jeudi 17 octobre 2013

Haïti, quand l'aide alimentaire se fait au profit des Etats-Unis

Un programme d’aide 
alimentaire pour Haïti, 
mais qui aide les fermiers 
des Etats-Unis


Par Alter-Presse 

Malgré les affirmations contraires, un programme d’« essai » de bons alimentaires dans le département de la Grand’Anse, sur la presqu’île sud-ouest d’Haïti, a incité près de 18 000 familles à consommer des denrées importées au détriment de la production locale. De plus, le programme – géré par CARE avec un financement de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et censé venir en aide aux victimes de l’ouragan Tomas qui ont perdu leurs récoltes – n’a débuté que onze mois après le passage du phénomène le 5 novembre 2010. Le programme a été lancé en octobre 2011, alors que la sécurité alimentaire s’améliorait. 

Le rapport « Perspectives sur la sécurité alimentaire » pour la période de juillet à décembre 2011 révèle que des régions de la Grand’Anse étaient « sous pression », mais en ajoutant que « avec la promesse de récoltes plus ou moins satisfaisantes dans la Grand’Anse, le haut Artibonite, et le Sud-Est, les conditions de sécurité alimentaire dans ces régions devraient s’améliorer entre octobre et décembre ». 

Ce rapport compte parmi ceux publiés chaque trois mois par le Réseau de systèmes d’alerte précoce contre la famine (Famine Early Warning System Network, « FEWS NET »), bureau qui relève du gouvernement des États-Unis et prédit la faim et la famine conjointement avec le gouvernement haïtien et l’USAID.

Malgré une amélioration des conditions, CARE a lancé le « Tikè Manje » (« bon alimentaire »), connu plus tard sous le nom de « Kore Lavni Nou » (« Soutenir notre avenir »). Financé par l’USAID, il a eu aussi l’appui de la direction du programme gouvernemental « Aba Grangou » (« À bas la faim »). Après des débuts timides en octobre 2011, le programme a pris pour de bon son envol au printemps 2012 – 16 mois après l’ouragan Tomas – comme a pu le déterminer une enquête réalisée durant une année par Ayiti Kale Je (AKJ).

AKJ a demandé au directeur du programme gouvernemental Aba Grangou pourquoi il avait été permis à CARE de commencer son programme si tard.

« Le projet devait venir en aide aux personnes affectées par l’ouragan Tomas, confie le directeur Jean-Robert Brutus. Au moment où le projet a débuté, la Grand’ Anse avait probablement déjà commencé à récupérer. Mais comme il avait déjà été établi, le gouvernement des États-Unis avait décidé de le mettre en œuvre. »

Quand il a été demandé à CARE pourquoi le choix de la Grand’Anse plutôt que d’autres régions du pays – en particulier le Nord-Ouest, qui connaît habituellement la faim extrême – la coordinatrice du programme, Tamara Shukakidze, déclare que CARE et un autre sous-traitant de l’USAID avaient choisi la Grand’Anse pour effectuer « un essai » après les dégâts causés par l’ouragan. Dans des entrevues avec AKJ, Brutus utilise le mot « expérience. »

Ce programme « est simplement un test dans certaines régions pour voir si nous pouvons le mettre en place partout dans le pays », explique Shukakidze au cours d’une interview au mois de mars 2013, alors que le programme était toujours en cours. À l’époque, CARE espèrait obtenir un contrat pour un prochain programme de « filet de sécurité sociale » financé au coût de US$20 millions par l’USAID, qui comprendra des bons alimentaires, d’après Pierre Seneq, porte-parole de CARE.


Les gens reçoivent des aliments importés, le gouvernement perçoit 10%

Environ 12 000 familles ont été choisies par CARE et des leaders communautaires pour le programme Kore Lavni Nou, d’après l’agence, selon les critères suivants : familles sans ou avec peu de terre, avec deux ou moins d’animaux, ou avec un enfant comme chef de famille ou des membres de la famille handicapés, extrêmement âgés, infectés par le VIH, ou d’autres problèmes.

Chaque bénéficiaire a reçu un bon mensuel d’une valeur de 2 000 gourdes (environ US$46,51) pouvant être honoré chez des marchands spécifiques pour des quantités spécifiques de riz, d’huile végétale, de fèves, de hareng saur importé, de semoule de maïs, de pâtes alimentaires, et de cubes pour bouillon (« Maggi »). 

