dimanche 17 mars 2013

Colombie, fortes mobilisations paysannes et citadines

Les producteurs de riz appellent à une grève nationale pour la souveraineté alimentaire 

 Et Marche Nationale pour l’éducation,
« La gratuité plus la qualité, 
c’est possible ! »

Par  Hernan Durango – Notes et traduction de Libres Amériques

Une forte mobilisation sociale s’organise en Colombie, suite aux récents mouvements des producteurs de café, c’est aux riziculteurs, qu’aujourd’hui s’étend la question de la protection des ressources vivrières du pays, sur la question de la production du riz en des termes équitables ou redistributifs. Mais un mouvement social pouvant en cacher un autre, c’est aussi aux villes, que s’étend la colère sociale : dans la fonction publique d’état, aux professions sociales et éducatives et en particulier les enseignants du supérieur et du secondaire, et le mouvement étudiant de la MANE, lui mobilise ses forces pour le 21 mars 2013.

Mobilisation en Colombie contre les politiques 
de J.M. Santos 
(du 19 au 21 mars)

Les jours prochains seront des journées de forte mobilisation, de protestation sociale contre le régime ultra-libéral du président, Juan Manuel Santos, qui poursuit sa politique visant à imposer ses intérêts (ou penchant politiques et financiers) au détriment des travailleurs des villes et des campagnes.

La grève nationale des riziculteurs suit son cours pour le 19 mars 2013. Les syndicats des travailleurs de l’état (fonction publique) ont appelé à des manifestations le 20 mars.

Les éducateurs et le secteur social et éducatif ont appelé via la Fédération des éducateurs (FECODE-CUT) à se mobiliser à Bogota et dans les grandes villes du pays et d’organiser des manifestations et des rassemblements afin de présenter une liste des revendications, qu’ils remettront au gouvernement, le même jour.

Pendant ce temps, le 21 Mars, dans les universités, les organisations étudiantes et du secondaire et le SENA ont convoqué tous les élèves et tous les Colombiens à descendre dans la rue pour la marche nationale : « La gratuité plus la qualité, c’est possible ! »

Telle est le panorama de cette grande mobilisation sociale et politique dans le pays, qui précédera la Journée de la Paix, se déroulant le 9 Avril en soutien  au dialogue pour une solution politique, « la paix pour la justice sociale et en défense du secteur public ».

Le panorama des mobilisations sociales :

Les producteurs de riz attendent une réponse urgente de la part du gouvernement national pour ne pas engager cette grève. Jusqu’à présent, la journée de protestation se déroulera comme prévue. Différents organisations demandent au président Juan Manuel Santos des solutions pour la riziculture. Les protestations se concentreront dans le département du Tolima et les LLanos orientales.  Ils demandent la ratification des quatre sollicitudes requises par les producteurs de céréales pour sortir de la crise dans laquelle les politiques gouvernementales les ont enfoncés.

Les revendications  sont :

Les prix : Le premier point que réclament les riziculteurs est lié à « l'absence d'un prix de base, de soutien ou d'achat », qui se situerait au-dessus du 130 000 pesos la charge de riz (poids non précisé), pendant un an. Selon les agriculteurs, la mesure permettrait au producteur de savoir à quel prix, ils vendront leurs récoltes et décideront, si oui ou non ils pourront cultiver.

La fermeture des importations : ce qui est exigé est la fermeture de l'importation de riz originaire de la Communauté Andine des Nations, la CAN, des pays comme le Pérou et l'Équateur, parce que selon eux, l'augmentation de la demande interne affecte les prix.

La contrebande : Additionnée à l'importation, les producteurs de riz renvoient la faute à la contrebande. Robert Botero, a déclaré qu'il est requis un meilleur contrôle du Gouvernement aux frontières, pour éviter l’entrée du riz de contrebande.

La modernisation de la riziculture : Les riziculteurs attendent des apports en ressources pour moderniser le secteur dans son rapport aux processus de conditionnement (séchage et stockage), et ainsi pouvoir mettre à la vente le riz au moment indiqué, conformément au niveau des prix sur le marché.

Administrations de l’Etat : 

De son côté, les syndicats étatiques regroupés dans cinq fédérations et accompagnés par les trois centrales ouvrières, ont approuvé lors d’une rencontre nationale le 1er mars 2013, la réalisation d'actions syndicales, pour le 20 mars, pour appuyer et pour exiger la négociation de la feuille de route nationale présentée les semaines passées à la Maison de Nariño (Palais Présidentiel à Bogota).

La feuille de route envisage le droit à la stabilité dans le secteur public, le respect pour la carrière administrative et la méritocratie. La fin de l'intermédiation du travail ; des salaires et des conditions de travail dignes ; comme entre autres aspects.

Le mouvement des étudiants : 

De son côté, les porte-parole du rassemblement de l’union nationale estudiantine (La MANE) – a tenu en main – un communiqué, où les étudiants ont ratifiés un appel aux structures de bases universitaires, du SNA et du secondaire, pour faire face à la crise de l'éducation publique et ils ont exigés une réforme démocratique garantissant un budget et la qualité de l’enseignement.

Ce que dit le communiqué : « Ces derniers jours, des événements importants se sont déroulés dans la vie universitaire, ils mettent en évidence la  manière dont la crise aujourd'hui traverse le système de l'éducation supérieure, qui doit être été corrigé le plus rapidement possible.

Le vendredi 22 février dernier, le Système Universitaire de l’Etat, SUE, a présenté son étude sur le manque de financement de l'Education Supérieure du pays, dans lequel ressort que la dette et le déficit aujourd'hui, qu’ont les universités publiques du pays, se monte à environ 11.2 milliards de pesos, en tenant en compte de l’inscription d’entrée à l’université. Sachant que les institutions publiques ont augmenté de 232 %, alors que le seul budget des universités, lui n’a crû que de 80 %, ce qui signifie une augmentation importante, mais quasiment avec les mêmes ressources. (Ndt ou ce que l’on nomme un tour de passe-passe budgétaire). (…)

Face à cette situation, il est nécessaire d'avancer dans la construction d’un nouveau modèle d'éducation supérieure, aidant à en finir avec la crise universitaire et dotant le pays d'une nouvelle éducation, conçue comme un droit fondamental et un bien commun. Il importe de redoubler nos efforts dans les régions dans la jonction des différents secteurs universitaires, politiques et sociaux, pour amener à la construction d’une loi alternative.

Il est également prioritaire de protéger le développement de ce nouveau modèle d’éducation, en le reliant aux problèmes, que vivent actuellement nos universités et en l’impulsant par une mobilisation constante, qui sera la seule façon de réaliser le rêve d'une éducation nouvelle pour le pays et sa souveraineté, la démocratie et la paix.

C'est ce sens, que nous appelons tous les étudiants et tous les Colombiens à descendre dans la rue le 21 mars 2013, avec pour slogan « La gratuité plus la qualité, c’est possible ! »

Correspondant à Bogota :  
Hernan Durango : redaccionbogota(at)gmail.com
 
Lien sur Facebook :
"MOVILIZACIONES EN COLOMBIA 19 AL 21 MARZO CONTRA POLITICAS DE JM.SANTOS", texte complet en espagnol : Cliquez ici !