robledo (gauche alternative) prédit des pertes importantes pour l'agriculture et l'élevage en Colombie avec l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange avec l'Union européenne (UE). L'une des principales raisons du rejet de cet accord commercial, entré en vigueur le jeudi 1er août 2013, réside dans la différence frappante entre les économies des deux régions, qui se manifeste dans des domaines, comme l'octroi de subventions à des secteurs tels que l'agriculture. «  L'UE est une puissance du calibre de la de l'économie étasunienne dans le monde, ensuite le soumettre à nos agriculteurs et à la concurrence industrielle, d’égal à égal avec une puissance de ce calibre, bien sûr et pour évidence, ce sera un échec », a-t-il déclaré.

Il a donné pour exemple : « les subventions européennes à son agriculture est de 70 milliards d'euros par an, on est évidemment très loin de l'appui que la Colombie accorde à la nôtre », précise-t-il, sans trop attendre des pertes. 

Comme exemples ...

Le Sénateur Robledo a déclaré ironiquement que « la grande chose qui a été adoptée par le précédent gouvernement pour protéger l'agriculteur contre l'ALE (ou TLC : acronyme en espagnol) avec les États-Unis était un revenu agricole protégé » l’accent étant mis sur le sujet du lait.

« FEDEGAN, fonds d'élevage, ANALAC... Tout le monde le dit, il risque de disparaître environ 300.000 familles de petits et moyens agriculteurs, car ils ne pourront pas rivaliser avec le lait européen subventionné ».

Et il déclaré à haute voix avec un éclat de rire, mais avec toute l'urgence que mérite son analyse, qu’« il vaut mieux être une vache en Europe qu'un paysan colombien, parce que la première reçoit plus d'argent de l'Etat ».

Que gagnera  la Colombie ?

« Nous ne gagnons rien, a-t-il précisé, car aujourd'hui, la Colombie est déjà présente avec ses produits avec une libre entrée en Europe, avec le Système dit de préférences généralisées (SPG), les produits entrant avec des taxes (réduites de l’ordre de 2% ou) de 0% comme le café ».

« Avec cet ALE ou TLC, que deviendra le traité SPG standard, alors que nous réduisons le niveau de protection (sociale et économique des petits et moyens exploitants), rien ne changera pour l’UE, et donc indique, qu'il n’y aura pas d’augmentation significative des exportations ».

Et il a pointé que « l'impact de ce traité est très grave, mais le plus grave c’est qu’il va s’ajouter au lait entrant dans les ALE ou TLC avec des pays comme le Canada, les Etats-Unis, l'Argentine, l'Uruguay et le Chili, et si l’on fait la somme (de cet accord), cela se terminera en générant une catastrophe » (alimentaire et sociale).

Par secteurs et par régions

Parmi les secteurs de l'économie, le sénateur a prédit, que les plus durement touchés seraient l'agriculture et l'industrie, car « dans l'agriculture les plus concernés sont les produits laitiers et la viande. Dans l'industrie, l'Europe est comparée aux Etats-Unis, où nous irons trébucher, et nous allons nous faire du mal ».

D'autre part, en ce qui concerne les régions colombiennes, reportez-vous à toutes les zones pastorales du pays, pourquoi cet ALE ou TLC, « plus que les Etats-Unis, le Chili et l'Argentine, ce qui est connu comme le double usage sur le bétail disparaîtra, et se disséminera dans tous les pays ».

Dans le Tolima qu’en sera t’il ?

Le sénateur Robledo a déclaré que les difficultés les plus notables dans le département seraient pour le lait et l'habillement. Il a même dit qu’« un aspect grave du traité est dans un de ses points stipulant, que la Colombie va devoir faire un ALE avec la Turquie, parce que les Européens ont des investissements là-bas. »

Sur le même sujet, Jorge Robledo considère ce traité comme irrégulier et signale que ce TLC n'a pas été approuvé par le Congrès ou été examiné par la Cour constitutionnelle, ce qui viole la Constitution.

Les articles justifiant cette illégalité sont les numéros 150, paragraphe 16,  stipulant qu'un traité doit être approuvé par le Congrès pour prendre effet, et le n°241, paragraphe 10, qui rend obligatoire l'examen automatique par la Cour constitutionnelle.

 Entretien réalisé par Lionel Mesnard
avec le Sénateur Robledo, le 1er mai 2009
sur le TLC ou l'ALE avec l'Union Européenne

Une vidéo de 20 minutes par Pantuana Tv


Article en relation :

« En Colombie, le secteur agricole s'inquiète de l'accord de libre-échange avec l'Europe », par Marie Delcas du journal le Monde, Cliquez ici !



Source : La Opinion (Colombie)