Documentaire en ligne :
Lancement du film
« La Loi du plus Fort »
Par Protection International
Protection International lance son nouveau documentaire, La
Ley del más Fuerte (La loi du plus fort), une plongée dans le travail des
défenseurs des droits humains au Honduras et les défis auxquels ils font face
dans un environnement marqué par les tentatives d’intimidation, les attaques
physiques et l’impunité qui les caractérisent.
« Dans ce pays, l’eau, la terre et même l’oxygène ont été
commercialisés ». Derrière Salvador Zuñiga, leader du Conseil civique des organisations
indigènes et populaires du Honduras (COPINH), se dresse, sur une route boueuse,
un accès interdit au chantier d’un nouveau barrage. « Ce projet n’est pas
envisagé au bénéfice de la population. Il sera là pour desservir des intérêts
strictement privés », précise Zuñiga.
Le COPINH existe depuis 1993 et défend les droits des
populations Lenca, ainsi que le droit à la terre et l’environnement en général
face à d’immenses projets d’infrastructure ne prenant pas en compte le
bien-être des populations locales.
Salvador Zuñiga, comme d’autres membres de son organisation
dénoncent des manœuvres de harcèlement judiciaire, de menaces et tentatives de
corruption visant à mettre un terme à leur résistance pacifique à ces
méga-projets.
Lors de deux tournages en septembre et décembre 2011, les
réalisateurs - Pascale Boosten et Eric Juzen- ont pu rencontrer les
représentants du COPINH ainsi que d’autres défenseurs des droits humains : les
organisations paysannes de la région du Bajo Aguán, Don Leo Valladares, l’ancien
Ombudsman du Honduras, les défenseurs de la diversité sexuelle à Tegucigalpa,
Ismael Moreno et les journalistes de Radio Progreso à El Progreso. Leurs
témoignages et leur action se retrouvent dans ce nouveau documentaire : La Ley
del más fuerte (La loi du plus fort).
« La Loi du plus fort »
Protection International, en collaboration avec des
associations honduriennes et internationales, présentera ce documentaire à
Genève, le 6 mars 2013. Cette programmation se fait à l’occasion de la
présentation officielle des conclusions de la Rapporteuse Spéciale des Nations
unies sur la situation des défenseurs, Mme Margaret Sekaggya, suite à sa visite
au Honduras en 2012.
Mme Sekaggya pointe les risques encourus par les défenseurs
« d’être victimes d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de
tortures et de mauvais traitements, d’arrestations et de détentions
arbitraires, de menaces de mort, d’agressions, d’activités de surveillance et
d’actes de harcèlement ainsi que d’être stigmatisés, déplacés ou contraints à
l’exil. » Elle enjoint notamment la communauté internationale « d’observer de
manière constante la situation des défenseurs des droits humains au Honduras,
et en particulier celle de ceux qui sont les plus menacés et exposés, de les
soutenir dans leur travail pour renforcer la société civile. »
Selon la Commission de Vérité, qui a enquêté pendant trois
ans sur les évènements qui ont suivi le coup d’état de juin 2009, le régime de
Roberto Michelletti et l’administration actuelle de Porfirio Lobo ont utilisé
et continuent d’utiliser la terreur comme moyen de contrôle social.
Aujourd’hui, comme en témoignent les défenseurs interviewés
dans La loi du plus fort, des méthodes telles que la filature, la tenue de
listes noires, le harcèlement judiciaire, les menaces ont encore cours pour
saper le travail des défenseurs, quand elles n’y mettent pas un terme
définitif. Selon le Press Emblem Campaign, le Honduras se situait en 2012 en
6ème position mondiale en matière d’assassinat de journalistes.
Protection International collabore depuis 2010 avec des
défenseurs honduriens pour améliorer leurs stratégies de sécurité et
protection. Notre organisation considère qu’il est crucial de maintenir
l’attention internationale sur ce pays, parent pauvre des médias, et d’oeuvrer
à le maintenir à l’agenda de la communauté internationale.
Source : Protection International