Evo Morales défenseur
de la « Coca sans cocaïne »
en Europe
Par Libres Amériques
Dimanche 10 mars 2031 à Vienne (Autriche) Evo Morales est
venu défendre les dérivés naturels
de la feuille de coca, et deux jours après, le 12 mars, il venait s’en quérir
de la fabrication et du prix des Airbus à Blagnac, où il a été reçu à déjeuner
avec sa délégation par le maire socialiste de Toulouse. Ce mercredi 13 mars, il
a été reçu par le président François Hollande pour un entretien. A part un
communiqué (en bas de page), rien n’est venu marqué la présence d’Evo Morales
en France, à part de rares articles de presse.
Non rassurez-vous, Evo Morales n’est pas venu acheter des
Airbus contre de la cocaïne, mais il continue à défendre un point de vue
original pour lutter contre le trafic de drogue. Et surtout pour commercialiser
un produit naturel et sans rapport avec les effets de la drogue (elle 100%
chimique et pas vraiment bio), qu’il est possible de consommer sous forme de
thé ou autres compositions.
Ne peut-on pas s’interroger sur comment endiguer le marché
de la drogue, et aider directement les petits cultivateurs à vendre leur
produit sans passer par les acheteurs illicites ? C’est dans cette voie
que la Bolivie avec des planteurs légaux et syndiqués s’est organisée depuis
des années (dont provient le président ayant été responsable syndical de ce
secteur de l’agriculture bolivienne), tout en combattant les cultures illicites
et les trafics. Ce que semble être prouvé et démontré par le président Morales
dans le cadre de sa politique antidrogue.
Il est à noter qu’en 2012 la Bolivie a connu un recul de la
culture de la coca sur son territoire, quand la culture est plutôt en
progression au Pérou ces dernières années, talonnant de près ou dépassant selon
les années le nombre d’hectares cultivés en Colombie. Et par ailleurs sans
qu’on puisse véritablement constater un recul du trafic global et de la culture
en Colombie et au Pérou.
Evo Morales présent Vienne devant la Commission des
stupéfiants de l'Organisation des Nations Unies (ONU), a déclaré que « la
Bolivie appliquerait l’exportation de produits dérivés de la feuille de coca à
son état naturel », et il devait tenir, le lendemain au sein de cet organisme onusien, « une
campagne d'information visant à décriminaliser la feuille de coca ».
En début d’année, la Bolivie a obtenu auprès de l’ONU la
légalisation ou reconnaissance internationale de feuilles de coca. Son usage
est une tradition des premiers habitants de la cordillère des Andes en Amérique
du Sud. De nos jours, c’est un produit médicinal, alimentaire et rituel
consommé au sein de la majorité de la population bolivienne. Sa vente est devenu conforme au paragraphe concerné de la
Convention de 1961, autorisant le commerce des produits dérivés, dans le cas de
l'arbuste des Andes, à des fins caritatives et humanitaires.
Pour cette raison, il est maintenant possible au président
Bolivien d’exporter, ce qu’il nomme la « Coca sans cocaïne ». Devant
cette même commission de l’ONU, où il a aussi exposé son point de vue sur
comment lutter contre le trafic et comment s’y prenait son pays.
Il est scientifiquement prouvé, que les dérivés de la feuille
de coca sont sans le moindre effet secondaire dans le cas d'infusions de thé,
de vin, de liqueur, de pâte dentifrice, de farine, ou de bonbons. Rien à voir
avec la cocaïne des narcotrafiquants, qui est à base d'acide sulfurique, de
kérosène, d'essence et même de chaux… En bref, il existe toute une série de
produits inoffensifs pour la santé et 100% naturel, que souhaite faire
connaître Evo Morales, et ce depuis son arrivée au pouvoir, tout en s’attaquant
aux cultures illicites.
Sur la base d'un plan concerté avec les producteurs de
feuilles de coca bolivienne, l'administration bolivienne a éradiqué en 2012 près de 11.500
hectares de cultures de drogue, le plus haut record dans la lutte contre la
drogue atteint au cours des 20 dernières années dans ce pays andin. En 2011,
l'Organisation des Nations Unies avait annoncé une baisse de 12% de la
superficie plantée illégalement en Bolivie, et la destruction de 10.200
hectares de cultures.
A Vienne en Autriche, Evo Morales a fait part « des résultats que nous avons eus sur les
drogues », accompagnés de deux ministres, Juan Ramon Quintana et son
ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca. Le président bolivien
est déterminé à inverser le cours des choses à l’échelle internationale à
propos de la feuille de coca à l’état naturel et semble s’y employer…
Communiqué final de l’entretien entre Evo Morales et
François Hollande à l’Elysée
Le président de la République a reçu, cet après-midi à
l’Elysée, M. Evo MORALES, président de la République de l’Etat plurinational de
Bolivie, à l’occasion de la visite de travail qu’il effectue en France les 12
et 13 mars 2013.
Le Chef de l’Etat a salué les réformes profondes accomplies
en Bolivie, depuis l’élection du président MORALES, en vue de réduire les
inégalités. Il a souligné le souhait de la France de renforcer les relations
bilatérales avec la Bolivie dans tous les domaines.
Les deux présidents sont notamment convenus de renforcer les
échanges économiques bilatéraux. Les entreprises françaises souhaitent s’engager
dans le développement de la Bolivie, en respectant sa souveraineté et en
prenant en compte les impératifs de la protection de l’environnement. Plusieurs
secteurs prioritaires ont été identifiés, tels que les infrastructures,
l’énergie, les transports et le domaine spatial.
Le président de la République a marqué également
l’importance de renforcer la coopération entre la France et la Bolivie au sein
des institutions multilatérales sur la lutte contre les changements
climatiques.
Le Chef de l’Etat a enfin rappelé sa volonté de mobiliser la
communauté internationale sur la question de la lutte contre le trafic de
drogue, en associant les pays d’Amérique latine à cette initiative.