jeudi 10 octobre 2013

Venezuela, le président Nicolas Maduro bientôt destitué ?

Nicolas Maduro 
sous la menace 
d’un coup d’état  ?




Par Fanny Ketzman – Notes et traduction de Libres Amériques

Derrière les mensonges assez grossiers des uns et des autres, voilà que pointe une hypothèse qui n’est pas absurde, mais à prendre avec distance. Il serait possible qu’un coup d’état se déroule dans les jours à venir au Venezuela, ou que le président Nicolas Maduro face aux pressions de l’armée soit amené à se démettre de ses fonctions de deuxième président de la République Bolivarienne du Venezuela. Suite, aux déclarations de Nicolas Maduro sur un présumé coup d’état en interne et sous la coupe du grand méchant Obama et ses mercenaires de la CIA ou diplomates, ce billet d’opinion paru dans l’hebdomadaire Semana, mérite une attention certaine.

Va-t-il se dérouler un coup d’état au Venezuela  (dans les jours à venir) ?

Les rumeurs sont grandissantes sur le fait que Diosdado Cabello préparerait un coup d’état contre Nicolas Maduro et qu’il s’agirait d’une question de jours. 

Le 25 septembre dernier, Nicolas Maduro et un groupe de plus de 120 personnes attendaient à Vancouver (Canada) les avions militaires devant les transporter à New York, pour l’intervention du président vénézuélien à l’assemblée générale des Nations Unies (ONU). Ils venaient d’un périple de 5 jours en Chine. Mais le président Maduro a décidé subitement de revenir à Caracas, où l’attendaient d’« importantes affaires » à résoudre.

Selon Roger Noriega, ancien ambassadeur étasunien à Caracas, Nicolas Maduro craignait qu’un coup d’état, soit organisé en son absence, plus encore avec les déclarations de Diosdado Cabello, le président de l’Assemblée nationale, pour qui « Maduro se rendra en Chine et il va revenir et retrouvera le pays sans coup d’état. » (et aussi déclaré qu’il ne voulait pas du pouvoir…)

L’analyste Marianella Salazar a écrit sur son blog un article se nommant « Pour la conscience » : «  Il est ressenti dans le climat actuel, sur les marchés, dans les files pour  attraper un chariot ou payer dans un supermarché… dans n’importe quel moyen de transport en commun, tout le monde parle de la même chose : de l’incompétence, du chaos, du désastre de l’économie, de l’effondrement dans le pays. Les gens ont pour convictions que cette situation est insoutenable et que l’on ne peut continuer ainsi, que quelque chose va se passer, et c’est imminent. »

Le président (en photo avec Cabello) présenterait sa « démission » de manière « concertée » avec les militaires, prétextant sa nationalité colombienne. Jusqu’à présent, il n’a pas présenté de certificat de naissance pour faire taire les rumeurs, sur le fait qu’il serait né à Cucuta ou à Bogota. Sa mère est colombienne (quel crime…).

Le pays est (dans un état critique), « l’argent ne permet plus d’acheter l’indispensable, ceci ressemble chaque fois plus à l’état de misère dont souffrent les Cubains », affirme Madame Salazar. Il y a une semaine, le directeur de l’Institut National des Statistiques, Monsieur Elias Eljuri   déclarait que le salaire minimum n’arrivait pas à couvrir les dépenses des achats de base et admettait  « qu’ « il était (ou priait les) cieux devant les revenus ».

Des signaux comme la militarisation des groupes des Réserves du Bicentenaire dans tout le pays indiquent que, le gouvernement se prépare à ce qui va (ou risque) venir. Par conséquent, Nicolas Maduro, sachant ce qui se passe dans la ruche des Forces armées, il voyage sur les avions de (la compagnie) Cubana de Avación. Il craint que les militaires vénézuéliens ne l’abandonnent sur le bas-côté (ou bien l’expression populaire : le mettent en rade… ou en carafe).

Sur les avions avec le drapeau et l’équipage cubain, il a la garantie que s’il retourne au Venezuela, c’est qu’il en est de l’intérêt de Fidel et Raul Castro.

Selon Mr Roger Noriega « son contrôle sur le pouvoir est si fragile, qu’il ne peut s’offrir le luxe de négliger sa propre maison. Le péché originel de Maduro, c’est qu’il ne détient aucune légitimité aux yeux des Vénézuéliens de tous les spectres politiques ».

