dimanche 27 octobre 2013

Colombie, accords et engagements avec les peuples autochtones

Accords entre 
le gouvernement et l’ONIC 
(Organisation Nationale des autochtones de Colombie)

Par l’ONIC – Traduction et notes de Libres Amériques

Depuis la remise du document  politique de la MINGA, Autochtone, Sociale et Populaire – Pour la vie, le territoire, l’autonomie et la souveraineté (territoriale), le 17 octobre dernier, - la commission politique de la MINGA -, composée des délégués de différentes régions de Colombie a rencontré différents membres du gouvernement colombien en rapport avec les revendications des peuples originaires ou natifs du pays. « À cet égard, les autorités de l’ONIC, désirent informer l’opinion publique nationale et internationale des accords conclus entre l'ONIC, représentant la MINGA sociale et populaire et le gouvernement Colombien ».

Tout d'abord nous voulons remercier les femmes, les hommes, les filles et garçons, les jeunes, les anciens, des peuples autochtones s’étant mobilisés dans tout le pays (au moins 40.000 personnes).

Leur participation active, résistance et lutte active dans chacun des 18 sites de rassemblement de la MINGA ont été déterminants, pour l’obtention d’avancées dans le plein exercice des droits des peuples autochtones reconnus par la Constitution de 1991, en particulier en référence à l'origine de l'application d'un décret constitutionnel sur l'exploitation des territoires autochtones, les autorités colombiennes, les propres systèmes du gouvernement, tels, que la santé, l'éducation et l'autogestion des ressources du Système Général de Participation.

Il s'agit d'une étape fondamentale pour réaliser l'autonomie et la gouvernance des peuples autochtones en Colombie, un espoir qui s'ouvre pour des centaines de peuples originaires dans le monde.

En outre, il a été possible l'allocation de ressources pour l'achat de terres pour les peuples autochtones. Ces ressources sont additionnelles aux accords qui ont été conclus avec plusieurs peuples et le gouvernement national.

Il a également été décidé des procédures accélérées au sein de l’INCODER pour le traitement de 400 dossiers d'assainissement, l'expansion et la création de nouveaux territoires autochtones, la modification de deux décrets concernant la sécurité juridique des terres autochtones et la parution d'un décret (découlant) de la la Loi 21 de 1991, et basé sur le Système Interaméricain des droits de l'Homme sur la pleine jouissance du droit fondamental au territoire.

Il a été obtenu des avancées sur le respect de la concertation dans le cadre des Plans d'actions n°092 de 2008 :

- sur les femmes autochtones en situation de déplacement (forcé),
- la protection des territoires des peuples autochtones en risque imminent d'extinction, en premier contact, nomade et semi-nomade, ou hors de contact et en isolement volontaire,
- la pleine application du décret-loi 4633 de 2011,
- le programme des garanties des droits des populations autochtones et plans de sauvegarde culturel,
- ainsi que la formulation d’une politique différenciée des droits de l'Homme.

L’engagement a été atteint pour renforcer la garde autochtone et d'autres structures de protection et de contrôle social et territorial, comme l'articulation entre les différents services de l'Etat avec l’exigence de ne pas poursuivre et criminaliser les responsables et les participants de la MINGA.

Il est à noter que la commission politique nationale a soutenu avec une grande lucidité et clarté les demandes et les propositions politiques, juridiques et techniques, de la Minga, y compris plusieurs en lien avec la société colombienne.

Cependant, il n'y a pas eu d'accord avec le gouvernement sur ​​les points ou principes suivants :

I) Les solutions structurelles concernant les problèmes territoriaux des peuples autochtones
II ) Notre détermination pour que soient exclus les mégaprojets miniers de nos territoires
III ) les politiques de libre- échange ou accords commerciaux (ALE ou TLC) .

Dans tous les cas, les 2 parties ont fait un effort pour laisser les procédures ouvertes, permettant d'avancer sur ces points, par exemple, à travers la mise en place d'une commission mixte avec le gouvernement national.

- L’ONIC demande à ce que soit réexaminé la question des concessions, titres et licences afin d'aboutir à la suspension ou à la révocation, de ceux qui sont en violation avec les droits fondamentaux des autochtones, ainsi que l’adoption complète des mandats constitutionnels sur la consultation préalable (au sujet de) la politique de privatisation des semences.

Le Gouvernement colombien a insisté sur le respect de l'intégration des autochtones participants de la MINGA au Pacte agricole, sous prétexte qu'il y aurait à analyser les aspects institutionnels et les limites des politiques publiques différenciées pour les peuples autochtones.

À cet égard, la politique du Comité national de la Minga a été catégorique en affirmant que la politique agricole avec une approche différenciée devait ouvrir à une consultation et sa mise en œuvre. 

Aussi, la décision de faire partie ou non du Pacte agraire sera prise que dans le cadre du Sommet sur l'Agriculture.

La MINGA continue comme expression sociale, politique et organisée du mouvement Autochtone

Nous vous invitons donc tous à connaître, à vous approprier, exiger et participer à la vérification du respect des accords conclus à la suite de la lutte de cette Minga, et de continuer à revendiquer pour nos droits, et les demandes qui n'ont pas été acceptées par le gouvernement, en soutenant notre action politique sur le plan national, comme international.

LA MINGA se poursuit, pour l'autonomie : VIVE LA SOCIALE autochtone et populaire - La Minga - POUR LA VIE , LA TERRE ET LA SOUVERAINETé !

Informations récentes et complémentaires sur la Colombie :
  • La Colombie devant la CIDH (le 28 octobre et le 1er novembre 2013) pour atteintes au droit de manifester lors du mouvement de grève des paysans et de la société civile (en espagnol) : Cliquez ici !
  • La Cour constitutionnelle rejette une réforme rétrograde de la justice militaire, par Amnesty Internationale - France : Cliquez ici !



Source : ONIC (Colombie)