mercredi 13 mars 2013

Bolivie, tournée européenne à Paris et Vienne d’Evo Morales

Evo Morales défenseur 
de la « Coca sans cocaïne » 
en Europe



Par Libres Amériques

Dimanche 10 mars 2031 à Vienne (Autriche) Evo Morales est venu  défendre les dérivés naturels de la feuille de coca, et deux jours après, le 12 mars, il venait s’en quérir de la fabrication et du prix des Airbus à Blagnac, où il a été reçu à déjeuner avec sa délégation par le maire socialiste de Toulouse. Ce mercredi 13 mars, il a été reçu par le président François Hollande pour un entretien. A part un communiqué (en bas de page), rien n’est venu marqué la présence d’Evo Morales en France, à part de rares articles de presse.

Non rassurez-vous, Evo Morales n’est pas venu acheter des Airbus contre de la cocaïne, mais il continue à défendre un point de vue original pour lutter contre le trafic de drogue. Et surtout pour commercialiser un produit naturel et sans rapport avec les effets de la drogue (elle 100% chimique et pas vraiment bio), qu’il est possible de consommer sous forme de thé ou autres compositions.


Ne peut-on pas s’interroger sur comment endiguer le marché de la drogue, et aider directement les petits cultivateurs à vendre leur produit sans passer par les acheteurs illicites ? C’est dans cette voie que la Bolivie avec des planteurs légaux et syndiqués s’est organisée depuis des années (dont provient le président ayant été responsable syndical de ce secteur de l’agriculture bolivienne), tout en combattant les cultures illicites et les trafics. Ce que semble être prouvé et démontré par le président Morales dans le cadre de sa politique antidrogue.



Il est à noter qu’en 2012 la Bolivie a connu un recul de la culture de la coca sur son territoire, quand la culture est plutôt en progression au Pérou ces dernières années, talonnant de près ou dépassant selon les années le nombre d’hectares cultivés en Colombie. Et par ailleurs sans qu’on puisse véritablement constater un recul du trafic global et de la culture en Colombie et au Pérou.



Evo Morales présent Vienne devant la Commission des stupéfiants de l'Organisation des Nations Unies (ONU), a déclaré que « la Bolivie appliquerait l’exportation de produits dérivés de la feuille de coca à son état naturel », et il devait tenir, le lendemain au sein de  cet organisme onusien, « une campagne d'information visant à décriminaliser la feuille de coca ».



En début d’année, la Bolivie a obtenu auprès de l’ONU la légalisation ou reconnaissance internationale de feuilles de coca. Son usage est une tradition des premiers habitants de la cordillère des Andes en Amérique du Sud. De nos jours, c’est un produit médicinal, alimentaire et rituel consommé au sein de la majorité de la population bolivienne. Sa vente est devenu  conforme au paragraphe concerné de la Convention de 1961, autorisant le commerce des produits dérivés, dans le cas de l'arbuste des Andes, à des fins caritatives et humanitaires.



Pour cette raison, il est maintenant possible au président Bolivien d’exporter, ce qu’il nomme la « Coca sans cocaïne ». Devant cette même commission de l’ONU, où il a aussi exposé son point de vue sur comment lutter contre le trafic et comment s’y prenait son pays.



Il est scientifiquement prouvé, que les dérivés de la feuille de coca sont sans le moindre effet secondaire dans le cas d'infusions de thé, de vin, de liqueur, de pâte dentifrice, de farine, ou de bonbons. Rien à voir avec la cocaïne des narcotrafiquants, qui est à base d'acide sulfurique, de kérosène, d'essence et même de chaux… En bref, il existe toute une série de produits inoffensifs pour la santé et 100% naturel, que souhaite faire connaître Evo Morales, et ce depuis son arrivée au pouvoir, tout en s’attaquant aux cultures illicites.



Sur la base d'un plan concerté avec les producteurs de feuilles de coca bolivienne, l'administration bolivienne a  éradiqué en 2012 près de 11.500 hectares de cultures de drogue, le plus haut record dans la lutte contre la drogue atteint au cours des 20 dernières années dans ce pays andin. En 2011, l'Organisation des Nations Unies avait annoncé une baisse de 12% de la superficie plantée illégalement en Bolivie, et la destruction de 10.200 hectares de cultures.



A Vienne en Autriche, Evo Morales  a fait part « des résultats que nous avons eus sur les drogues », accompagnés de deux ministres, Juan Ramon Quintana et son ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca. Le président bolivien est déterminé à inverser le cours des choses à l’échelle internationale à propos de la feuille de coca à l’état naturel et semble s’y employer…



Communiqué final de l’entretien entre Evo Morales et François Hollande à l’Elysée



Le président de la République a reçu, cet après-midi à l’Elysée, M. Evo MORALES, président de la République de l’Etat plurinational de Bolivie, à l’occasion de la visite de travail qu’il effectue en France les 12 et 13 mars 2013.



Le Chef de l’Etat a salué les réformes profondes accomplies en Bolivie, depuis l’élection du président MORALES, en vue de réduire les inégalités. Il a souligné le souhait de la France de renforcer les relations bilatérales avec la Bolivie dans tous les domaines.



Les deux présidents sont notamment convenus de renforcer les échanges économiques bilatéraux. Les entreprises françaises souhaitent s’engager dans le développement de la Bolivie, en respectant sa souveraineté et en prenant en compte les impératifs de la protection de l’environnement. Plusieurs secteurs prioritaires ont été identifiés, tels que les infrastructures, l’énergie, les transports et le domaine spatial.



Le président de la République a marqué également l’importance de renforcer la coopération entre la France et la Bolivie au sein des institutions multilatérales sur la lutte contre les changements climatiques.



Le Chef de l’Etat a enfin rappelé sa volonté de mobiliser la communauté internationale sur la question de la lutte contre le trafic de drogue, en associant les pays d’Amérique latine à cette initiative.