Du côté de l’opposition traditionnelle, il est connu que Maduro est illégitime, parce qu’« il a détourné les élections ». Mais les chavistes mêmes soutiennent déjà qu’au Venezuela, il n’existe pas de gouvernement « chaviste », parce que Maduro le doit en raison de sa loyauté aux frères Castro. Il est difficile de nier, que tout ce que Maduro dispose, il le doit à la Havane.

Selon Mr Noriega  « des membres des services secrets cubains ont vu en Maduro un personnage malléable et facile à contrôler. Maduro était un personnage de confiance, il a vu comment les médecins cubains ont commis des erreurs irréparables dans le traitement du cancer de Chavez ». Sinon et en plus de tout cela, Mr Noriega affirme, que Maduro a été témoin de comment il a été pratiqué une euthanasie sur Chavez dans un hôpital de La Havane, où il mourut.

Hugo Chavez admirait Fidel Castro et adoptait les conseils du leader de la Révolution, mais il pouvait en contrôler l’ingérence. Maduro n’est pas capable de faire de même. Ses rivaux au sein du régime – dont beaucoup étaient des frères d’armes de Chavez (et de lutte au sein du Mouvement Bolivarien Révolutionnaire 200) – probablement, espèrent ne pas être contrôlés, comme (« les cubains ») le font avec Maduro.

Carlos Peñaloza est un général à la retraite de l’armée vénézuélienne, il fut celui qui a arrêté Chavez lors du coup d’état raté de 1992. Dans un entretien réalisé par Jaime Baily à la question : « Quel pourcentage du haut commandement militaire n’est pas totalement subordonné à Maduro et Cabello ?

Mr Peñaloza a répondu, « Il est difficile de donner des chiffres exacts, mais pour le moins, il est su, que tous les généraux du haut commandement ne sont pas d’accord, avec ce qui se passe actuellement. ». Au point que Maduro fut dans l’obligation de solliciter le commandement des forces armées, pour qu’ils signent un document où ils s’engageraient à le maintenir au pouvoir et parce qu’il avait été « nommé par Chavez », et je ne sais pas, s’ils ont signés. »

Monsieur Carlos Peñazola a souligné que « face à une révolution de la part de la population, l’armée n’aiderait pas Maduro. « Les forces armées n’ont jamais été « Maduriste », peut être "chaviste" quelque temps. Maduro est une honte nationale, je crois que cela doit l’être jusque dans sa famille. ».

Selon Mr Peñaloza, Diosdad Cabello (le président de l’AN) peut virer Maduro, pratiquement quand il le veut, il dispose du pouvoir militaire (et la main sur le Psuv et les élus) et économique et des fonds. Pour une raison, que nous n'avons pas été en mesure de définir, lui aussi est en train  d’espérer le moment (clef) pour faire le coup d’état. Et il a terminé en disant : « Il existe un secteur de l'opposition qui a plus peur de Cabello que de Maduro ».

Cette semaine, le haut commandement militaire se réunira avec Diosdado Cabello pour trouver une solution à la grave crise que traverse le pays. Il serait proposé à José Gregorio Vielma Mora, actuel gouverneur (de l’état) du Tachira et militaire à la retraite, en tant que président de transition.
En accord avec cette analyse, la sortie de Maduro serait une question de jours. Au moment que Diosdado Cabello choisira comme le plus approprié. Ce qui est impossible à prévoir et si ce (climat) sera encore pire pour le peuple vénézuélien ?

Notes en complément de l’article :

Mis en lien avec les récentes déclarations pas vraiment crédibles, ou surtout invérifiables de Nicolas Maduro sur un présumé coup d’état contre sa personne, laisse entrevoir un autre scénario à la lecture de cet article.  Faut-il lui accorder une confiance aveugle ? Oui sur le climat ambiant au Venezuela, avec beaucoup de distance concernant l’ancien ambassadeur étasunien, mais cela tient bigrement la route. Mais il est important que nous sommes là dans un domaine proche de la fiction et que ces propos très politiques et probablement engagés sont à lire bien attentivement et à ne pas prendre au pied de la lettre.

Et si c’était le cas, si un coup d’état éclatait, oui il y aurait de quoi s’inquiéter du sort de la population vénézuélienne, qui doit déjà faire face à un Etat en pleine crise sociale et économique. Et qu’il serait temps de remettre sur les bons en rail le pays (Chavez revient, ils sont devenus fous… !) et sans agir contre les lois du Venezuela et les textes internationaux, qui doivent normalement protégée Nicolas Maduro, comme président légitime et reconnu en tant que tel par la communauté internationale.


Source de l'article : Semana.com (Colombie)