Les recherches d’AKJ dans plusieurs communes de la Grand’Anse ont révélé que presque tous les produits provenaient de fabricants des États-Unis. (Il n’a pas été possible de visiter tous les magasins de Kore Lavni Nou.)

La législation des États-Unis stipule que presque toute l’aide alimentaire des États-Unis doit avoir été récoltée et transformée aux États-Unis.

Comme pour beaucoup d’autres programmes de coupon alimentaire et de transfert d’argent dans le pays, CARE a signé un contrat avec la compagnie de téléphone cellulaire Digicel pour assurer le transfert de liquidités. En plus de rémunérer la Digicel pour ces services, le programme de CARE doivent verser au gouvernement haïtien 10 % « sur toutes les transactions financières mobiles, y compris les transferts aux bénéficiaires, le paiement au fournisseur de service et le décaissement », selon un rapport de l’USAID de 2013.

Après les dommages causés à certaines exploitations par l’ouragan Sandy dans la Grand’Anse en octobre 2012, CARE a prolongé le programme avec une deuxième phase, intégrant 5 708 personnes à sa liste. Selon Seneq, le porte-parole de CARE, au total 17 708 bénéficiaires de la Grand’Anse ont reçu des bons alimentaires jusqu’à la fin d’août 2013. (Huit mille autres familles des provinces de l’Artibonite et du Nord-Ouest ont également été ajoutées aux listes pour la période d’avril 2013 à fin octobre 2013.)

« Un total de plus de US$5 millions sera directement distribué aux familles en proie à l’insécurité alimentaire », explique Seneq dans un courriel le 18 juin 2013.

Selon le rapport BEST 2013 de l’USAID, CARE a reçu US$7,4 millions pour le programme de la Grand’Anse.


Programme mis en question par des planteurs, des agronomes, et d'autres

Dejoie Dadignac, coordinatrice de Rezo Pwodiktè ak Pwodiktris Agrikòl Dam Mari (ROPADAM – Réseau des producteurs agricoles de Dame-Marie), apprend à AKJ que le programme de bons pour la nourriture représente « une menace terrible » pour les cultivateurs de la Grand’Anse.

ROPADAM est l’une des sept organisations à avoir signé un document de quatre pages pour dénoncer le programme en juillet 2012. Ces organisations déclaraient être choquées de voir que leurs communautés avaient été ciblées puisque, selon des documents du gouvernement « aucune de ces communes n’est classée comme souffrant de faim extrême ».

« Comme tout le monde le sait, la Grand’Anse est un grenier pour les légumes et les fruits, indiquent ces organisations dans leur communiqué de presse. Et nous constatons que ce programme d’aide alimentaire a lieu pendant nos mois de récoltes, au moment où une grande quantité de légumes et de fruits sont en gaspillage. »

Encore plus choquant pour Dadignac et les organisations, la promotion presque exclusive des aliments étrangers. « Dans tous les petits magasins auxquels nous rendons visite, même ceux qui auparavant vendaient du ciment ou de la tôle, on peut apercevoir une enseigne “USAID” explique Dadignac à AKJ en septembre 2012. Dans leurs publicités à la radio, ils affirment distribuer des bananes plantains et de l’arbre à pain aux gens. Mais ce n’est pas ce que nous voyons. Nous voyons du riz, du spaghetti, de l’huile, alors que nos produits sont absents. »

« Nous pensions que d’autres départements viendraient s’approvisionner chez nous, renchérit Dadignac. Nous n’aurions jamais pu imaginer tous ces aliments importés ici ! »

Dans un communiqué de presse en 2012, CARE affirme que le « programme encourage la consommation d’aliments produits localement, dans le respect des traditions, qu’il est facile de se procurer dans toutes les communautés. » Cependant, au cours des visites dans deux communes durant la Phase 1 et deux communes durant la Phase 2, des journalistes de AKJ n’ont pu trouver aucun aliment « produit localement », à part du spaghetti fait en Haïti avec du blé importé, et – dans quelques endroits, mais pas tous – des fèves.

