Cri d’alarme
de la Brigade départementale
de protection des
mineurs
Par Ronel Odatte
Au Plateau Central et surtout à Hinche, principale ville de
ce département, le nombre d’enfants abandonnés inquiète la police, qui souhaite
que les autorités concernées se penchent rapidement sur le problème. A Hinche,
comme un peu partout dans le reste du Plateau Central, la présence d’enfants
dans les rues est de plus en plus préoccupante. La police de Hinche exhorte les
autorités responsables à agir immédiatement avant qu’il soit trop tard.
Le responsable adjoint de la Brigade départementale de protection
des mineurs, l’officier de police Wesner Apollon qualifie ce
phénomène d’ « exceptionnel ». Des parents ont décidé délibérément
d’abandonner leurs enfants au commissariat de Hinche et de prendre la fuite.
« Nous n’avons pas de place pour installer les enfants
abandonnés. Certains parents pensent, et c’est erroné, que la Bpm pourrait
prendre ces enfants en charge », dit Wesner Apollon.
La brigade départementale de protection des mineurs en
profite pour exiger des hauts responsables de l’Etat une maison d’accueil
pouvant recevoir des centaines d’enfants en situation précaire au Plateau
Central, ajoute le policier.
« Le commissariat de Hinche ne dispose pas de moyens
pour aider ces mineurs en quête d’un mieux–être et aucun d’entre nous ne peut
les aider » indique t-il.
Il y a moins d’une semaine, la Bpm a remis aux orphelinats
de la ville 13 nouveaux enfants. Mais ils n’ont pas tardé à s’enfuir vers des
destinations inconnues, souligne Apollon.
A Hinche, de nombreux enfants mineurs ont participé à des
actes délictueux, indique pour sa part Fleura Josué, reporter de Radyo vwa
peyizan Papaye (voix des paysans de Papaye) et membre de l’association de
défense des enfants démunis à Hinche.
Selon lui ces enfants âgés de 9 à 15 ans, sont impliqués
quotidiennement dans des vols, des viols et des voies de fait. Tenant compte de
la multiplication de ces actes, la police serait dans l’impossibilité d’apporter
une réponse proportionnelle.
Dans ce contexte, les petites filles des rues sont les plus
exposées. Sans domicile et surtout sans protection ni moyens de subsistance,
elles sont des proies faciles. Viol, abus, exploitations, suivis de grossesses
précoces, leur lot est de plus tragique.
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Source : Alterpresse (Haïti)