Non à la criminalisation
des populations Lenca
Et application des droits internationaux
des peuples autochtones à la consultation
des populations Lenca
Et application des droits internationaux
des peuples autochtones à la consultation
Par Libres Amériques
« Pourquoi la justice hondurienne condamne les gens
qui défendent ses ressources naturelles ? ». C’est la question que pose Gustavo,
frère de Bertha Isabel Caceres, coordinatrice du Conseil Citoyen des
Organisations des Peuples Amérindiens du Honduras (COPINH sigle en espagnol).
Bertha a été mise en prison préventive lors d’une audience qui s’est déroulée
vendredi 20 août 2013 devant les tribunaux de la ville d’Esperanza. Et comme
l’avait manifesté un récent communiqué d’Amnesty International France, cette
condamnation devient un délit d’opinion manifeste et plus largement une
atteinte aux droits des défenseurs de l’environnement et des peuples
originaires du Honduras.
Pendant que se déroulait l’audience, à l‘extérieur du
tribunal des centaines de personnes ont protesté et manifesté leur soutien et
leur solidarité avec Bertha Caceres et aux deux autres dirigeants, Aureliano
Molina et Tomás Gómez Membreño, auxquels il a été ordonné des mesures
substitutives.
A la connaissance des résultats de l’audience, l’indignation
n’en a été que plus forte au sein des organisations et des manifestants venus
soutenir Bertha Caceres et les autres responsables.
Rapidement, les activistes présents se sont déclarés en
mobilisation permanente pour exiger la liberté de la coordinatrice de la COPINH
et ils ont prévenu qu’ils continueraient à défendre les ressources naturelles
en rapport avec la rivière Gualcarque, tout en condamnant le projet
hydroélectrique « Agua Zarca » et tous les projets touchant la
population locale.
« Je demande à la communauté internationale de nous
aider à faire appliquer les instruments légaux que nous avons en tant que
peuples originaires », a souligné
Gustavo Caceres.
Les accusations
Bertha Cáceres, Aureliano Molina y Tomás Gómez Membreño ont
été accusés par le tribunal de Première instance du département d’Intubucá,
pour délit d’usurpation, de contraintes et divers dommages contre l’entreprise
DESA (Développement Hydroélectrique), qui réalise le projet énergétique
« Agua Zarca », situé dans le hameau de Rio Blanco.
Selon le ministère public, les accusés seraient les auteurs
intellectuels ayant induit les habitants de la zone à provoquer des dommages
matériels à l’entreprise DESA, ils seraient de plus de 3 millions de dollars
(environ 2,5 millions d’euros) ou 67 millions de lempiras, selon les éléments
présentés par les parties civiles.
Des cadres dirigeants de l'entreprise DESA ont accusé les
habitants de détruire l'infrastructure, où fonctionne le projet : des
maisons, des baraquements, des générateurs et des machines auraient été
incendiés, allant jusqu'à empêcher le paiement du salaire du personnel
travaillant sur le site, et aussi de quelques conseillers étrangers.
Comme preuves, le Ministère Public (l’accusation) a présenté
une plainte déposée pas le maire Monsieur Martiniano Domínguez, et par le
mandataire légal de l’entreprise DESA ; Madame Carolina Castilllo, ils ont
joint des vidéos et des photos sur les dommages causés sur le site où se réalise le projet
hydroélectrique « Agua Zarca ».
La population s’y oppose
Le hameau de Rio Blanco est composé d’une communauté
amérindienne Lenca, cette dernière à décider de s’interposer face au projet
hydroélectrique. « La décision a été prise au sein de la communauté depuis
le 1er avril de cette année (2013), parce que nous nous refusons de
quitter la rivière Gualcarque, où les animaux s’abreuvent et sur les terrains où nous plantons les
aliments de nos familles. » a déclaré Adelaida Sánchez, une habitante de
cette localité.
Marcellina une autre habitante faisant de la résistance dans
la zone, affirme que l’entreprise à couper des centaines d’arbres que le peuple
a protégé une vie durant et que les habitants ne peuvent plus se baigner dans
une rivière qui détient une valeur spirituelle pour la population.
Selon ce qui a pu être constaté à travers un communique du
COPINH, le contrôle des routes fait parti d’un processus de consultation de
plus de 40 assemblées autochtones, où il a été réaffirmé un rejet du dit
projet, des entreprises DESA, SINOHYDRO et l’allemande Volth Hydro, ainsi que
la militarisation de la région mise en place par le gouvernement et la
persécution judiciaire et politique contre des responsables du COPINH.
Des entreprises bafouent les
droits humains
Sino-Hydro est une entreprise transnationale de la Chine
continentale, et une des principales au niveau mondial concernant l’installation de projets
hydroélectrique et l’extraction de minerais, elle a été
sanctionnée et suspendue ses projets dans différents pays pour violation des
droits des travailleurs et droits des peuples autochtones en Equateur, au
Venezuela, en Ethiopie et au Soudan, entre autres.
Les entreprises DESA et Sino-Hydro sont responsables des
violations systématiques aux droits humains des personnes et au territoire
ancestral du peuple Lenca, malgré les engagements souscrits par de l’entreprise
Sino-Hydro et les obligations légales prenant en compte le respect des droits
des peuples originaires et l’environnement, selon la déclaration de l’ONU sur
les droits de consultation libre et informée des peuples autochtones.
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