pour
nos confrères !
Par Karl Sivatte (*) et notes de Libres Amériques
L’Union des clubs de la presse de France et pays francophones (UCP2F) apprend ce 6 août que dans l’affaire dite de « La Semaine Guyanaise », que le journaliste-rédacteur en chef de cet hebdomadaire, Jérôme Vallette, a obtenu gain de cause devant le Conseil des Prud’hommes de Cayenne.
Malgré les diverses tentatives et interpellations depuis plusieurs mois,
la direction de cet organe de presse - assurée par le président du MEDEF de
Guyane, Alain Chaumet et sa fille, Vanessa Chang
Hing Wing-Chaumet - s’était obstinée en refusant tout paiement des salaires du
rédacteur en chef malgré les rappels à la loi et de la Convention collective
nationale de travail des journalistes.
Le conseil des prud’hommes a condamné La Semaine
Guyanaise à verser une indemnité pour frais de justice de 2.000 euros ainsi qu’aux
dépens.
Les magistrats relevant par ailleurs l’existence d’un préjudice, ont
invité Jérôme Vallette à se pourvoir au fond.
Cette affaire avait valu la mobilisation de plusieurs associations de journalistes et de syndicats professionnels qui n’avaient pas hésité à parler de censure après l’enquête réalisée par des journalistes de l’hebdomadaire à propos de la société REXMA et l’interdiction par le directeur de la publication de La Semaine Guyanaise de publier ce dossier d’investigation.
Cette affaire avait valu la mobilisation de plusieurs associations de journalistes et de syndicats professionnels qui n’avaient pas hésité à parler de censure après l’enquête réalisée par des journalistes de l’hebdomadaire à propos de la société REXMA et l’interdiction par le directeur de la publication de La Semaine Guyanaise de publier ce dossier d’investigation.
La contestation de cette censure par les membres de la rédaction de La Semaine
Guyanaise avait eu pour conséquence directe des sanctions disciplinaires à l’encontre
des journalistes.
L’Union des clubs de la presse de France et pays francophones (UCP2F), soucieuse de l'indépendance et de la dignité des journalistes, salue avec satisfaction cette reconnaissance par les magistrats du préjudice subi et cette première victoire face au patron des patrons de Guyane.
Cette affaire avait interpellé au-delà de
la Guyane pour s’inviter au Palais Bourbon puisque le député des
Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert, a
posé, le 23 juillet dernier, une question écrite à la ministre de la Culture et de la Communication
Aurélie Filippetti sur le cas des
journalistes de La Semaine Guyanaise et des autres manquements aux droits sociaux des journalistes en
Guyane.
L’UCP2F renouvelle son soutien aux confrères de La Semaine Guyanaise (comme nous l’avions fait par communiqué
le 26 janvier dernier et via la pétition en ligne) et s’insurge contre toute atteinte portée à la liberté
d’information et d’expression.
Compte tenu
du statut de ce dirigeant, l’UCP2F sait que le combat n’est pas gagné.
Nous appelons
instamment la direction de La Semaine Guyanaise à respecter le Droit de manière
générale, les Droits sociaux et à ne pas bafouer davantage les droits des
journalistes de sa rédaction.
(*) Karl Sivatte est le Président
de l’UCP2F
Le gouvernement interpellé sur la situation de journalistes en Guyane
Extraits du communiqué de l'Agence France Presse du 7 août 2013
(...) En janvier dernier, l'interdiction par la direction de l'hebdomadaire La Semaine Guyanaise de publier une enquête autour de la société Rexma qui a obtenu un permis d'exploitation de mines d'or avait été qualifiée d'"atteinte grave à la liberté d'informer", par l'Union des Clubs de la Presse de France et pays francophones (UCP2F).
"Les journalistes en Guyane rencontrent de grandes difficultés dans l'exercice de leur profession et de graves atteintes aux droits sociaux dans de nombreux médias en Guyane (presse écrite payante et gratuite, radio, télévision)", rappelle le député qui demande à Mme Filippetti "sa position" sur le sujet. (...)
L'affaire avait commencé par le refus du directeur de La Semaine Guyanaise, Alain Chaumet, de publier une enquête révélant des malversations d'un entrepreneur, Jean-Pierre Casas, PDG de Rexma et par ailleurs relation du patron du journal qui se trouve être également président du Medef guyanais.
M. Casas a depuis été condamné à 18 mois de prison avec sursis et dix mille euros d'amende pour escroquerie et tromperie.
Pour avoir dénoncé cette censure, Jérôme Valette, rédacteur en chef de La Semaine Guyanaise, et Frédéric Farine, journaliste auteur de cette enquête, ont été sanctionnés, l'un de trois jours de mise à pied, le second d'un avertissement.
"J'avais considéré que les médias avaient suffisamment bassiné le public sur cette affaire Rexma (ndlr: c'est la première fois que son titre traitait du sujet ) et je considérais qu'il fallait faire une pause", s'est justifié Alain Chaumet à l'AFP, ajoutant que l'enquête avait finalement été publiée.
Les deux journalistes ont ensuite subi des mesures vexatoires, privation de bureaux, de véhicule de service, etc. Jérôme Valette est en arrêt maladie depuis cinq mois et demi, Frédéric Farine depuis quatre mois et demi. Ils ont dénoncé depuis le non paiement de leur salaire par leur employeur, au mépris de la convention collective nationale des journalistes.
La justice leur a depuis donné raison dans une décision
rendue lundi en référé. (...)
Article en relation sur le Blog Libres Amériques :
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