vendredi 4 octobre 2013

Haïti-France, coopérations pour une reconstruction durable

Offrir une de base 
de données de recherches 
aux décideurs 
pour une reconstruction durable
 
Par Alter-presse (Haïti)

Les projets « Evaluation des Impacts du séisme en Haïti (Eisha) » et Kal-Haïti, financés par l’Agence nationale de la recherche (Anr) française viennent d’organiser (les 26 et 27 septembre 2013) un séminaire sur le thème « désastres naturels, impacts sociaux : gestion des risques, reconstruction durable » à Port-au-Prince. Selon les propos de la directrice générale de l’institut haïtien de statistiques et d’informatique (Ihsi), Danilia Altidor, ce séminaire vise à « sensibiliser » des ministères, des organisations internationales, des Ong, des universités, des chercheurs et des étudiants aux « premières analyses de quelques thèmes de l’enquête ainsi qu’aux défis méthodologiques » de la construction de la connaissance de la réalité haïtienne. 

Conditions de vie des ménages, marché du travail et transferts, impacts sociaux économiques et sociaux du séisme sont des éléments de l’ « Enquête sur les conditions de vie des ménages après le séisme (Ecvmas) » qui ont été présentés durant ce séminaire.

« Il s’agit de permettre aux pouvoirs publics et à leurs partenaires internationaux de dégager des recommandations de politiques publiques pour la reconstruction et l’amélioration durable des conditions de vie des ménages durement éprouvés suite au séisme du 12 janvier 2010 », renchérit Altidor.

Les données de l’Ecvmas

L’enquête Ecvmas qui s’est fixée entre autres objectifs l’ « analyse des solidarités inter et intra ménages » a couvert le dernier trimestre de l’année 2012. Elle a reçu le support de la Banque mondiale, de l’Institut de recherche pour le développement et le laboratoire français Développement, institutions et mondialisation (Dial).

Désormais, on sait que la population haïtienne se chiffre à 10,7 millions d’habitants dont 5,6 en milieu rural et 2,3 dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

C’est une population jeune avec une moyenne d’âge de 25 ans. Et nos ménages comptent en moyenne 4.8 personnes.

L’enquête à été menée sur un échantillon de 4,951 ménages, divisés en ménages dans des logements et ménages dans des camps de déplacés.

Kal-Haïti : lieu d’échanges et de dialogues scientifiques et techniques franco-haïtien

Le diplomate français Monsieur Patrick Nicoloso a formé « le vœu que ces rencontres permettent de franchir une étape de cette vulgarisation scientifique et de ce travail d’approfondissement de la possibilité pour Haïti d’utiliser cet outil qu’elle a à sa disposition ».

L’outil en question est la base de données Kal-Haïti constituée d’images de télédétection et complétée par des données complémentaires telles des « mesures in situ, images, cartes, modèles, rapports, données statistiques ».

KAL-Haiti « est mis à la disposition de décideurs de la reconstruction et scientifiques sous une forme exploitable et aisément accessible grâce à un serveur web ».

Des données multimodales et multi-sources, une sélection conjointe des données et projets, accès gratuit sous conditions sont les caractéristiques de cette « ressource exploratoire et collaborative », informe Delphine Fontannaz du Centre national (français) d’études spatiales (Cnes), leader du consortium gérant le projet Kal-Haïti.

Ce consortium est constitué du Cnes, du Service régional de traitement d’images et de télédetection (Sertit) de l’Université de Strasbourg, du Centre d’études techniques du Sud-Ouest, au titre du pôle d’applications satellitaires du Ministère (français) de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (Medde) et du Bureau de recherches géologiques et minières.

Il est vu comme « quelque chose d’extraordinaire » par l’ambassadeur Nicoloso car c’est « une démarche collaborative, une chaine d’acteurs (qui) conjuguent leurs efforts pour que Haïti soit moins vulnérable et qu’Haïti ait à sa disposition des outils de décision et de prévention ».

Kal-Haïti est forte d’une communauté diversifiée de contributeurs français et haïtiens. Des scientifiques sont mis en rapport avec des utilisateurs finaux de la base de données tels la Croix Rouge, l’Unitar/Unosat de l’organisation des Nations Unies, le Centre national de l’information géospatiale (Cnigs Haïti) et le comité interministériel de l’aménagement du territoire.

« Ces ressources ne doivent pas seulement être l’apanage des scientifiques – ce qui serait dommageable – car il est capital que la communauté au sens le plus large s’empare de la démarche scientifique de façon à transformer chaque institution et chaque individu en un acteur mieux informé, mieux outillé, mieux armé pour gérer des risques majeurs », préconise Nicoloso.

En tout cas, si les deux projets semblent avoir « apporté des outils nouveaux pour des études d’impacts des catastrophes et du soutien en termes de données », demeure pendante la question de comment pérenniser les bases de données de Kal-Haiti et de Eisha au-delà du financement de l’Anr en s’assurant leur pleine appropriation par les acteurs haïtiens.

Le président du conseil d’administration du campus Henry Christophe de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), Jean-Marie Théodat, la directrice de la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal), Michelle Duvivier Pierre-Louis, le recteur de l’université Quisqueya, Jacky Lumarque, ont pris part à la cérémonie de lancement.

Complément d'information et source de Haïti Press Network du 2 juillet 2003 :

Le nouvel ambassadeur de la France en Haïti Patrick Nicoloso a promis mardi lors de sa première rencontre avec la presse, de poursuivre et de développer la coopération entre Haïti et la France. Le diplomate français dit s’engager à redonner un nouveau souffle aux relations d’affaires entre les deux pays, qui selon lui, ne fonctionnent pas très bien actuellement.

« J’arrive ici avec la volonté de poursuivre et développer la coopération entre la France et Haiti », a déclaré le nouveau représentant de la France en Haiti M. Patrick Nicoloso tout en se félicitant de la contribution française en Haiti après le séisme du 12 janvier 2010.

M. Nocoloso a indiqué qu’il va mettre en œuvre une feuille de route qui a agréée par les autorités des deux pays lors de la dernière visite du ministre français de la coopération Pascal Canfin en octobre dernier.

Quatre grandes axes de coopération ont été définies dans ce plan d’action, a informé l’ambassadeur français. Il s’agit du renforcement du système éducatif, le renforcement des capacités de l’état haïtien et la consolidation de la gouvernance démocratique, l’exécution des grands projets d’infrastructure, et le  soutien à un développement durable pour une plus grande cohésion sociale dans le pays.

Le diplomate français affirme avoir déjà rencontré  la chambre de commerce franco-haïtienne en vue de redonner un souffle à une relation économique et commerciale entre les deux pays qui, selon lui,  « est un peu basse actuellement ».

En ce qui attrait aux élections, M. Nicoloso dit souhaiter qu’elles se réalisent dans le délai prévu. Tout en écartant toute idée d’ingérence de la France dans les affaires internes d’Haiti, l’ambassadeur français promet tout le soutien de son pays dans le cadre de l’organisation du prochain scrutin.

Patrick Nicoloso qui occupait cette même fonction au Soudan avant son arrivée en Haiti, est venu remplacer Didier Lebret, l’ancien ambassadeur français dans le pays.


Source : AlterPresse (Haïti)