Interrogé pour savoir si CARE utilisait ou comptait avoir recours à des aliments locaux, le porte-parole Pierre Seneq confirme que les aliments utilisés pour les programmes actuels étaient principalement des aliments importés, mais que CARE envisageait de s’approvisionner en aliments locaux pour les programmes futurs.

Jean Robert Brutus, responsable de Aba Grangou, admet aussi que les programmes de la Grand’Anse utilisaient principalement de la nourriture importée. « Tout le monde voulait voir [le programme] utiliser des aliments locaux, mais le marché ne pouvait pas toujours les fournir », explique Brutus à AKJ. Il a également dit qu’il n’est pas possible de forcer les gens à acheter un produit plutôt qu’un autre.

« Nous ne forçons pas les gens qui détiennent des bons à acheter des produits locaux, mais nous les encourageons, et nous encourageons les distributeurs à offrir des produits locaux, déclare Brutus. Nous devons faire un effort pour garantir aux producteurs que leurs produits seront compétitifs par rapport aux produits importés et qu’on les achètera, de façon qu’ils recommencent à produire. »

Brutus n’a pas précisé comment le riz haïtien ou d’autres produits locaux pourraient concurrencer les aliments étrangers fortement subventionnés et/ou produits à moindre coût.

Dans l’intervalle, les agronomes de la Grand’Anse sont tout autant découragés que Dadignac et d’autres cultivateurs. « C’est vrai, il existe des endroits dans la Grand’Anse où les gens ont faim, » reconnaît l’agronome Vériel Auguste.

Vériel est membre d’une coopérative de planteurs. Comme tous les planteurs et les agronomes avec qui AKJ a communiqué, il déplore l’utilisation d’aliments venant de l’étranger pour venir en aide aux gens qui ont faim, étant donné que cela court-circuite la production locale, rend les gens dépendants et, à long terme, contribue à générer encore plus de faim.

« Ils appellent le programme “À bas la faim”, mais d’après moi, c’est un programme “Vive la faim”, » dit-il. Auguste a également souligné que la province dispose de terres cultivables inemployées, en partie à cause de la production à bas prix qui mine la production haïtienne, et en partie parce que les fermiers haïtiens ne reçoivent aucune assistance technique du gouvernement.

« Auparavant, chaque semaine on pouvait voir quatre bateaux remplis de nourriture quitter le port [de Jérémie], et il restait encore de la nourriture sur le wharf ! dit-il. Plus maintenant […] mais la terre est là. Elle peut encore être cultivée. »

L’agronome Jean Wilda Fanor, qui a travaillé dans la Grand’Anse pendant plus de 25 années, répète tout à fait la même chose. « Au lieu d’un programme “ À bas la faim”, qui fait la promotion d’aliments importés, le gouvernement devrait aider au développement du marché national pour permettre aux producteurs de vendre leurs produits, » explique Fanor, qui travaille actuellement pour l’Entraide Protestante Suisse.

Interrogé par AKJ en juin 2013, le chef de la Coordination Nationale de Sécurité Alimentaire (CNSA) a également exprimé des réserves quant aux programmes de bons alimentaires qui favorisent l’accès à des aliments provenant des États-Unis. « L’objectif est de permettre aux gens d’acheter des aliments locaux, dit le directeur de la CNSA, 

Pierre Gary Mathieu. Si des gens qui n’ont pas été correctement ciblés achètent des aliments importés plutôt que locaux, la production est alors pénalisée. »

Mathieu affirme qu’il est au courant de la « déviation » à la Grand’Anse, qui a constitué une « très mauvaise expérience », mais il ajoute qu’il croit qu’elle a été corrigée. Cependant, comme mentionné précédemment, les phases 1 et 2 du programme de CARE étaient identiques.


Bénéficiaires et fournisseurs heureux

Cependant le programme a ses laudateurs. Dans sa publicité, CARE vante son programme, qui a sans doute donné des aliments aux familles. Et bien sûr, les propriétaires de magasins étaient très heureux.

Silvain Julien a indiqué que son commerce est entré dans le programme en mars 2012 – 16 mois après l’ouragan Tomas. « Le programme va très bien, et les gens me demandent s’il va se poursuivre », dit Julien. Son magasin était rempli de sacs de riz Tchako de la coopérative américaine Riceland, l’un des plus importants exportateurs de riz au niveau mondial et l’un des principaux récipiendaires de subventions agricoles des États-Unis. 

