aux décideurs
pour une reconstruction durable
Les projets « Evaluation des Impacts du séisme en Haïti (Eisha) » et Kal-Haïti, financés par l’Agence nationale de la recherche (Anr) française viennent d’organiser (les 26 et 27 septembre 2013) un séminaire sur le thème « désastres naturels, impacts sociaux : gestion des risques, reconstruction durable » à Port-au-Prince. Selon les propos de la directrice générale de l’institut haïtien de statistiques et d’informatique (Ihsi), Danilia Altidor, ce séminaire vise à « sensibiliser » des ministères, des organisations internationales, des Ong, des universités, des chercheurs et des étudiants aux « premières analyses de quelques thèmes de l’enquête ainsi qu’aux défis méthodologiques » de la construction de la connaissance de la réalité haïtienne.
Conditions de vie des ménages, marché du travail et transferts,
impacts sociaux économiques et sociaux du séisme sont des éléments de l’
« Enquête sur les conditions de vie des ménages après le séisme
(Ecvmas) » qui ont été présentés durant ce séminaire.
« Il s’agit de permettre aux pouvoirs publics et à leurs partenaires
internationaux de dégager des recommandations de politiques publiques
pour la reconstruction et l’amélioration durable des conditions de vie
des ménages durement éprouvés suite au séisme du 12 janvier 2010 »,
renchérit Altidor.
Les données de l’Ecvmas
L’enquête Ecvmas qui s’est fixée entre autres objectifs l’ « analyse
des solidarités inter et intra ménages » a couvert le dernier trimestre
de l’année 2012. Elle a reçu le support de la Banque mondiale, de
l’Institut de recherche pour le développement et le laboratoire français
Développement, institutions et mondialisation (Dial).
Désormais, on sait que la population haïtienne se chiffre à 10,7
millions d’habitants dont 5,6 en milieu rural et 2,3 dans la zone
métropolitaine de Port-au-Prince.
C’est une population jeune avec une moyenne d’âge de 25 ans. Et nos ménages comptent en moyenne 4.8 personnes.
L’enquête à été menée sur un échantillon de 4,951 ménages, divisés en
ménages dans des logements et ménages dans des camps de déplacés.
Kal-Haïti : lieu d’échanges et de dialogues scientifiques et techniques franco-haïtien
Le diplomate français Monsieur Patrick Nicoloso a formé « le vœu que ces rencontres
permettent de franchir une étape de cette vulgarisation scientifique et
de ce travail d’approfondissement de la possibilité pour Haïti
d’utiliser cet outil qu’elle a à sa disposition ».
L’outil en question est la base de données Kal-Haïti constituée
d’images de télédétection et complétée par des données complémentaires
telles des « mesures in situ, images, cartes, modèles, rapports, données
statistiques ».
KAL-Haiti « est mis à la disposition de décideurs de la
reconstruction et scientifiques sous une forme exploitable et aisément
accessible grâce à un serveur web ».
Des données multimodales et multi-sources, une sélection conjointe
des données et projets, accès gratuit sous conditions sont les
caractéristiques de cette « ressource exploratoire et collaborative »,
informe Delphine Fontannaz du Centre national (français) d’études
spatiales (Cnes), leader du consortium gérant le projet Kal-Haïti.
Ce consortium est constitué du Cnes, du Service régional de
traitement d’images et de télédetection (Sertit) de l’Université de
Strasbourg, du Centre d’études techniques du Sud-Ouest, au titre du pôle
d’applications satellitaires du Ministère (français) de
l’environnement, du développement durable et de l’énergie (Medde) et du
Bureau de recherches géologiques et minières.
Il est vu comme « quelque chose d’extraordinaire » par l’ambassadeur
Nicoloso car c’est « une démarche collaborative, une chaine d’acteurs
(qui) conjuguent leurs efforts pour que Haïti soit moins vulnérable et
qu’Haïti ait à sa disposition des outils de décision et de prévention ».
Kal-Haïti est forte d’une communauté diversifiée de contributeurs
français et haïtiens. Des scientifiques sont mis en rapport avec des
utilisateurs finaux de la base de données tels la Croix Rouge,
l’Unitar/Unosat de l’organisation des Nations Unies, le Centre national
de l’information géospatiale (Cnigs Haïti) et le comité
interministériel de l’aménagement du territoire.
« Ces ressources ne doivent pas seulement être l’apanage des
scientifiques – ce qui serait dommageable – car il est capital que la
communauté au sens le plus large s’empare de la démarche scientifique de
façon à transformer chaque institution et chaque individu en un acteur
mieux informé, mieux outillé, mieux armé pour gérer des risques
majeurs », préconise Nicoloso.
En tout cas, si les deux projets semblent avoir « apporté des outils
nouveaux pour des études d’impacts des catastrophes et du soutien en
termes de données », demeure pendante la question de comment pérenniser
les bases de données de Kal-Haiti et de Eisha au-delà du financement de
l’Anr en s’assurant leur pleine appropriation par les acteurs haïtiens.
Le président du conseil d’administration du campus Henry Christophe
de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), Jean-Marie Théodat, la directrice
de la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal), Michelle Duvivier
Pierre-Louis, le recteur de l’université Quisqueya, Jacky Lumarque, ont
pris part à la cérémonie de lancement.
Complément d'information et source de Haïti Press Network du 2 juillet 2003 :
Le nouvel ambassadeur de la France en Haïti Patrick Nicoloso a promis mardi
lors de sa première rencontre avec la presse, de poursuivre et de
développer la coopération entre Haïti et la France. Le diplomate
français dit s’engager à redonner un nouveau souffle aux relations
d’affaires entre les deux pays, qui selon lui, ne fonctionnent pas très
bien actuellement.
« J’arrive ici avec la volonté de
poursuivre et développer la coopération entre la France et Haiti », a
déclaré le nouveau représentant de la France en Haiti M. Patrick
Nicoloso tout en se félicitant de la contribution française en Haiti
après le séisme du 12 janvier 2010.
M. Nocoloso a indiqué qu’il va mettre en œuvre une feuille de route qui a agréée par
les autorités des deux pays lors de la dernière visite du ministre
français de la coopération Pascal Canfin en octobre dernier.
Quatre grandes axes de coopération
ont été définies dans ce plan d’action, a informé l’ambassadeur
français. Il s’agit du renforcement du système éducatif, le renforcement
des capacités de l’état haïtien et la consolidation de la gouvernance
démocratique, l’exécution des grands projets d’infrastructure, et le
soutien à un développement durable pour une plus grande cohésion
sociale dans le pays.
Le diplomate français affirme avoir déjà
rencontré la chambre de commerce franco-haïtienne en vue de redonner
un souffle à une relation économique et commerciale entre les deux pays
qui, selon lui, « est un peu basse actuellement ».
En ce qui attrait aux élections, M.
Nicoloso dit souhaiter qu’elles se réalisent dans le délai prévu. Tout
en écartant toute idée d’ingérence de la France dans les affaires
internes d’Haiti, l’ambassadeur français promet tout le soutien de son
pays dans le cadre de l’organisation du prochain scrutin.
Patrick Nicoloso qui occupait cette même
fonction au Soudan avant son arrivée en Haiti, est venu remplacer
Didier Lebret, l’ancien ambassadeur français dans le pays.
Source : AlterPresse (Haïti)