fait baisser le
nombre
d’interruption de grossesse
en Uruguay
Par OTRAMÉRICA et Laurie Fachaux (RFI) – Notes et traduction de Libres Amériques
C’était en Amérique latine et dans les Caraïbes, le samedi
28 août 2013, la journée en faveur de l’avortement libre, à cette occasion, il
faut souligner les avancées survenues en Uruguay. Ce qui reste en ce domaine
une exception avec Cuba, même s’il existe dans d’autres pays comme le Venezuela
et l’Argentine, l’avortement thérapeutique, il est limité à des cas très précis
(mise en danger de la vie de la mère, malformation du foetus ou viol par
exemple). Et ne permettant pas aux femmes de choisir ou pas de mettre au monde
un enfant et selon leur choix ou volonté propre.
Il faudrait reprendre l’idée que développait le professeur
Albert Jacquard à ce sujet, quand il affirmait qu’il était contre l’avortement,
mais pour son remboursement… L’article d’Otramérica est plus qu’illustratif des
raisons existantes à dépénaliser l’avortement et le rendre libre.
L’interdiction stricte est et pas seulement en ce domaine,
un pur contresens social et qui va l’encontre des droits des femmes à une aide
et planification de leurs besoins en matière de contraception. Le contre du
professeur Jacquard marquait simplement l’idée que mettre fin à une grossesse
est un choix difficile et qu’il ne se prend pas à la légère, et son
remboursement une nécessité, car il s’agit avant tout d’un acte médical et d’un
accès à un soin à caractère universel.
C’est un vieil argument des pro-natalistes (ou en défaveur
de l’avortement libre) qui s’effondre en seulement 6 mois de légalisation en
Uruguay, le nombre d’avortement diminue massivement et surtout les risques de
décès de femmes tombent à zéro en cas d’avortement mené par un service de santé
et de soin légal. De fait la santé des femmes est mieux encadrée si l’état
prend en charge son accompagnement hospitalier et son information auprès des
femmes en âge de procréer.
Il est intéressant, de comprendre par ailleurs, ce qui se passe
au Chili et de découvrir une interdiction totale date du régime dictatorial de
Pinochet, et comment depuis 1990 la parti démocrate chrétien fait l’impasse
même sur l’avortement thérapeutique qui avait existé de 1931 à 1973 au Chili.
Il est probable qu’une nouvelle majorité d’ici quelque temps et après les
élections prochaines aura à répondre sur cette question et qui fait de ce pays
est un des plus rétrogrades et allergiques à la question. Morale chrétienne et
pudibonde oblige.
Il est fait part dans un document sonore de RFI Radio (le
lien après l’article sur l’Uruguay six mois par ès la légalistation) d’une
proposition de loi sur l’avortement actuellement en discussion, proposée par un
élu socialiste, mais il faudra attendre après cette échéance pour espérer un
changement concret, qui sait qu’une femme à la tête du pays (Madame Bachelet)
n’oubliera pas ces concitoyennes et qu’ils sera véritablement mis fin aux
pratiques obscurantistes de l’ancienne dictature.
Uruguay : La loi sur l’avortement diminue à zéro la mortalité
féminine associée à la pratique - par Otramérica
Depuis que s’applique la loi sur l’avortement en Uruguay, en
décembre dernier (2012) la mortalité a chuté à zéro pour les femmes ayant
pratiqué une interruption de grossesse. Associé aux politiques publiques
éduquant à la santé sexuelle et reproductive, de même dans ce pays se trouve
l’un des plus faibles nombres d’avortements pratiqués dans le monde. En
décembre 2012 a été légalisé l’avortement en Uruguay, et depuis il n’a pas été
enregistré de femmes décédées l’ayant pratiqué jusqu’au mois de mai de cette
année.
Jusqu’à ce mois, il a dénombré 2550 avortements – pour une
moyenne 426 par mois, - et il n’y a pas eu de femmes mortes, ni complications
associées, depuis qu’il est pratiqué dans le cadre de la loi et des centres
d’aides ou de suivis.
Selon une information officielle et citée par diverses
sources, il se serait réaliser autour de 10 avortements pour 1000 femmes en âge
de se reproduire, face à plus de 40 pour mille pour ce qui était estimé entre
1995 et 2012, ce qui signifie que l’Uruguay serait l’un des pays avec le plus
bas taux d’avortement au monde.
Le Sous-secrétaire du Ministère de Santé Publique (MSP),
Monsieur Leonel Briozzo, a présenté en juin les données sur les interruptions
volontaires de grossesse pour le premier trimestre, depuis qu’est appliquée la
loi en 2012, le pays dispose de conditions sûres pour avorter et avec la
consolidation à cette fin des services de santé.
La loi a été accompagnée par des politiques publiques
d’éducation sexuelle et sur la reproduction, une planification familiale et
anti-contraceptive, et des services complets dans ce domaine, lesquels ont été
débordés, pendant que la pratique de l’avortement diminuait. Et le taux de
mortalité associé à l’avortement a chuté à zéro.
Le MSP informe que 10 pour mille femmes entre 15 et 44 ans
pratiquent actuellement une interruption de grossesse en Uruguay, des chiffres situant le pays au même
niveau que les états d’Europe occidentale, qui ont le taux d’avortement légal
(ou libre) le plus bas de la planète.
Mr Briozzo a signalé que ces statistiques ont « pour
terreau l’absence de fondement mis à l’index avec l’avortement légal, ceux-ci
vont aller en disparaissant ». Et il ajoute que « si certains sont
contre l’avortement, ce qu’ils doivent faire, c’est de soutenir sa
dépénalisation ».
En opposition à la loi
Bien qu'il y ait eu des initiatives ayant cherché à interroger la loi, les chiffres
appuient le gouvernement uruguayen. Un groupe de 20 médecins a présenté un argumentaire
expliquant que le décret réglementaire « malmenait » la liberté de
conscience du personnel de santé, « les empêchant d’agir en accord avec
leurs convictions scientifiques, étiques et philosophiques, restreignant leur
droit à l’objection de conscience ».
Et il que la
réglementation limite l’information que la loi exige que se le doit offrir aux
femmes qui prétendent avorter, ce
qui demandera au médecin d’ « agir en accord avec son devoir
professionnel .
Mr Briozzo a répondu que ces critiques annonçant qu’ils arriveraient à un
accord avec le Collège des Médecins de l’Uruguay pour réglementer l’objection
de conscience et en plus confirmant qu’autour de 30% des professionnels
refusaient de pratiquer le procédé.
Chili : l’avortement interdit, un héritage de la
dictature de Pinochet - par Laurie Fachaux
Le 28 septembre 2013, c’est la Journée pour la
Dépénalisation de l’avortement en Amérique latine et dans les Caraïbes. Une
manifestation aura lieu à Santiago du Chili, et dans d’autres villes du continent.
Le Chili est l’un des six pays au monde qui interdit
totalement l’avortement. Augusto Pinochet a interdit l’avortement thérapeutique
en 1989, pourtant autorisé dès 1931.
Malgré cette loi, on estime qu’au moins 120 000 IVG se
pratiquent tous les ans. Trois projets de loi ont été rejetés par le Sénat
depuis 2009. Pourquoi ce blocage, 23 ans après la fin de la dictature ?
Photo : Manifestation à Santiago du Chili, pour la
légalisation de l'avortement, le 25 juillet 2013. © RFI/Laurie Fachaux
RFI (Grand reportage)
Télécharger ou Écouter (19:31)
Sources : Radio France Internationale et Otramérica