mardi 1 octobre 2013

Amérique latine, 50% des paysans vivent dans la pauvreté

Plus de la moitié 
de la population rurale 
vit encore dans la misère 
en Amérique latine

Par Servindi – Traductions de Libres Amériques

Une nouvelle note de la FAO et de l’OIT signale qu’un des principaux défis dans la région est l’augmentation des niveaux de formation des emplois et l'amélioration des conditions de vie des petits exploitants et des ouvriers agricoles. Malgré la bonne performance économique de la région, la diminution de la pauvreté pendant la dernière décennie (2002-2011) a été plus lente dans les zones rurales – baissant de 62 % à 49% - alors que dans les zones urbaines, la baisse a été de 38 à 24 pour cent. En Bolivie, Guatemala, Honduras, Nicaragua et au Pérou, plus de la moitié des salariés ruraux exerçant dans des entreprises privées sont pauvres.

C’est ainsi que le précise la première note sur la Politique de Marché de Travail et Pauvreté Rurale, réalisée par l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’organisation Internationale du Travail (OIT). Elle prévient que l’absence importante de travaux décents et la faiblesse des institutions du travail expliquent en partie la persistance de la pauvreté du monde paysan dans la région.

Généralement, cette pauvreté est associée à l’existence de petits producteurs agricoles avec de faibles rendements et à la mauvaise répartition de la terre. Mais malgré cela, dans la majorité des pays la plus forte présence de l’extrême pauvreté (moins de 89 dollars par mois) se trouve parmi les travailleurs à leur propre compte, la majorité des ruraux pauvres sont des salariés (des ouvriers agricoles).

Selon la note, le pourcentage de salariés ruraux qui n’ont pas de contrat formel peut dépasser les 80% dans quelques pays de la région, et beaucoup d’entre eux ne perçoivent même pas le salaire minimum régit par la loi.

« Les principaux problèmes qu’affrontent les zones rurales sont les emplois informels, la non application  du salaire minimum, la faible syndicalisation et les conventions collectives, les brèches de la couverture sociale et les modalités contractuelles de la main d’œuvre », explique Monsieur Adoniram Sánches de la FAO.

« Un des problèmes grave pour la défense des droits du travail  existant dans plusieurs pays est en raison du manque de respect des contrats écrits de travail, ce qui en plus dans la pratique se fait de gré à gré et en l’absence de couverture de la sécurité sociale », affirme Monsieur Gerhard Reinecke, de l’OIT.

Cette situation « laisse une absence totale de protection des travailleuses et des travailleurs  du monde rural », explique Mr Gerhard Reinecke, spécialiste des politiques de l’emploi au bureau de l’OIT pour le Cône Sud de l’Amérique latine.

Politiques publiques pour améliorer la qualité du travail rural

Presque tous les pays de la région  manquent de politiques publiques dirigées vers le marché du travail dans le monde rural, aussi bien par le manque de connaissance des particularités des dites zones rurales, que par une absence institutionnelle appropriée pour les soutenir. Selon la FAO et l’OIT, les principaux défis pour améliorer les standards du travail et avancer vers un travail décent sont:


  • Augmenter le niveau  formel des emplois : ce qui requiert d’assurer la présence effective des institutions du travail sur tout le territoire.
  • Améliorer l’application des salaires minimums : une politique des minima salariaux bien dirigée et appliquée, a le potentiel d’empêcher que les salariés tombent sous le seuil de pauvreté.
  • Avancer vers l’éradication du travail des enfants : la priorité doit se faire en éliminant les pires formes, ou les plus dangereuses, c’est-à-dire les travaux concernant directement la santé et à l’intégrité des enfants.
  • Promouvoir l’emploi féminin : ce qui requiert des politiques aussi bien depuis et aux côtés de la demande comme depuis l’offre, contribuant à améliorer leurs niveaux éducatifs et à alléger leurs responsabilités familiales.  
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Lire le rapport en espagnol de l’OIT :


Source :  SERVINDI