abattu par 2 sicaires
dans le département du Zulia
au Venezuela
Par Libres Amériques,
Dimanche 03 Mars 2013, à 19h00, l’information tombe qu’une attaque a eu lieu contre le chef Amérindien Yukpa, Romero
Sabino, défenseur connu des droits de l'Homme des peuples autochtones et
persécuté dans sa lutte pour la défense de la terre pour le peuple YUKPA. Au
cours de l'année 2012 ont été signalés six amérindiens Yukpas tués par des tueurs
à gage (ou sicaires). Réactions des associations et de dirigeants politiques
vénézuéliens à l’annonce de ce meurtre.
PROVEA (1) a confirmé
l’information, selon laquelle Sabino Romero et son épouse ont été victimes
d'une attaque lorsqu’ils circulaient le long de la route vers Tokuko (Etat du
Zulia), suite à une tournée d’élection. Lucy Sabino, sa femme, a été blessée
lors l'attaque, mais des sources précisent sans gravité.
Pour l’ONG, Sabino Romero
avait été l’objet d’une criminalisation constante par les autorités, en raison
de sa mobilisation pour la défense des droits des personnes Yukpa. Il avait
purgé 18 mois d'emprisonnement et avait été constamment harcelé par des
policiers, selon Provea (2).
« Homo et
Natura », une organisation environnementale, qui accompagne les Yupkas du
Venezuela dans leur lutte, a connu une campagne de diffamation des médias
d'Etat, point sur lequel a mis l'accent son coordinateur Lusbi Portillo (3).
Précisément en solidarité avec la lutte Yukpa avait été le prétexte à un procès
des organisations Homo et Natura et Provea, suite à une occupation pacifique en
Juillet 2011, de la Cour suprême de justice de Caracas.
Provea a demandé aux
autorités une enquête rapide et transparente pour identifier les auteurs
intellectuels de l’assassinat.
Lusby Portillo, de la
Société « Homo y Natura », a déclaré ce lundi, que le cacique
assassiné Sabino Romero avait été menacé de mort plus de 20 fois.
Depuis la
Place Bolivar à Caracas, il a expliqué aux médias : vouloir trouver
« une solution à la distribution des terres pour les Yukpas, présents dans
la Sierra de Perijá « pour qu'il n'y ait plus de morts ». « Je
souligne que Sabino Romero a été assassiné pour lutter en faveur des terres du
peuple Yukpa ».
Juan Carlos De la Rosa, un autre
membre d’Homo y Natura, a indiqué au journal Ultimas Noticias, « que
la commission des Affaires Indigènes du gouvernement de l'Etat de Zulia s’est
rendu à l'endroit, où les sicaires ont tué le cacique Sabino Romero, afin
d’ouvrir une enquête sur cette affaire. »
De la Rosa a déclaré, que le
corps de Sabino avait été transféré vers 3h00 du matin, dans le nuit du dimanche
au lundi, à l'hôpital de Machiques dans la Sierra de Perija. Il a précisé que
le meurtre était survenu à environ 8h 30, le dimanche matin, quand Sabino se
déplaçait à pied du village Shaktapa en direction de la ville de Tokuko.
Des sicaires l'ont abattu en
face d'un groupe d’amérindiens Yukpa, qui après l’avoir vu recevoir des coups de feux et tomber ont décidé de poursuivre les tueurs. Les témoins ont
précisé, que des fonctionnaires de l'Armée avaient fait en sorte, que ne se poursuive
plus cette attaque (des sicaires). Ils ont aussi indiqué que les tueurs avaient
fui vers le village de Machiques.
Dernière infos du jour
d’Ultimas Noticias : réactions des autorités locales et nationales
Dans la matinée du lundi 4
mars 2013, le ministre de la communication et de l'information, Ernesto Villegas a envoyé un message de solidarité aux familles
et aux compagnons du chef assassiné. Il a également souligné le travail élaboré
par le gouvernement national afin de minimiser les conflits dans la lutte pour
la terre dans la région.
Le ministre a ajouté que les
peuples autochtones étaient devenus visibles grâce à la Révolution
bolivarienne, rappelant que les problèmes et les plaintes étaient « sans
effets lors de la IVe République » et « la Révolution bolivarienne, a été
celle qui a permis que cela fasse partie de l'agenda public et des
préoccupations collectives des Vénézuéliens et du gouvernement national ».
Ce même jour, le ministre de
l'Intérieur et de la Justice, Nestor Reverol, avec le gouverneur, Arias
Cardenas, ont fait une déclaration commune depuis Maracaibo, sur le Cacique
Sabino Romero assassiné par deux hommes à moto « lui ayant tiré dessus à
deux reprises, et l’ayant tué ».
Arias Cárdenas : « Nous
allons travailler avec les Yukpas », le gouverneur de l'Etat Zulia a
appelé au respect des communautés autochtones
Francisco Arias Cardenas,
gouverneur de Zulia, a remercié le vice-président Nicolás Maduro pour l'envoi
d’une commission pour clarifier rapidement le cas. Il a aussi déclaré, que la
communauté avait été prise en charge depuis le milieu de la nuit, pour aider
les familles et les habitants où vivaient Sabino Romero.
Il a de même précisé, qu'il allait commencer une révision des droits des peuples autochtones concernant la conduite de la production des terres récupérées par le gouvernement, pour produire la terre avec les Yukpas. Le président régional a appelé au respect de la communauté Yukpa l'ensemble de la population nationale, il a indiqué que le gouvernement du président Chavez cherchait l'intégration et le respect de tous.
Le cinéaste et
documentariste Carlos Azpurua, membre de la direction nationale de Patrie pour
tous (PPT), a mis à disposition une vidéo au bureau du Procureur général, avec
les noms des assassins présumés du chef Yukpa, Sabino Romero. Azpurua a expliqué que 15 jours plus tôt, il
avait rendu visite à Sabino Romero, ce dernier lui ayant donné une interview,
où il avait révélé les noms des meurtriers présumés, qui «offraient 100.000
bolivars pour sa tête. »
Le documentariste a déclaré
que les Amérindiens se battaient pour leurs terres, leurs enfants et leurs
communautés. « Sabino était un exemple de résistance qui nous a comblé de force
pour continuer de lutter pour les droits des peuples autochtones». En outre, il
a manifesté que l’ancien gouverneur du Zulia, Pablo Pérez, avait soutenu les
propriétaires fonciers et le secteur privé dans l’exploitation de la région des
originaires Yukpas.
Notes :
(1) PROVEA, site en
espagnol, cliquez ici !
(2) Libération de deux
leaders indiens du Venezuela, à lire sur Survival, cliquez ici !
(3) Lire l’article sur le
site de PROVEA en espagnol, cliquez ici !
Sources : PROVEA et
Ultimas Noticias (Venezuela)