le gouvernement et l’ONIC
(Organisation
Nationale des autochtones de Colombie)
Par l’ONIC – Traduction et notes de Libres Amériques
Depuis la remise du document politique de la MINGA, Autochtone, Sociale et Populaire –
Pour la vie, le territoire, l’autonomie et la souveraineté (territoriale), le
17 octobre dernier, - la commission politique de la MINGA -, composée des
délégués de différentes régions de Colombie a rencontré différents membres du
gouvernement colombien en rapport avec les revendications des peuples
originaires ou natifs du pays. « À cet égard, les autorités de l’ONIC,
désirent informer l’opinion publique nationale et internationale des accords
conclus entre l'ONIC, représentant la MINGA sociale et populaire et le
gouvernement Colombien ».
Tout d'abord nous voulons remercier les femmes, les hommes,
les filles et garçons, les jeunes, les anciens, des peuples autochtones s’étant
mobilisés dans tout le pays (au moins 40.000 personnes).
Leur participation active, résistance et lutte active dans
chacun des 18 sites de rassemblement de la MINGA ont été déterminants, pour l’obtention d’avancées dans le plein exercice des droits des
peuples autochtones reconnus par la Constitution de 1991, en particulier en
référence à l'origine de l'application d'un décret constitutionnel sur l'exploitation
des territoires autochtones, les autorités colombiennes, les propres systèmes du
gouvernement, tels, que la santé, l'éducation et l'autogestion des ressources
du Système Général de Participation.
Il s'agit d'une étape fondamentale pour réaliser l'autonomie
et la gouvernance des peuples autochtones en Colombie, un espoir qui s'ouvre
pour des centaines de peuples originaires dans le monde.
En outre, il a été possible l'allocation de ressources pour
l'achat de terres pour les peuples autochtones. Ces ressources sont
additionnelles aux accords qui ont été conclus avec plusieurs peuples et le
gouvernement national.
Il a également été décidé des procédures accélérées au sein
de l’INCODER pour le traitement de 400 dossiers d'assainissement, l'expansion
et la création de nouveaux territoires autochtones, la modification de deux
décrets concernant la sécurité juridique des terres autochtones et la parution
d'un décret (découlant) de la la Loi 21 de 1991, et basé sur le Système Interaméricain des droits de
l'Homme sur la pleine jouissance du droit fondamental au territoire.
Il a été obtenu des avancées sur le respect de la
concertation dans le cadre des Plans d'actions n°092 de 2008 :
- sur les
femmes autochtones en situation de déplacement (forcé),
- la protection des territoires des peuples autochtones en
risque imminent d'extinction, en premier contact, nomade et semi-nomade, ou
hors de contact et en isolement volontaire,
- la pleine application du décret-loi 4633 de 2011,
- le programme des garanties des droits des populations
autochtones et plans de sauvegarde culturel,
- ainsi que la formulation d’une politique différenciée des
droits de l'Homme.
L’engagement a été atteint pour renforcer la garde
autochtone et d'autres structures de protection et de contrôle social et
territorial, comme l'articulation entre les différents services de l'Etat avec
l’exigence de ne pas poursuivre et criminaliser les responsables et les
participants de la MINGA.
Il est à noter que la commission politique nationale a
soutenu avec une grande lucidité et clarté les demandes et les propositions
politiques, juridiques et techniques, de la Minga, y compris plusieurs en lien
avec la société colombienne.
Cependant, il n'y a pas eu d'accord avec le
gouvernement sur les points ou principes suivants :
I) Les solutions structurelles concernant les problèmes territoriaux des
peuples autochtones
II ) Notre détermination pour que soient exclus les
mégaprojets miniers de nos territoires
III ) les politiques de libre- échange ou accords commerciaux (ALE ou TLC) .
Dans tous les cas, les 2 parties ont fait un effort pour
laisser les procédures ouvertes, permettant d'avancer sur ces points,
par exemple, à travers la mise en place d'une commission mixte avec le
gouvernement national.
- L’ONIC demande à ce que soit réexaminé la question des
concessions, titres et licences afin d'aboutir à la suspension ou à la
révocation, de ceux qui sont en violation avec les droits fondamentaux des
autochtones, ainsi que l’adoption complète des mandats constitutionnels sur la
consultation préalable (au sujet de) la politique de privatisation des
semences.
Le Gouvernement colombien a insisté sur le respect de
l'intégration des autochtones participants de la MINGA au Pacte agricole, sous
prétexte qu'il y aurait à analyser les aspects institutionnels et les limites
des politiques publiques différenciées pour les peuples autochtones.
À cet égard, la politique du Comité national de la Minga a
été catégorique en affirmant que la politique agricole avec une approche
différenciée devait ouvrir à une consultation et sa mise en œuvre.
Aussi, la décision de faire partie ou non du Pacte agraire sera prise que dans le cadre du Sommet sur l'Agriculture.
Aussi, la décision de faire partie ou non du Pacte agraire sera prise que dans le cadre du Sommet sur l'Agriculture.
La MINGA continue comme expression sociale, politique et
organisée du mouvement Autochtone
Nous vous invitons donc tous à connaître, à vous approprier,
exiger et participer à la vérification du respect des accords conclus à la
suite de la lutte de cette Minga, et de continuer à revendiquer pour nos
droits, et les demandes qui n'ont pas été acceptées par le gouvernement, en
soutenant notre action politique sur le plan national, comme international.
LA MINGA se poursuit, pour l'autonomie : VIVE LA
SOCIALE autochtone et populaire - La Minga - POUR LA VIE , LA TERRE ET LA SOUVERAINETé !
Informations récentes et complémentaires sur la
Colombie :
- La Colombie devant la CIDH (le 28 octobre et le 1er novembre 2013) pour atteintes au droit de manifester lors du mouvement de grève des paysans et de la société civile (en espagnol) : Cliquez ici !
La Cour constitutionnelle rejette une réforme rétrograde de la justice militaire, par Amnesty Internationale - France : Cliquez ici !
Source : ONIC (Colombie)