liberté d’expression,
disparitions forcées,
en
audiences
devant la CIDH
Par l’agence de presse EFE – traduction et notes de Libres
Amériques
La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH)
est un outil important concernant la protection des droits humains et
d’expressions, elle est l’objet d’attaques régulières. Mais qu’en serait-il, si
les défenseurs des droits humains n’avaient pas de lieu où porter
plainte ?
La question se pose pour l’ensemble des juridictions internationales
jugeant de faits et crimes ne relevant pas des seules compétences d’un état, le
plus souvent face à des pays en guerre, ou ne respectant pas certains usuels de
la liberté d’expression.
Faut-il être affligé ou s’en réjouir, s’il y a à
réjouissance, elle est simplement que certaines victimes puissent se faire
entendre et trouver une autorité compétente, pour juger des crimes de guerre ou
contre l’humanité, dans le pire des cas. Et ces cas-là, ils sont nombreux
outre-atlantique et sans justice internationale, les victimes seraient
probablement condamnées au silence.
Cela ne vaut pas cher la vie d’un paysan Mexicain ou
Colombien, et cela ne fait pas recettes dans la presse internationale. Car ce
qui touche depuis 50 ans la Colombie, et ces dernières décennies le Mexique et
l’Amérique Centrale, est la propagation de conflits liés aux narcotrafics et à
certaines formes de la pègre sur le continent américain (et au-delà). Et cela
joue un rôle fondamental dans la prégnance de la corruption dans les milieux
politiques ou économiques dans un nombre non négligeable de nations.
Par ailleurs, la question de la liberté d’expression est a
apprécié, au regard d’une presse (Tv – radio – écrite) plutôt médiocre et
suivant l’exemple industriel du grand frère étasunien. Heureusement, il existe
des exceptions dans chaque pays. Mais il faut prendre aussi en compte
l’émergence de médias nouveaux conçus par des citoyens ou des défenseurs des
droits, des associations ou ONG, qui peuvent être aussi la cible de puissances
criminelles ou d’état.
Il est à noter, que les journalistes Brésiliens, Colombiens,
Honduriens et Mexicains ont été ces dernières années, les plus affectés par les
menaces et les assassinats, et ces 4 pays font partie (ou ont fait) du sinistre
palmarès des 10 pays les plus dangereux pour l’exercice du journalisme dans le
monde.(Notes de Libres Amériques)
Une semaine d’audiences à la CIDH, une information de
l’Agence de presse EFE
Pour exemples des audiences qui se tiendront prochainement,
la situation de Guantanamo et des droits humains dans les lois étasuniennes
(Cuba), la liberté d’expression en Equateur et les plaintes de disparitions
forcées sur le continent américain ont retenu l’attention de la CIDH lors de
ses audiences publiques.
La CIDH accordera du 11 au 16 mars 2013 un total de 63
audience, en relation avec des plaintes de droits humains sur tout le
continent, suite aux informations fournies en conférence de presse, par le
Secrétaire exécutif de
l’organisation, Emilio Alvarez Icaza (à gauche ci-contre).
La Colombie et le Mexique sont les deux pays connaissant le
plus de plaintes devant la CIDH, ils rassemblent le plus grand nombre
d’audiences sur cette période, avec un total de 6, pendant que les Etats-Unis,
le Guatemala, le Pérou, Haïti, le Honduras en comptent 4 chacune. (50% des
audiences sur la même période)
En 2006, la CIDH est devenue la première organisation
internationale à demander la fermeture de la prison de Guantanamo et sur cette
période, elle a programmé une audience sur les droits humains dans les lois
pénales étasunienne, le lundi 11 mars.
« La CIDH a été la première organisation internationale
qui fit référence à la question de Guantanamo, et nous voulons continuer à ce
sujet », a déclaré Alvarez Icaza.
Les Etats-Unis aussi appuient l’idée d’une audience sur le
traitement inhumain des personnes dans le pays, et une autre sur l’engagement
des travailleurs agricoles, un sujet qui « va très probablement être présent
dans la réforme sur les lois migratoires » impulsé par le président Barak
Obama et le Congrès, selon Alvarez Icaza.
« C'est une façon pour la CIDH de s'approcher du sujet
de la réforme migratoire, à partir de son domaine de compétence », précise
t-il.
La situation des libertés aux droits d’expression occupera
la journée du mardi 12 mars, une autre audience, prévue comme polémique, étant
donné les critiques que ce pays a faites contre la CIDH, depuis qu’elle a
accordé à 4 poursuivis en justice des mesures de précautions - et
postérieurement graciés dans l’affaire de l’Equateur contre le journal, El
Universo.
Le Venezuela, l’autre des pays critiques à l’encontre de la
CIDH, occupera trois audiences publiques, le samedi 16 mars, - une sur les
personnes privées de liberté dans et - deux sur les droits humains en général,
dont l’une d’elles a été expressément sollicitée par le gouvernement d’Hugo
Chavez.
Ce même jour, 33 organisations de tout le continent, en
majorité colombiennes et mexicaines exposeront leurs plaintes, sur la
persistance des disparitions forcées en Amérique latine.
« Il s'agit d'une large coalition d'organisations,
elles vont pouvoir argumenter, que les disparitions forcées ne sont pas qu’une
pratique exclusive des dictatures », a déclaré Alvarez Icaza. « Et
nous voulons le notifier, parce que les disparitions forcées sont des crimes
contre l'Humanité », a t-il ajouté.
La situation des prisonniers et de la liberté d’expression à
Cuba sera analysée dans deux autres sessions, le lundi 11 mars, conjointement à
des cas sur les droits humains au Pérou, au Chili et Brésil, et se tiendra une
audience sur les peines de mort dans les Amériques, durant laquelle
s’exprimeront des représentants de l’Equateur, du Mexique, du Costa Rica et du
Panama.
La réforme de la justice militaire approuvée en Colombie en
décembre 2012, pour laquelle la Commission a exprimé des inquiétudes, aura lieu
le jeudi 14 mars, une audition sur «les droits constitutionnels et humains»
dans ce pays andin.
La Commission, qui a visité en décembre 2012, la Colombie en
totalité, élabore actuellement un rapport sur le respect des règles et des
notes pour l'audience sur la justice militaire, et, cinq autres, pour des
plaintes au sujet des exécutions extrajudiciaires (« les faux
positifs ou falsos positivos » en espagnol ), ou touchant aux droits
des peuples autochtones, aux femmes, aux femmes noires (ou
afro-descendantes) et aux
défenseurs des droits sexuels.
Le gouvernement mexicain Enrique Peña Nieto présentera son
plan en matière de droits de l'Homme, lors d’une autre audience le jeudi 14
mars et le Mexique occupera également une session sur la vie privée des
prisonniers et une procédure régulière pouvant concerner le cas de la Française
Florence Cassez, libérée en janvier suite à des irrégularités de procédure.
Le conflit en Bolivie existant et visant à la construction
d'une route à travers des territoires amérindiens du Parc National Isiboro
Secure (Tipnis) sera discuté, le vendredi 15 mars, des originaires touchés
viendront devant la Commission faire part de leurs griefs.