samedi 2 mars 2013

Haïti - Droits des enfants : entre abandon et délinquance

Cri d’alarme 
de la Brigade départementale 
de protection des mineurs  


Par Ronel Odatte

Au Plateau Central et surtout à Hinche, principale ville de ce département, le nombre d’enfants abandonnés inquiète la police, qui souhaite que les autorités concernées se penchent rapidement sur le problème. A Hinche, comme un peu partout dans le reste du Plateau Central, la présence d’enfants dans les rues est de plus en plus préoccupante. La police de Hinche exhorte les autorités responsables à agir immédiatement avant qu’il soit trop tard.


Le responsable adjoint de la Brigade départementale de protection des mineurs, l’officier de police Wesner Apollon  qualifie ce phénomène d’ « exceptionnel ». Des parents ont décidé délibérément d’abandonner leurs enfants au commissariat de Hinche et de prendre la fuite.

« Nous n’avons pas de place pour installer les enfants abandonnés. Certains parents pensent, et c’est erroné, que la Bpm pourrait prendre ces enfants en charge », dit Wesner Apollon.

La brigade départementale de protection des mineurs en profite pour exiger des hauts responsables de l’Etat une maison d’accueil pouvant recevoir des centaines d’enfants en situation précaire au Plateau Central, ajoute le policier.

« Le commissariat de Hinche ne dispose pas de moyens pour aider ces mineurs en quête d’un mieux–être et aucun d’entre nous ne peut les aider » indique t-il.

Selon Wesner Apollon, les brigadiers ne font que transporter les enfants vers des orphelinats.

Il y a moins d’une semaine, la Bpm a remis aux orphelinats de la ville 13 nouveaux enfants. Mais ils n’ont pas tardé à s’enfuir vers des destinations inconnues, souligne Apollon.

A Hinche, de nombreux enfants mineurs ont participé à des actes délictueux, indique pour sa part Fleura Josué, reporter de Radyo vwa peyizan Papaye (voix des paysans de Papaye) et membre de l’association de défense des enfants démunis à Hinche.

Selon lui ces enfants âgés de 9 à 15 ans, sont impliqués quotidiennement dans des vols, des viols et des voies de fait. Tenant compte de la multiplication de ces actes, la police serait dans l’impossibilité d’apporter une réponse proportionnelle.

Dans ce contexte, les petites filles des rues sont les plus exposées. Sans domicile et surtout sans protection ni moyens de subsistance, elles sont des proies faciles. Viol, abus, exploitations, suivis de grossesses précoces, leur lot est de plus tragique.

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Source : Alterpresse (Haïti)