jeudi 7 mars 2013

Hugo Chavez Frias et les médias, un florilège d'erreurs !

 Mort d'Hugo Chavez,
mensonges et approximations 
en tout genre...

Par Lionel Mesnard

La disparition de Chavez à travers les médias français aura été l’occasion d’un florilège d’erreurs. Certains pourraient parler de désinformation, ce qui a été le cas tout au long des mandats d’Hugo Chavez de la part de médias malintentionnés, mais il en résulte surtout d’une grande méconnaissance de l’histoire même récente du Venezuela. D’Ulysse Gosset (journaliste) à Eric Coquerel du Parti de Gauche ont affirmé que les pétroles vénézuéliens avaient été nationalisés sous Chavez. Ce qui est faux. PDVSA (Société nationale des Pétroles du Venezuela) l’a été en 1976 sous le mandat de Carlos Andres Perez.

Le gouvernement bolivarien a surtout revu les contrats qui permettaient aux multinationales de saigner à blanc ce pays depuis près d’un siècle. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, parmi les approximations et très révélateur d’un climat, ou tout le monde à sa petite opinion sur le disparu.

Depuis des années, il a fallu faire le tri entre les mensonges, les erreurs, les approximations, le tout dans un mélange parfois déconcertant, ou l’on a plaqué une analyse sur ce pays et son chef d’état, sans distance ou regard véritablement critique, et cela continue et a de grandes chances de perdurer. Nous reprendrons pas toutes les erreurs, il faudrait à ce titre en faire un long essai sur ces 14 dernières années. 

Difficile dans ce cas de se faire une opinion, de trouver un équilibre entre les Pour et les Contre, souvent tout aussi caricaturaux. De comment exploiter pour son propre compte un mouvement populaire, ou de lui administrer des calques propres à l’Europe, ou ce qu’il serait possible de résumer par cette capacité à confondre les llanos vénézuéliens avec la Camargue…

Hugo Chavez aura eu droit maintes au titre de « dictateur » sans qu’il ne soit possible d’y apporter la moindre des preuves. Mais cela n’a pas empêché des hebdomadaires ou quotidiens comme l’Express, Le Monde, Libération, le Point de nous le servir à toutes les sauces. Par contre, ce qui pouvait fonctionner ou s’avérer des réussites (éducation et santé) nous n’avons pas eu grand chose à ce sujet. 

La presse dominante vivant une crise importante, elle s’est repliée sur les plus petits communs dénominateurs, l’important étant que plus l’article est racoleur et sensationnaliste et plus c’est vendeur. Le maître mot du moment « vendre », toute analyse ou ce que l’on pourrait appeler avec des guillemets l’objectivité passant à la trappe.

La disparition de Chavez marque surtout l’entrée d’un homme dans l’Histoire, il était probablement l’un des meilleurs connaisseurs de Simon Bolivar, qui fut le père des indépendances des Amériques latines. 

Combien fois aurons-nous lu un article se moquant de la relation d’Hugo Chavez à Simon Bolivar, sans en saisir le sens et quelque part une forme de filiation que seul peuvent comprendre les latinos américains.

Cette Europe qui se veut toujours « supérieure » à tous et à tout, et qui en raison de son histoire propre n’a aucune leçon à donner sur la question de l’antisémitisme. S’il existe bien un antisémitisme en Amérique latine, il est surtout de nature religieuse, mais calqué en ce domaine notre propre histoire, en particulier celle de la Shoah revient à une véritable imposture. 

Et qui sait, un moyen de se déculpabiliser, de ce qui fut le pire crime contre l’Humanité au 20° siècle, et de ne pas se rendre compte, comment encore il y a peu, un salopard a tué en France des enfants et des adultes (de confession juive) de sang froid à Toulouse.

Il est plus simple dans ce cas de faire la leçon à un homme, qui s’en prenait à l’état d’Israël et à ses gouvernements, même s’il y a de quoi en critiquer les alliances à l’international. Mais là aussi, quand on voit les courbettes faîtes à une dictature, telle que l’Arabie Saoudite, de la part des pays européens, il serait peut être temps d’arrêter de se regarder le nombril… et de balayer devant sa porte.




Face à la déferlante après la mort d’Hugo Chavez, nous vous conseillons vivement d’écouter et regarder la vidéo (ci-dessous) de France Culture avec Janette Habel et Jean-Claude Michéa :




 

Jean–Claude Michéa, Philosophe et Essayiste, vient de publier aux éditions du Climats Les Mystères de la gauche, de l’idéal des lumières au triomphe du capitalisme absolu. Et Janette Habel, Maître de conférences à l'Institut des hautes études d'Amérique latine


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