Des centaines
de personnes déplacées
prises au piège
des expulsions forcées
Par Amnesty International - France
En Haïti, des centaines de personnes
qui s’étaient retrouvées sans abri après le séisme de janvier 2010 sont
victimes d’une opération violente visant à les expulser de force de
leurs abris de fortune, à laquelle participent des policiers. Les habitants de Lanmè Frape, un secteur de Canaan, une zone
d’habitat précaire située sur le territoire de la municipalité de
Cabaret (banlieue nord de Port-au-Prince, la capitale), ont vu leurs
modestes logements détruits à plusieurs reprises par des policiers
accompagnés d'hommes armés. Prenez 1 minute de votre temps : signez la pétition !
200
familles vivent encore dans la zone de Lanmè Frape, sur les 600 qui y
étaient installées avant le début des expulsions forcées.
Haïti : mettez fin aux expulsions violentes des familles déplacées. Ecrivez au ministre de la Justice SIGNEZ !
Ils ont expliqué à Amnesty International
avoir été attaqués plus de 10 fois au cours des 18 derniers mois.
Plusieurs d’entre eux auraient également été arrêtés pour des motifs
fallacieux et maintenus jusqu’à un mois en détention.
D’après les habitants, des policiers accompagnés d’hommes armés sont
arrivés le 31 août et ont commencé à détruire leurs abris. Ils sont
revenus le 4 septembre avec un tracteur et les démolitions se sont
poursuivies.
Au total, 393 logements ont été détruits. Le 18 septembre,
les abris que les habitants étaient parvenus à reconstruire ont de
nouveau été démolis par des policiers et des hommes armés. À chaque
fois, les biens des résidents ont été volés, y compris des matériaux de
construction et des marchandises. Les résidents dépendent de la vente de
ces marchandises pour vivre.
Le secteur de Lanmè Frape fait partie d’un ensemble de terrains déclaré d’« utilité publique » deux mois après le séisme de 2010 par le gouvernement de l’époque. Des dizaines de milliers de personnes ayant perdu leur foyer lors du tremblement de terre se sont installées là, mais beaucoup sont confrontées à des expulsions forcées à l’initiative de personnes affirmant être propriétaires de ces terres.
Les habitants de Lanmè Frape
ont expliqué à Amnesty International qu’ils n’avaient jamais reçu
d’avis d’expulsion. Ils ont porté plainte auprès du parquet, de la
police, du ministère de la Justice et du Sénat. Ils ignorent toutefois
si une enquête a été ouverte.
Source et crédits photos : Amnesty International