mercredi 16 octobre 2013

Pérou, concentration des terres et des productions agricoles

Les agriculteurs 
face à la concentration 
des terres

  
Par Servindi – Notes et traduction de Libres Amériques

Madame Julia Cuadros, lors du forum organisé par la Confédération Nationale Agraire (CNA) pour son 39ème anniversaire, la responsable de l’association de la « CooperAcción » a déclaré que plus de « 40% des conflits sociaux dans le pays, le sont à cause des activités d’extraction ».  L’événement s’est réalisé au sein Congrès de la République, le 3 octobre 2013. Mme Julia Cuadros a précisé que « les activités d’extraction au Pérou avaient augmenté de façon exponentielle » et les concessions minières avaient augmenté de 400% dans les vingt dernières années. 

Plus de 40% des conflits sociaux au Pérou le sont en raison des activités d’extraction et au moins 20% du territoire est sous le contrôle des entreprises. 

La raison étant que, lors des deux dernières décennies, selon des précisions, les concessions sont passées de 7 à 26 millions d’hectares dans le pays (260.000 km2 ou 20% du territoire du Pérou). 

De la même manière, elle a déclaré que  « 70% du territoire national était consacré (ou ouvert) aux hydrocarbures : pétrole et gaz ». Sur ces 70 % du territoire, 21 % sont des concessions minières, selon une information officielle de l’Institut Géologique, Minier et Métallurgique de juin 2013.

Monsieur Antolín Huáscar (photo à la une), président de la CNA, a averti à son tour sur le danger rencontré par les petits agriculteurs du Pérou en raison des politiques gouvernementales, du président Ollanta Humala. Il a lancé une alerte sur le projet de loi n°2462, réduisant la quantité de votes nécessaires à l’intérieur des communautés montagnardes pour disposer de leurs terres.

De la même manière, il a averti du danger de l’augmentation de la monoculture (bois de culture rapide, palmiers à huile, et le soja notamment en forêt amazonienne), enrichissant une minorité et portant préjudice aux agriculteurs.

Madame Huáscar Flores reconnaît le rôle assumé par les femmes concernant la biodiversité et elle a critiqué l’attitude du président et mandataire Humala-Tasso, – signalant – qu’ il est en train de permettre aux mêmes entreprises de décider s’il est possible d’agir (ou de procéder) ou pas.

A un moment, Mme Flores a mis l’accent sur l’agriculture soutenable (ou durable) des populations, qui ont comme réalités et natures, ce qui est social, économique, productif, culturel et politique, et que les autorités devraient mettre au sein de leur agenda.

Lors de cette rencontre se trouvait aussi Monsieur Roger Rumrrill, journaliste, écrivain et expert de l’Amazonie et des peuples amérindiens (ou autochtones), il a prévenu du danger de la concentration des terres dans le pays.

«  Il ne s’agit pas seulement de la concentration des terres, il existe aussi une concentration de la production, de la commercialisation, de la transformation… 3 entreprises contrôlent toute la production du lait, de l’huile, du café et du cacao ». 

L’expert de l’Amazone a expliqué que dans le contexte de cette nature, le « Buen Vivir » est impossible, déjà que « la condition fondamentale, pour que soit attribuée la terre est la justice, et l’équité », comme il a mis en relief.

Mr Rumrrill Roger a déclaré, par ailleurs, que le « Buen Vivir » (le droit au bien être) n'était pas possible, alors que les droits des peuples andins et amazoniens étaient violés. Il a cité quelques cas, dans lesquels des droits importants ont été négligés, comme la consultation préalable.

Pour sa part, la parlementaire Madame Veronika Mendoza interrogé sur la politique actuelle du gouvernement où il est appliqué « une centralisation excessive de la promotion des activités extractives », au détriment des petites exploitations agricoles. 

Elle a souligné que 70% de la nourriture, que les Péruviens, nous consommons tous les jours viennent de ce « secteur oublié par l'État ».

Sur l'impact ayant  été à l'origine l'exploitation minière et d'autres activités extractives, le législateur a annoncé, que cette année, il avait prévu de soumettre un projet de loi pour institutionnaliser le suivi des communautés. Mme Mendoza a souligné l'importance des politiques publiques, pour que les peuples et les communautés originaires disposent des moyens de travailler dans une perspective interculturelle.

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Source : SERVINDI