mardi 19 mars 2013

Les mapuches un peuple opprimé et persécuté par l’état chilien

Les Mapuches 
ne sont pas des terroristes 
mais victimes de l’état chilien !

Par l’Agence UPI – Notes et traduction de Libres Amériques

Un expert espagnol affirme qu’il n’existe aucun cas au Chili, qualifiable de délit terroriste (lire la traduction en bas de page). Professeur à l’Université Autonome de Madrid et diplômé de droit pénal à l'Université de Talca, Manuel Cancio Meliá, a  soutenu que l‘application de la Loi Antiterroriste en exercice dans le pays n’a « aucun fondement ». Il a aussi déclaré: « Il n'existe pas de terrorisme au Chili », ni même un début de quoi que ce soit, fait-il comprendre.

Cela fait des années que les ONG des droits humains, les associations de soutien dénoncent la criminalisation dont sont victimes les protestations pacifiques des Mapuches. « Les oubliés » n’ont pas droit tout simplement à une expression libre, à la reconnaissance de leurs droits spécifiques et sont les premiers à s’opposer aux destructions environnementales, sans avoir besoin d’un label vert ou durable. 

La fameuse loi Antiterroriste qui touche uniquement la question des mapuches est un véritable scandale, et prouve à quel point la police et la justice chilienne, depuis le coup d’état de 1973 ne sont pas au dessous de tout soupçon. Que rien, n’a vraiment changé depuis la fin de la dictature pour mettre un terme à cette loi d’exception, ni par la gauche, et encore moins avec Pinera qui avait percé dans l’électorat autochtones avec des promesses sans lendemain et ne visant pas à un véritable dialogue entre l’état central et les peuples originaires du Chili.

Les conflits sont nombreux avec les communautés amérindiennes, et beaucoup de prisonniers politiques croupissent en prison pour rien, ou pour des accusations disproportionnées avec les faits. Et tombant sous le coup de la loi Antiterroriste, sans que le moindre état du monde ou représentants politiques non latino-américains n’y voient à redire grand chose.

Un grand trou noir de l’information sur un pays membre de l’OCDE, qui bafoue de mois en mois, non seulement des textes internationaux, mais fait de l’outil légal, un outil de répression ciblé, et la loi Hinzpeter qui a vu le jour l’an dernier, ne fait que renforcer des dispositions qui n’ont rien de légales, et qui ont pour objet de criminaliser tout ce qui peut ressembler à un contestataire mapuche ou étudiant.

Les mapuches sont comme tous les peuples opprimés, ils ont droit aussi à pouvoir se faire entendre et trouver une plus grande attention des médias, mais qu’il est impossible d’envisager pour deux raisons. Primo les médias de masse au Chili son tellement concentré et assez uniforme, qu’il n’y a rien à attendre de ce côté-là.   

Deuxio, ce système de concentration est devenu le même en Télé et Presse en France et en Europe (seule la radio peut échapper à ces quelques paramètres, notamment quand elle a vocation d'être un service public) pour tout ce qui touche à l’information, rien à attendre que les régulières agressions subies à Temuco par les mapuches de la part des forces de l’ordre ne viennent troubler notre petit écran aux journaux de 20h00.

La concentration des médias est un phénomène mondial, et dans cette organisation capitalistique, l’objet n’est pas d’informer mais de vendre, quand il n’est pas d’orienter les jugements, ou plutôt de fabriquer une opinion publique adaptable au besoin du marché (Tv et Presse). Alors quand certains font de l’information un spectacle et d’autres doivent toucher la ménagère de moins de cinquante ans, il y a peu de chance que ces histoires « d’indiens » et de terrorisme passionnent madame ou monsieur Machinchose. 

Néanmoins ce témoignage d’un universitaire espagnol est clair, l’état chilien joue avec des droits fondamentaux, et il est plus que temps en cette année d’élections présidentielles de 2013 au Chili, que cela change !


Un expert espagnol affirme qu’il n’existe aucun cas au Chili, qualifiable de délit terroriste (source radio ADN au Chili)
(...) L'expert a indiqué que la mise en œuvre de la loi (mise en place sous la dictature), qui a été faite dans le pays n'a aucun fondement. « J'ai lu certaines des procédures, les jugements, et je pense que son application est arbitraire, tout à fait arbitraire. ».

« Dans aucun des cas que j'ai pu suivre, faisant des Mapuches tout désignés comme des anarchistes posant de bombes, il n'a existé de telles circonstances. Le recours au terrorisme est sûrement destiné à être utilisé dans certaines exceptions dans les procédures pénales et dans l’investigation, rendant les choses plus facile pour les organes de poursuite pénale de l'Etat », a-t-il dit.

L'universitaire espagnol a estimé que l’état cherche à «délégitimer les discours critiques de ces groupes, car une fois que l'on applique l'étiquette de terrorisme à un groupe, à une revendication, ils sont (les mapuches) complètement discrédités et inhabilités pour tout dialogue. ».

«Dans les cas où il y a eu un incendie, cela semble être habituel dans de tels conflits, il s'agit d'un crime qui est dans le Code criminel (chilien). S'il y a eu un assassinat, puis un délit d’incendie, ce n’est pas parce qu’il s’est produit un incendie ou un homicide, pour que cela devienne (un acte) terroriste, ils doivent tenir compte d'autres éléments, et ne pas laisser entendre n'importe quoi sur les faits, dont nous parlons », a déclaré Manuel Cancio Meliá.


Articles en relation en espagnol de Radio ADN :
  • Ewald Luchsinger : ''El Estado de Chile está en deuda con las víctimas del terrorismo rural' cliquez ici !
  • Andrés Allamand : ''Hay que apoyar la firme y severa aplicación de la Ley Antiterrorista', cliquez ici !

Articles en relation du blog Libres Amériques à consulter : 

  1. Peuples originaires, droits bafoués au Chili

  2. Persistance de la criminalisation des Mapuches

  3. Répression en Aracaunie et Loi Hinzpeter