Selon Marc Cohen, chercheur principal chez Oxfam, Riceland a recueilli plus de 500 millions de dollars US de Washington entre 1995 et 2010.

Julien affirme que Kore Lavni Nou « vient réellement en aide aux gens […] pas seulement aux bénéficiaires, mais moi aussi, comme homme d’affaires. D’habitude je vendais 50 sacs [de riz], mais à présent j’en vends 100. De sorte que les affaires ont réellement progressé ».

Les bénéficiaires étaient tout aussi enchantés.

AKJ a voulu enquêter afin de savoir si tous les bénéficiaires étaient effectivement des victimes des ouragans Tomas ou Sandy ou s’ils répondaient aux critères établis par CARE. En raison du manque de ressources humaines, il n’a pas été possible de réaliser un sondage avec un échantillon représentatif.

Toutefois, AKJ a pu observer que le Catholic Relief Services (CRS), qui a également mis en œuvre un programme de bons alimentaires dans la région, faisait état d’indices de corruption dans un rapport commandité par l’USAID et transmis lors d’un atelier sur les bons alimentaires en septembre 2012. Selon une présentation PowerPoint du CRS dont a pris connaissance AKJ, une « infiltration partisane des listes de bénéficiaires » compte parmi les nombreux défis.

Tous les bénéficiaires de Kore Lavni Nou n’ont pas accepté de parler ouvertement. Mais dans une demeure à Chambellan, où au moins deux récipiendaires de bons alimentaires vivaient ensemble, 

Marie Edith Dubrevil a été contente de parler. Elle dit se considérer comme quelqu’un qui vit dans la « misère » et explique que sa région était « misérable ». Dubrevil a commencé à recevoir des coupons en juin ou juillet 2012, près de 18 mois après l’ouragan Tomas, grâce à un employé d’église, dit-elle. « De temps à autre, l’un des superviseurs vérifiait si mon nom figurait sur la liste, dit Dubrevil. 

Depuis deux mois, mon nom y figure. Aujourd’hui, grâce au programme, je reçois du riz, et c’est du bon riz […] J’étais incapable de me le permettre, car je suis pauvre, mais à présent, grâce à CARE et USAID (je les applaudis) ma vie a changé. »


Dubrevil et sa tante, Louima Léon - âgée de 89 ans et également une bénéficiaire - disent qu’avant le programme, elles mangeaient principalement du fruit de l’arbre à pain, des bananes plantains, des patates douces, de l’igname et du taro (« malanga »). « Désormais nous mangeons du riz, des fèves et de la semoule de maïs, » dit Léon.


Les importations supplantent les produits locaux

Depuis le séisme, les États-Unis à eux seuls ont fourni US$22,5 millions en bons alimentaires à 179 000 personnes, selon la version 2013 de l’USAID-BEST Analysis, un rapport sur l’aide alimentaire financée par l’USAID produit chaque année.

Alors que le programme de CARE s’appuyait sur de la nourriture importée, certains programmes ont, du moins en partie, fait appel à des aliments produits localement. Le programme de bons alimentaires de CRS à la Grand’Anse a permis aux bénéficiaires d’acheter de l’igname et des patates, d’après le rapport de l’agence, publié à l’occasion de l’atelier de septembre 2012. (AKJ n’a pas été en mesure d’examiner le programme du CRS.)

Un autre rapport, d’Action Contre la Faim (ACF), décrit un programme post-séisme pour 15 000 familles qui ont reçu des bons pour des « aliments frais ». Les commerçants comprenaient les vendeurs ambulants (dont la plupart sont des femmes) de même que des magasins.

D’autres programmes d’aide alimentaire en Haïti ont recours à des aliments produits localement. En 2012, le Programme alimentaire mondial (PAM) a acheté plus de 27% de ses aliments localement, selon le rapport BEST. Le PAM gère également l’achat et la distribution du lait local dans le cadre du programme national de repas scolaires.

