Les agriculteurs
face à la concentration
des
terres
Par Servindi – Notes et traduction de Libres Amériques
Madame Julia Cuadros, lors du forum organisé par la
Confédération Nationale Agraire (CNA) pour son 39ème anniversaire,
la responsable de l’association de la « CooperAcción » a déclaré que
plus de « 40% des conflits sociaux dans le pays, le sont à cause des
activités d’extraction ».
L’événement s’est réalisé au sein Congrès de la République, le 3 octobre
2013. Mme Julia Cuadros a précisé que « les activités d’extraction au
Pérou avaient augmenté de façon exponentielle » et les concessions
minières avaient augmenté de 400% dans les vingt dernières années.
Plus de 40% des conflits sociaux au Pérou le sont en raison des
activités d’extraction et au moins 20% du territoire est sous le contrôle des
entreprises.
La raison étant que, lors des deux dernières décennies,
selon des précisions, les concessions sont passées de 7 à 26 millions
d’hectares dans le pays (260.000 km2 ou 20% du territoire du Pérou).
De la même
manière, elle a déclaré que
« 70% du territoire national était consacré (ou ouvert) aux
hydrocarbures : pétrole et gaz ». Sur ces 70 % du territoire, 21 % sont des concessions
minières, selon une information officielle de l’Institut Géologique, Minier et
Métallurgique de juin 2013.
Monsieur Antolín Huáscar (photo à la une), président de la CNA, a averti à
son tour sur le danger rencontré par les petits agriculteurs du Pérou en raison
des politiques gouvernementales, du président Ollanta Humala. Il a lancé une
alerte sur le projet de loi n°2462, réduisant la quantité de votes nécessaires
à l’intérieur des communautés montagnardes pour disposer de leurs terres.
De la même manière, il a averti du danger de l’augmentation
de la monoculture (bois de culture rapide, palmiers à huile, et le soja
notamment en forêt amazonienne), enrichissant une minorité et portant préjudice
aux agriculteurs.
Madame Huáscar Flores reconnaît le rôle assumé par les
femmes concernant la biodiversité et elle a critiqué l’attitude du président et
mandataire Humala-Tasso, – signalant – qu’ il est en train de permettre aux
mêmes entreprises de décider s’il est possible d’agir (ou de procéder) ou pas.
A un moment, Mme Flores a mis l’accent sur l’agriculture
soutenable (ou durable) des populations, qui ont comme réalités et natures, ce
qui est social, économique, productif, culturel et politique, et que les
autorités devraient mettre au sein de leur agenda.
Lors de cette rencontre se trouvait aussi Monsieur Roger
Rumrrill, journaliste, écrivain et expert de l’Amazonie et des peuples
amérindiens (ou autochtones), il a prévenu du danger de la concentration des
terres dans le pays.
« Il ne s’agit pas seulement de la concentration des
terres, il existe aussi une concentration de la production, de la
commercialisation, de la transformation… 3 entreprises contrôlent toute la
production du lait, de l’huile, du café et du cacao ».
L’expert de l’Amazone a expliqué que dans le contexte de
cette nature, le « Buen Vivir » est impossible, déjà que « la condition
fondamentale, pour que soit attribuée la terre est la justice, et
l’équité », comme il a mis en relief.
Mr Rumrrill Roger a déclaré, par ailleurs, que le « Buen Vivir » (le droit au bien être) n'était pas possible, alors que les droits des peuples andins et amazoniens étaient violés. Il a cité quelques cas, dans lesquels des droits importants ont été négligés, comme la consultation préalable.
Pour sa part, la parlementaire Madame Veronika Mendoza
interrogé sur la politique actuelle du gouvernement où il est appliqué « une
centralisation excessive de la promotion des activités extractives », au
détriment des petites exploitations agricoles.
Elle a souligné que 70% de la
nourriture, que les Péruviens, nous consommons tous les jours viennent de ce «
secteur oublié par l'État ».
Sur l'impact ayant
été à l'origine l'exploitation minière et d'autres activités
extractives, le législateur a annoncé, que cette année, il avait prévu de
soumettre un projet de loi pour institutionnaliser le suivi des communautés.
Mme Mendoza a souligné l'importance des politiques publiques, pour que les
peuples et les communautés originaires disposent des moyens de travailler dans
une perspective interculturelle.
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Source : SERVINDI