fait cinq morts parmi les
activiste
Et meurtre du journaliste
Jaime Napoleón Jarquín
Duarte
Par Renata Avila · Traduction de Marie Andre et Notes de
Libres Amériques
Alors que le Guatemala s'efforce de poursuivre devant la
justice l'ancien dictateur Efraín Ríos Montt dans un procès exemplaire pour
génocide, les violences et les crimes se poursuivent dans le pays et restent
impunis. En moins d'un mois, cinq activistes et défenseurs des droits humains,
en lutte contre les compagnies minières et pour le droit à la terre et au
travail, ont été assassinés dans des zones rurales. Ainsi qu’un journaliste
assassiné et ses compagnons blessés comme l’a signalé RSF le 22 mars 2013 dans
un article que vous trouverez en bas de page.
Le blog Comunicarte rapporte que Tomas Quej, un jeune
responsable indigène de Baja Verapaz, a été retrouvé mort d'une balle dans le
cœur le 26 février 2013. Après une longue
lutte, Tomas Quej venait de gagner un procès pour la sauvegarde des terres de sa
communauté. Il avait sept enfants, dont un nouveau-né.
Peu de temps après l'assassinat de Tomas Quej, Carlos
Hernández Medoza, un paysan responsable
d'un syndicat indigène, était assassiné le 8 mars en revenant du Honduras. Il
était un responsable très connu, particulièrement actif dans de nombreux
secteurs de sa communauté et de sa région. Frontline Defenders rapporte :
Lire sur le Blog Libres Amériques :
Carlos Hernández Mendoza était l'un des responsables du Sindicato Nacional de Trabajadores de Salud de Guatemala – SNTSG [Syndicat national des travailleurs de la santé du Guatemala], mais aussi membre du mouvement social révolutionnaire Frente Nacional de Lucha – FNL [Front de Lutte National], de la Coordinadora de Organizaciones Populares, Indígenas, Iglesia, Sindicales, Campesinas de Oriente – COPIISCO [Coordination des organisations populaires, indigènes, religieuses , syndicales et paysannes d'Orient] et de l’ Asociación Campesina Camoteca [Organisation paysanne Camoteca].
Le 13 mars, Tzutuhil,
un indigène de 68 ans, responsable de Gerónimo Sol Ajcot a été brutalement
assassiné par des hommes masqués alors qu'il se rendait à son travail.
Quatre jours plus tard, Encarnación López Ucelo, responsable
du groupe indigène de la minorité Xinca, était assassiné et trois de ses
collègues kidnappés, passés à tabac puis
relâchés. Le groupe manifestait contre les activités minières de la compagnie
canadienne Tahoe Resources et le défunt était également engagé dans des
conflits liés aux terres, autre cause possible de cet acte criminel. Comme
l'explique un appel pour une action urgente d’Amnesty International, il y a
lieu de s'inquiéter pour la sécurité des survivants :
Le 17 mars, quatre responsables Xinca – Encarnación
Marcos, Rigoberto Aguilar, Rodolfo López et Roberto González – participaient à une manifestation publique qui se
tenait dans le hameau d’El Volcancito, San Rafael Las Flores. Ils étaient là en
tant qu'observateurs d'une consultation sur l'industrie minière de la région
organisée par la communauté. Après la manifestation, ils ont quitté El
Volcancito à 20h30. À 21h15, alors qu'ils arrivaient près de Mataquescuintla,
une douzaine d'hommes répartis dans deux camionnettes arrêtèrent leurs véhicules.
Les hommes lourdement armés et cagoulés les forcèrent à
monter dans les camionnettes. Rigoberto Aguílar et Rodolfo López ont été
relâchés chacun leur tour au cours de la nuit. Rigoberto Aguilar raconte qu'il
a été tabassé.
Au petit matin du 18 mars, Encarnación Marcos a été
retrouvé mort. Il avait les mains
attachées et son corps avait été jeté dans un trou. L'une des camionnettes est
restée près du corps.
Un appel a aussi été lancé sur Causes.com (en anglais) pour demander que cesse les violences contre les activistes de
l'industrie minière au Guatemala.
La dernière victime, comme l'indique Albedrio, était la
responsable syndicale Santa Alvarado, qui luttait pour les droits des
travailleurs du secteur de la santé. Elle a été kidnappée et retrouvée
étranglée. Santa Alvadro laisse deux petits enfants et vient allonger la longue
liste des femmes assassinées au Guatemala.
Comme l’indique le rapport de la Commission Guatémaltèque
pour la Vérité et comme le confirme le procès pour génocide de l'ancien
dictateur Rios Montt, la répression des paysans, des responsables syndicaux,
des syndicalistes, des femmes et des enfants fait tristement partie intégrante
de l’histoire du pays.
En fait, comme le fait remarquer No a la Mina [Non à la
mine], la récente répression rappelle les opérations des escadrons de la mort
responsables de la mort de milliers de dirigeants indigènes ou syndicaux. Si
les conflits sociaux continuent à se régler par les armes dans une totale
impunité, l'avenir du Guatemala sera aussi sombre que son passé.
Article en relation sur le Guatemala :
Jaime Jarquín, 63 ans, jouait aux cartes avec trois amis, quand des inconnus
sont descendus d’un véhicule agricole et ont ouvert le feu dans sa direction.
Deux des comparses du journaliste ont également été blessés.
Reporters sans frontières et l’Observatoire des journalistes
du Cerigua (Centre de rapports informatifs sur le Guatemala) condamnent
l’assassinat du journaliste Jaime Napoleón Jarquín Duarte, survenu le 20 mars
2013 à Ciudad de Pedro de Alvarado, dans la municipalité de Moyuta (département
de Jutiapa, frontalier du Salvador). Les deux organisations partenaires
appellent les autorités à mener une enquête rapide afin que les responsables –
tant les auteurs matériels du meurtre que les commanditaires – soient jugés.
« Demande d’enquête rapide après l’assassinat d’un
journaliste du département de Jutiapa », cliquez ici !
Le Guatemala occupe le 95ème rang, sur 179 pays, au dernier Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Source : Global Voices