Dans leur rapport écrit concernant l’atelier, les représentants d’Aba Grangou Frisnel Désir et Rédjino Mompremier ont exprimé leurs préoccupations, soulignant que les programmes examinés étaient tous à court terme, « sans intégration de la production régionale ni stratégies de sortie. En d’autres mots, une fois le projet achevé, le bénéficiaire retourne à sa situation initiale. »


Désir et Mompremier ont aussi réclamé plus d’attention pour les produits locaux et pour la sensibilisation à la promotion de l’utilisation des produits locaux plutôt qu’importés.


« Les gens qui ont faim accordent plus de valeur sociale aux produits importés, écrivent-ils. L’intégration de produits locaux doit être accompagnée d’autres mesures liées à la production et au transport jusqu’au point de vente à l’avenir. »


Jean-Robert Brutus, dirigeant de Aba Grangou, souligne que tout le monde a « tiré des leçons » du programme de la Grand’Anse. Brutus a promis que le nouveau programme de bons alimentaires fera la promotion des aliments locaux autant que possible et sera « structuré d’une façon qui encourage les producteurs agricoles de la région à produire des aliments ».


« Si [un planteur] sait qu’il existe une garantie que les gens achèteront, il produira, » assure Brutus.

Jusqu’à maintenant, les détails du programme n’ont pas été annoncés, mais, au moment d’écrire ces lignes, il semble que l’actuel Farm Bill des États-Unis sera prolongé encore, ce qui signifie que la plupart des programmes d’aide humanitaire des États-Unis devront utiliser des produits étatsuniens.


Les agronomes Auguste et Fanor ont tous deux fait savoir à AKJ qu’il leur faudra plus qu’une « garantie » aux planteurs de la Grand’Anse pour améliorer leurs résultats. Les deux croient que le gouvernement devait intervenir pour s’occuper des questions structurelles. Mais ni le gouvernement ni les agences étrangères n’ont encore annoncé de grands projets agricoles quelconques qui viseraient à l’accroissement de la production dans la Grand’Anse.

Pendant un tour de son jardin modèle, Auguste parle tout excité du potentiel de la presqu’île. Mais il se montre aussi très soucieux, car d’année en année il voit de plus en plus de gens abandonner leurs champs, fermer leurs clôtures, placarder leurs maisons, et partir vers la capitale.

« Si nous ne nous débarrassons pas des causes structurelles pour essayer de régler nos problèmes […], nous allons devenir comme la Savane Desolée, » s’inquiète Auguste, faisant référence à une région aride située près de la ville des Gonaïves (Nord).

Fanor fait appel au gouvernement pour la construction de routes, pour mettre en place des systèmes d’irrigation et la création de banques de semences. « L’État a un rôle majeur à jouer, » dit-il à AKJ.

Entretemps, les cultivateurs du réseau ROPADAM continuent de planter et de promouvoir leurs produits, comme les « verichip » – semblables aux chips, mais faits avec le fruit de l’arbre à pain (appelé « lam veritab » en créole).


« Nous sommes le grenier d’Haïti, d’après Dadignac. Nous avons un gouvernement qui a abandonné. Il nous faut des agronomes, des techniciens capables de nous aider à produire davantage. Il nous faut des magasins agricoles où nous trouverons des semences et d’autres choses. C’est ce qu’on devrait trouver dans le programme du gouvernement. »

Le 27 Septembre, l’USAID a annoncé le lancement d’un nouveau programme, « Kore Lavi » (« Soutenir la vie »). CARE travaillera avec le Ministère des affaires sociales sur plusieurs volets dont, entre autres, « atteindre environ 250.000 ménages en distribuant des bons d’achat de nourriture », d’après une note de l’USAID.

AKJ a demandé à CARE si le nouveau programme serait comme le programme « essai » dans la Grand’Anse, qui a mis l’accent sur des aliments pour la plupart importés. CARE avait promis une réponse via courriel avant le 5 octobre, mais n’a jamais donné suite. 


Notes :


"Ayiti Kale Je" AKJ (http://www.ayitikaleje.org/) est un partenariat établi entre AlterPresse et la Société pour l’Animation de la Communication Sociale (SAKS http://www.saks-haiti.org/), le Réseau des Femmes Animatrices des Radios Communautaires Haïtiennes (REFRAKA), les radios communautaires et des étudiants de la Faculté des Sciences Humaines/Université d’État d’Haïti.

Source : ALTER-PRESSE (Haïti)