DÉCLARATION
CONTRE
L'EXPANSION
DE L'ALENA
PAR LE BIAIS DU
PARTENARIAT Trans-Pacifique (*)
PAR LE BIAIS DU
PARTENARIAT Trans-Pacifique (*)
Par TPPX-Border
Les deux décennies de détérioration économique,
environnementale et culturelle provoquée par l’Accord de libre-échange
nord-américain (ALÉNA), bien qu’elle se soit exprimée différemment selon
l’endroit, ont globalement eu un impact négatif sur la majorité des populations
aux quatre coins de l’Amérique du Nord. Comme conséquence directe de l’ALÉNA,
il y a aujourd’hui moins d’emplois de qualité, et plus de fermes agricoles
familiales sont en situation de faillite.
Les systèmes d’alimentation sont moins stables, les mesures
de protection des consommateurs sont affaiblies, et les inégalités sociales
sont croissantes. Les règles de propriété intellectuelle de l’accord continuent
de restreindre l’accès aux médicaments à bon prix, tandis que les dispositions
en matière de services financiers ont miné la réglementation du secteur
bancaire.
L’ALÉNA a exacerbé les conditions économiques qui forcent
les populations à migrer, et a engendré une guerre fictive contre le
narco-trafic, qui s’appuie sur une violation à grande échelle des droits
humains et fait des dizaines de milliers de victimes.
Le modèle
libre-échangiste a conduit de maintes façons à une plus grand détérioration de
la terre et de ses écosystèmes, entre autres par des méga-projets miniers et
d’extraction des ressources, avec des impacts majeurs sur la souveraineté des
peuples autochtones.
De façon similaire, les accords commerciaux signés par la
suite ont favorisé un nivellement par le bas des salaires, des droits du
travail et de la protection de l’environnement et, combinés aux politiques de
déréglementation et de privatisation, ont contribué aux crises financière et
climatique au niveau mondial.
Arrêter le ravage devrait être une priorité partagée de nos
peuples.
Pourtant, parce que l’ALÉNA a simultanément concentré la richesse et
transféré plus de pouvoir aux élites dans chacun des pays impliqués, les
gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis, parmi d’autres,
cherchent aujourd’hui à élargir les règles du commerce et des investissements
de l’ALÉNA à la région du Pacifique par l’entremise du Partenariat
trans-pacifique (PTP).
De fait, plusieurs documents rendus publics grâce à des
fuites suggèrent que le PTP pourrait aller bien au-delà de l’ALÉNA en donnant
toujours plus de pouvoirs et de droits aux corporations transnationales, entre
autres par l’approfondissement du mal-famé processus investisseur-État de
résolution des différends, par lequel les investisseurs étrangers peuvent
renverser des lois d’intérêt publics, des règlementations et même des décisions
juridiques lorsque celles-ci sont susceptibles de menacer les profits
escomptés, en recourant à des tribunaux non imputables qui contournent et
violent les systèmes légaux en place au sein de chaque pays.
Le monde ne peut se permettre l’implantation d’un nouvel
ensemble de mesures de type ALÉNA plus. Au contraire, nous avons besoin de
politiques qui puissent bâtir une économie mondiale durable et plus juste, un
cadre qui favorise le respect et la promotion des droits fondamentaux du
travail, la reconnaissance égale de droits pour les travailleurs et
travailleuses migrants, la création d’emplois bien rémunérés et de qualité, la
protection de l’environnement, la souveraineté alimentaire, la stabilité
financière des marchés, la sécurité des aliments et des produits, l’accès
universel à des services de santé de qualité, et la démocratie locale
Ensemble, nous lançons un appel à tous les citoyens et
citoyennes d’Amérique du Nord et au-delà, à mettre sur pied une campagne de
sensibilisation de nos communautés aux dangers du PTP, et à faire front commun
pour contrer l’accord et empêcher qu’on nous impose à nouveau des politiques
aux effets néfastes pour les peuples de nos trois pays et de ceux des autres
pays impliqués.
Note :
(*) Le Partenariat transpacifique est actuellement en cours
de négociations et cherche à lier l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili,
les États-Unis, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou,
Singapour et le Vietnam. Il s’agit d’une “entente souple et rigide” élaborée de
façon à permettre à d’autres pays de s’y joindre sans que toutefois ceux-ci ne
puissent apporter des modifications au texte existant (une pré-condition qu’ont
dû accepter le Canada et le Mexique).
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"Facing the Threat of the Trans-Pacific Treaty", par Raul Burbano, Kristen Beifus and Manuel Pérez-Rocha. Lire l'article en anglais, Cliquez ici !
Source : CDHAL (Canada - Québec)